Le 16
janvier, le navire navigue par le travers de Belle-Île. Le
repas du soir des prisonniers est composé de haricots à
moitié crus baignant dans de l'eau froide. Les femmes
condamnées ont été malades lors de leur promenade
sur le pont et les religieuses assurant leur surveillance ne valent pas
mieux. Le 17, le bâtiment se trouve à peu près
à la hauteur de Bordeaux. Le passage du golfe de Gascogne se
fait par gros temps, ce qui n'arrange pas les estomacs. Bien que les
sabords soient fermés, ils ne sont pas étanche et l'eau
rentrée aussi par les manches à air. Pendant la promenade les
officier autorisent les jeux malgré l'opposition des gardiens.
Le bateau fille onze nœuds et, comme la machine est en marche, il
fait 35° dans la batterie basse. Le 18 la mer est calme, mais les
sabords restent fermés. La chaleur et le manque de
lumière incommodent les prisonniers dont l'un s'est fait
écraser les doigts par la fermeture trop brutale d'une porte par
un gardien, et les bêtes embarquées, les flancs et les
pattes déchirées par les chutes font peine à voir.
Le 19 janvier l'Orne est à la hauteur de Porto et un bœuf qui a
eu les pattes cassées doit être abattu. Le lendemain le
navire passe à hauteur de Lisbonne, car depuis 30 jours la
vitesse est tombée à un nœud et demi. Le
déporté Pain fait une grave chute en raison de la
mauvaise mer. Le 21 les prisonnières quittent leur costume de
bure, devenant presque élégantes. Par la suite elles
attireront les foudres du commandant par leur comportement et les
scandales qu'elles provoqueront. Deux surveillants sont mis 'aux fers"
pour inconduite, et huit sont privés de vin. Le 23 le navire est
à hauteur de l'île de Madère, et la cheminée
étant rentrée, il navigue à la voile. Mais le vent
tombe et la machine doit être remise en route. Un surveillant est
atteint de la gale et la garde se relâche. Les sentinelles
n'ayant plus de chassepot, les marins doivent se tenir devant les
grilles, sabre au fourreau.
Le 24 janvier, alors que l'on se trouve
à hauteur de l'embouchure du Tennsift au Maroc, il faut abattre
les bœufs blessés. Des déportés chantent, ce qui
n'est pas du goût des surveillants, mais l'officier de service
lui rétorque que s'il ne veut
pas entendre les chants dans les batteries, il peut se contenter
d'écouter l'air ! Des correspondances sentimentales
clandestines sont échangées entre les
déportés et les femmes condamnées. Dans la nuit on
passe entre les îles Ténériffe et Canaria. Le 26,
on approche de Dakar et dans la nuit, un bateau espagnol a failli
être abordé. Les prisonniers dansent sur le pont et
tentent d'inviter les condamnées, mais les sœurs
offusquées s'y opposent. En longeant le Sahara, la machine est
remise en marche malgré la brise. Le major fait mélanger
du tafia additionné de vinaigre et de cassonade à l'eau
distillée. Les déportés essayent de pêcher
des bonites au moyen de lignes improvisées. Le 30 janvier on est
en vue de Saint-Louis du Sénégal et l'on procède
au grand nettoyage. Les artilleurs sortent leurs uniformes en vue de la
descente à terre et, à 10h30, on hisse le pavillon
faisant appel au pilote.
L'Orne est maintenant ancré en face de Dakar, à
l'île de Gorée. Les premiers
marchands sénégalais s'installent à bord, vendant
les produits les plus variés. Les achats se font par
l'intermédiaire du commissaire. Les prisonniers, qui peuvent
voir tout près d'eux les habitants et les dromadaires qui
déambulent nonchalamment, jettent des biscuits aux
indigènes. Le commissaire fait embarquer une chèvre et
son biquet, afin de procurer du lait aux enfants pendant la
traversée, et des buffles sont embarqués pour
améliorer l'ordinaire avec leur viande. Le gardien-chef, ivre
mort, est arrêté
par une patrouille sénégalaise. Furieux, et pour se
venger, les gardiens procèdent à des appels,
contre-appels et profèrent des menaces envers les
déportés.
