Parmi les déportés, un nombre important était
des condamnés par contumace après l'insurrection de 1871.
Comme dans presque tous les derniers convois, un certain nombre de
déportés auraient dû partir plus tôt, mais
avaient vu leur départ différé pour raison de
santé.
Le
17 mai 1877, le Tage quitte Nouméa, emportant 140
rapatriés (5 libérés, 2 rapatriés pour
révision de jugement, 129 dont la peine est commuée en
détention, 1 dont la peine est commuée en
réclusion, et 3 dont la peine est commuée en
bannissement). François Camille CRON
,
arrivé à l'île
des Pins le 9 janvier 1875, fera ptie de ce voyage, sa
peine ayant été commuée le 10 novembre 1876 en 10 ans de bannissement,
mais il devait d'abord regagner la Métropolepour que cette nouvelle
mesure soit mise à exécution. Qunat à l'ébéniste Joachim Léon FROT, dont la peine
avait été commuée le 19 décembre 1876 en 8 ans de détention, et qui revenait effectuer sa nouvelle peine en
Métropole, décèdera en mer le 9 juin 1877. D'après un document du Service Historique de la Défense à Brest (2A164), à l'arrivée du navire, une somme de 2,45 Fr., trouvée dans ses effets fut versée à la caisse des gens de mer.
Après une escale à Tahiti du 12 au 25 juin, leTage arrivera à Brest le 7
octobre 1877.
Liste des
Condamnés à la déportation en enceinte
fortifiée : Fernand Isidore BRUYERE, Alfredo
Ambrosio CONSTANCIA, Henri Adolphe FARROUCH, Victor Denise Sulpice
FOULOI, Louis Etienne JALABERT, Marie Charles MAUSSIRE, Charles
Philippe POUSSOT, et Etienne VIANO.
Liste des
condamnés à la déportation simple
: Amédée ADAMY, Léon GELHAYE, Louis LEDRU,
Jean
Jacques MARIE, et Charles Constant MONNIER.
(Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me
contacter ici). Pour les communards originaires du Finistère, vous pouvez consulter le site de Patrick Milan, pour ceux originaires d'Arcueil (Val-de-Marne), vous pouvez consulter le site d'Annie Thauront, avec également un article sur le député de la Guadeloupe Melvil-Bloncourt, condamné à mort pour sa participation à la Commune.
Le Tage après avoir débarqué deux nouveaux
"chargements" de forçats destinés au bagne, participera
au rapatriement des Communards graciés ou amnistiés. Le 28
octobre 1878, il quittera
Nouméa, et arrivera à Brest le 12 février
1879, ramenant vers la France 108 déportés, dont 3
libérés, 2 graciés, 1 dont la peine est
commuée en 10 ans de détention, 3 dont la peine est
commuée en 8 ans de détention, 1 dont la peine est
commuée en 7ans 1/2 de détention, 90 dont la peine est
commuée en 7 ans de détention, 1 dont la peine est
commuée en 6 ans de détention, et 7 dont la peine est
commuée en bannissement. Le 6 avril 1880, après avoir
débarqué de nouveaux forçats, le Tage quitte
Nouméa. Il ramène à son bord 80
déportés, graciés ou dont la peine est
commuée, et 40 transportés non identifiés.
Après avoir effectué un nouveau convoi de forçats
destinés au bagne de Nouvelle-Calédonie, le Tage, sous les ordres du
commandant Cobet, est signalé au large de Brest. Il y débarque le 1er août 1880 un contingent de 120 amnistiés ou passagers. Ceux-ci feront parler d'eux par des
manifestations à leur arrivée le lendemain en gare de Montparnasse, par le train de onze heures du matin,
où ils sont accueillis par le comité "Louis Blanc", et
où un des orateurs déclarera : "Pendant 8 années
d'angoisse, ils ont eu le temps de se refaire des ongles, des dents et
de la haine..." (La vie quotidienne en
Nouvelle-Calédonie de 1850 à nos jours, page 80).
Il semblerait que le Tage ait rapatrié d'autres déportés en 1881, d'après un article du journal
l'Intransigeant du 22 mai 1881.
Sources
:
-
Déportés et forçats de la Commune : de Belleville
à Nouméa, par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Site
Internet http://www.dossiersmarine.fr.
-
Dossiers des navires au Centre des Archives
d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, série H30.
- Service Historique de la Défense à Brest 2F17 (Informations envoyées par Yannick Lageat).
- La vie quotidienne en
Nouvelle-Calédonie de 1850 à nos jours, par Jacqueline
Sénès, Hachette, 1985.
- L'Intransigeant du 22 mai 1881.
- La Dépêche du 3 août 1880.
- Le Petit Journal des 3, 4 et 5 août 1880.
- L'Histoire de la Nouvelle-Calédonie, par Christiane Terrier.
- Encyclopédie en ligne Wikimonde.
- Des oubliés de l'Histoire : les communards en Nouvelle-Calédonie, par Yannick Lageat, 2022.
Crédits
photographiques :
-
Déportés et forçats de la Commune : de
Belleville
à Nouméa,
par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991.
-
Numérisations archives par Bernard
Guinard.
- Photos envoyées par Claude Millé.
- L'Histoire de la Nouvelle-Calédonie, par Christiane Terrier (le Tage navire-prison).