Le 5 février on hisse les canots et, par une
légère brise, à 12h30, l'Orne quitte le mouillage
de Gorée. Le gardien qui avait attrapé la gale s'est mis
en tête de faire un appel par numéro matricule, ce qui
provoque des protestations de la part des déportés. Un
nommé Millot est mis "aux fers" et 60 prisonniers sont
rationnés en vin. Le navire marche maintenant à la voile
et le 9 février il met cap au sud et se trouve proche de
l'équateur à midi. Les femmes continuent à faire
parler d'elles avec leurs petits mots doux. Le navire met la machine en
route, ce qui occasionne une température de 50° dans les
batteries dont les sabords sont fermés. Le commandant devient de
plus en plus tatillon, certainement à cause de l'aumônier.
Les poulets embarqués pour la nourriture meurent de soif, et
c'est un déporté, marchand de volailles de son
état, qui vient les secourir.
Le 11 février la batterie
basse a droit à deux promenades, car on entend des
gémissements et des plaintes, dus à la chaleur qui
devient insupportable. A 21h00 la ligne de l'Equateur est
passée et un homme a été placé
à la "barre de justice". Le 17, on se rapproche des
côtes du Brésil, ce qui redonne un peu d'espoir parmi les
prisonniers. Les surveillants ont interdit de fumer dans les
"poulaines" (les WC du navire), et les religieuses refusent toujours
l'autorisation de danser aux condamnées. La mer est
agitée et toutes les voiles sont retirées. La femme d'un
gendarme a été surprise dans les cuisines en train de se
préparer des "petits plats". Le 19, les religieuses ont de
grosses difficultés avec les condamnées, et le commandant
décide de punir les récalcitrantes en les consignant dans
leur cage. Le 20 la mer se calme, mais il y a beaucoup de malades, la
nourriture étant mauvaise et les cuisines mal entretenues, et
les gardiens ont un nouvel accrochage avec les condamnées. Mais
cela ne perturbe pas pour autant l'état-major qui déguste du
champagne et savoure de la caille au lard. Le 21, le navire est
à hauteur de Pernambouc (Recife) au Brésil, mais il n'y a
plus de vent et il faut marcher à la vapeur, ce qui provoque une
chaleur terrible. Certains prétendent qu'il y aura une escale au
Brésil pour "charbonner", mais l'Orne vire de bord et prend la
direction du cap de Bonne-Espérance, sautant l'escale de
Santa-Catarina. Cette décision, résultant de directives
confidentielles reçues à Dakar par le commandant sera
lourde de conséquences. Le 23, alors que l'on navigue à
la voile depuis la veille, un jeune déporté
enfermé dans les cachots, suite aux éternelles histoires
avec des femmes, se plaint de son état de santé lors de la
visite du commandant, qui lui dit en s'en allant : 23ans, c'est l'âge des passions !
Le 24 février, bien que l'on se trouve dans l'été
austral et que les jours rallongent, les sabords sont fermés
à 18h00, selon le règlement ! Humidité et chaleur
sont devenu le lot quotidien des prisonniers. De plus, les dalots
(trous percés dans le pavois d'un navire qui permet
l'évacuation de l'eau embarquée sur le pont par un
paquet de mer) étant bouchés, l'eau puante remonte
sur les planchers. Des parasites se mettent dans les vêtements.
Il y a en permanence un homme au cachot et quatre "aux fers", et un
nommé Sydo, italien d'origine, est devenu fou. Le 26, à
peu près à mi-chemin entre le Brésil et l'Afrique
du Sud, à hauteur du cap de Bonne-Espérance, le temps
devient froid et tout le monde se précipite sur ses
vêtements de laine. Les matelots sont à la vigie pour
guetter les bancs de glace. La nourriture est infecte et l'eau
imbuvable. Des sentinelles sont placées devant le quartier des
femmes mariées, et même les maris ne peuvent approcher,
mais les plus dégourdis profitent du tas de foin qui se trouve
sur le pont. Le 28 février on aperçoit une bande
d'oiseaux, mais il ne reste à bord que sept poules. Il n'y a pas
grand-chose à manger à l'infirmerie, mais la table du
commandant et celle des officiers ne manquent de rien. Une fois de plus
les femmes des gardiens provoquent un scandale, l'une d'entre elles
s'étant fait surprendre avec un maître, ce qui a rendu le
mari furieux. Le soir, tous les prisonniers disponibles sont
obligés d'être présents lorsque la prière
est dite, y compris les juifs et les musulmans, conformément
à un décret impérial ! La fille condamnée
est toujours au cachot et les déportés amaigris flottent
dans leurs vêtements. Trois cas de scorbut se sont même
déclarés.
Le 2 mars, le froid est si intense que les déportés ont
le nez rouge et les mains bleues. Ils sont cependant toujours aussi mal
nourris et restent prostrés dans leur cage où l'espace
vital n'est que d'un mètre carré par personne. La
discipline se resserre et les officiers sont très exigeants sur
la propreté. Trois nouveaux cas de scorbut se déclarent,
alors qu'un "souffleur" (baleine dont l'expiration provoque un jet hors
de l'eau) accompagne le navire. Le lendemain, l'île de
Tristan Da Cunha est en vue. A l'aube le pont est lavé à
l'eau froide et une passagère est en prise à une crise de
nerfs, hurlant dans le vent. Le 4, quatre femmes sont descendues au
cachot, encore suite à une affaire de jalousie : Celle ayant
déjà été enfermée une
première fois aurait bénéficié "d'attentions particulières" de la part des gardiens. Il pleut
toujours et il y a même de l'orage. le médecin visite les
déportés et examine leurs gencives et leurs mollets.
Certains parlent de suicide et une fillette de cinq ans est morte. Le
8 mars, tout comme les jours précédents, les vents ne
sont pas favorables. Les déportés trouvent des vers dans
leurs biscuits
et les
conserves dégagent une odeur nauséabonde.
La ration de
pain est tombée à 350 grammes par jour.
Des bruits
circulent sur une possible escale au Cap. Le commandant veut absolument
que les murailles du navire soient peintes à la chaux,
malgré l'humidité, ce qui provoque des incidents avec les
prisonniers réquisitionnés pour ce travail. Les
récalcitrants sont une fois de plus mis "aux fers" ou au cachot.
Une demande de punition de la part d'un gardien envers un
déporté mérite d'être signalée : pour avoir poussé son escouade
à la haine et au mépris du lard, avec
préméditation ! Fort heureusement, cette demande
est rejetée...
Le 12 mars l'Orne passe le cap de Bonne-Espérance. La longueur
du voyage rend les gens nerveux et, lors de la distribution d'eau, les
matelots provoquent les prisonniers. Une inspection de la cloison
séparant les détenues, par la religieuse responsable de
la surveillance des condamnées et par l'officier de
détail est effectuée, la religieuse supputant quelque mauvais coup de la part
des prisonnières qui pourraient porter atteinte à la
morale ! Le 14, alors que le navire remonte au nord depuis la veille, 21
détenus qui provenaient du fort de Quélern et qui logent
dans les batteries basses sont atteints par le scorbut. Un matelot est
décédé, faute de soins car il avait
brutalisé un officier-marinier au cours d'une manœuvre. Il n'y
a plus de fourrage pour les bœufs, et la ration du jour est
composée de deux sardines et de biscuits infestés de
vers, sans compter l'eau qui est couleur brun foncé. Le 16, le
vent est complètement tombé, les rochers sont à
fleur d'eau, d'où l'installation d'une vigie à l'avant
bien que, compte tenu de la faible vitesse, le risque ne soit pas
très grand et, dans la matinée, le vent se lève.
Malgré les risques encourus, les correspondances clandestines
continuent. Même les passagères libres font parler d'elles
car ceux qui obtiennent "les faveurs" de ces dames se vantent, ce qui
occasionne médisances et jalousies. Les malades atteints du
scorbut ont droit à une ration de viande. Les commis "tripotent"
sur les vivres et le navire est encore "en panne" toute la nuit faute
de vent.
Le 18 mars, c'est l'anniversaire de l'insurrection et les
déportés se sont endimanchés et chantent la Marseillaise
et le chant des exilés, dans
l'indifférence de l'état-major. Le nombre de malades
augmente toujours, les caisses médicales étant
restées à Brest, oubliées dans la hâte du
départ. Le commandant refuse le quart supplémentaire pour
les malades, malgré les demandes répétées
du médecin-major et de ses aides. Les femmes sont mises en
isolement et il est même interdit de passer devant les grilles de
leur cage. Quant aux passagères libres, elles se lancent des
injures.
Le 20, on abat un bœuf de la réserve (le dernier mourra plus
tard d'épuisement). Un courant d'air inopportun soulevant un
rideau met dans une position inconfortable un aide-major qui
"s'entretenait" avec une des condamnées assurant les fonctions
d'infirmière. Le navire a cependant perdu vingt jours par manque
de vent. le 24, il y a "mer d'huile" (comme la surface calme d'un lac)
et toujours pas le moindre vent. On n'utilise les feux uniquement pour le
bouilleur et les pompes, et l'allègement du bateau provoque
un roulis désagréable qui fait se promener les objets
dans tous les sens et transforme le plancher en patinoire. Le 26, une
nouvelle femme est punie de huit jours de cachot, pour une histoire de
trafic de vin avec un matelot. Le nombre de malades du scorbut est
maintenant d'une centaine. Suite à des plaintes des
déportés, le surveillant général est mis
à pied pour dettes et "tripotages". Il y a un
énorme gâchis : les vivres non consommés, qui
auraient fait le bonheur et auraient été utiles aux soins
des malades, pommes de terre et oignons, sont jetés à la
mer !
Le 27 mars, l'île Saint-Paul (île française
inhabitée de 14 km², située dans l'Océan
Indien, au sud de la Nouvelle-Amsterdam) est en vue, et le navire
marche bien. A l'aube du 28, c'est le calme plat. Une nouvelle histoire
de condamnées éclate : la porte du cachot vient
d'être renforcée, et certains se seraient donné du
bon temps. Le 29, Adèle Rogissart est mise au cachot suite
à une altercation avec le commandant, rejointe par deux autres,
expédiées par les religieuses. Le "Roméo" de la
veille, qui vient de se faire pincer est descendu à fond de
cale, où il restera jusqu'à l'arrivée en
Nouvelle-Calédonie. Le 31 mars, il a fait froid pendant la nuit
précédente et les sabords sont fermés.
Après avoir reculé et perdu 1°, l'Orne reprend sa
marche à bonne allure, mais le vent tombe une nouvelle fois dans
la journée.
Le 1er avril, une rixe éclate entre deux gardiens à
propos... d'une femme ! Tout a volé, vaisselle, bidons, et le
sang a même coulé. Le lendemain, le commandant accorde aux
gardiens
l'amnistie, mais les déportés enfermés au cachot
n'en font pas partie. Le 3 le vent est favorable, deux femmes
descendent au cachot et le scorbut fait de nouveaux ravages. Les
déportés de Saint-Martin-de-Ré sont maintenant
touchés. Ceux qui se portent le mieux réconfortent les
autres, les plus forts aident les plus faibles et il n'y a, pour le
moment aucun mort à déplorer. Des cachalots suivent le
navire et les marins ne prennent plus aucune initiative sans un ordre des
officiers. Le remède miracle et peu coûteux est le
bâton de réglisse. Le 5 la situation à bord devient
grave, car il y plus de 150 malades, et on est encore loin de
l'Australie. Le dernier porc a été abattu, par contre le
commandant possède toujours dix poulets.
Le 7 avril, l'Orne se trouvant au sud du cap Leuwin, les gardiens
deviennent nerveux. La veille l'un deux a bousculé un
paralysé qui se trouvait sur son passage et a voulu le mettre au
cachot, punition heureusement refusée ! La nuit a
été affreuse, personne n'ayant pu dormir, à cause
de la pluie et du vent. Un premier déporté, Jean Romain,
né le 21 octobre 1822 à Fontaines, en Dordogne, est mort
dans la journée. C'était un ancien zouave qui avait
effectué 12 années de service qui, bien que malade,
était resté dans sa batterie faute de place à
l'infirmerie. Les déportés sont toujours à la
demi-ration de pain et aux "biscuits aux vers". Le 8 avril, la brise
n'est pas bonne et le navire n'avance presque pas. Jean Romain a
été immergé à 5h30, en présence de
l'aumônier, présence qui a été
imposée. La
maistrance s'en prend maintenant aux déportés, dont
maître Bon, le capitaine d'armes chargé de la
sécurité et de l'ordre à bord, qui houspille tous
ceux qui l'approchent. La machine est toujours arrêtée,
officiellement pour économiser le charbon, mais on suppose de
"petits profits" en vue. 210 malades gisent un peu partout. La machine
est remise en route, mais dans la soirée, on reprend la voile.
Des rumeurs de complot à bord circulent.
Le 10 avril le navire se trouve au sud de l'Australie, et avance
à petite vitesse par beau temps et mer calme. Les malades sont
pâles. Ils ont les jambes noires, tuméfiées et
indurées (ce dit d'un tissu qui devient épais et dur), ne
pouvant plus faire un seul mouvement. Ils sont installés sur des
matelas posés sur le pont en plein soleil. Deux femmes sont
encore mises au cachot et une passagère libre a
été surprise dans la cale au charbon avec un matelot. A
partir du 12, le commandant demande 40 hommes par jour pour pomper les
cales, le navire étant vieux et "faisant de l'eau". On navigue
toujours à la voile et pendant la nuit, un bon vent de sud-ouest
s'est levé, permettant une bonne marche. Il fait un peu plus
chaud car on remonte maintenant vers le nord. Dans la journée le
vent tombe et à 20h00, la machine est mise en route pour prendre
le relai des voiles. Les hamacs sont pourris et un homme s'est blessé en
tombant. Le 13 le bruit du complot ressurgit et des cartouches sont
distribuées aux artilleurs. Les déportés sont
enfermés et le capitaine d'armes est aux abois, bien que l'on
puisse se demander comment cette masse de malade aurait la force
d'agresser l'équipage. La machine est en panne car un
mécanicien avait oublié de changer l'eau de la
chaudière ! Bien que le navire "tire des bordées", la
vitesse est faible.
Le 14 avril une jeune fille enfermée au cachot, et qui aurait
été condamnée pour une affaire d'avortement,
commence à devenir folle. Le navire a encore reculé et il
y a 320 malades : 41 de Saint-Martin-de-Ré, 231 de
Quélern, 6 d'Oléron, 2 artilleurs et 40 marins. Sur les
180 déportés de la batterie basse tribord, seuls 24 sont
encore valides et prodiguent des soins aux autres. Les médecins
sont inquiets car ils n'ont pas de médicaments. Ils demandent au
commandant de faire escale en Australie mais celui-ci refuse, invoquant
l'ordre formel qu'il a reçu à Dakar de rallier
directement Nouméa. Dans la nuit du 14 au 15, le navire est
encore en panne, faute de vent et, à 7h00, la machine est remise
en route. Une distribution de tafia est effectuée. Un passager,
en pleine crise de delirium tremens, gifle deux officiers et le
commissaire, et on lui passe la camisole de force. Un malade expirant
est amené à l'infirmerie. Deux déportés se
portent volontaires pour laver le linge des malades, ce qui n'est
pas du luxe ! Achille Ballière, qui espère une escale en
Australie, projette de faire des confidences aux journalistes
australiens, afin de faire connaître en Europe le sort
réservé aux déportés.
Le 17 avril en soirée, le commandant Vignancourt, en raison de
ses responsabilités de chef de bord, et vu la gravité de
la situation, prend la décision de faire relâche à
Melbourne. Il y a en effet 413 malades à bord ! Et si le navire
ne fait pas escale rapidement, il court à la catastrophe.
Un article du
30 avril 1873 relate cette relâche, mais en minimisant les faits.
Cette épidémie de scorbut sur l'Orne aura d'ailleurs pour
conséquence la signature, le 23 juillet 1873, d'un accord entre
le consul de France à Rio et un négociant de
Santa-Catarina pour l'approvisionnement des navires en oranges et
légumes frais. L'Australie n'est pas très loin et les
déportés ont organisé un tour de garde pour
guetter la terre. A 11h00, le déporté Burgand est
mort et est immergé sans que l'aumônier soit
présent,
selon les dernières volontés du défunt. Il était né
le 25 octobre 1852 à Courancan, dans le Gers, et ce jeune homme,
enfant naturel et orphelin avait connu la maison de correction. Les
officiers décident d'abandonner cent œufs au profit de
l'infirmerie, mais les médecins sont à bout de force.
Le 18 avril, la vigie annonce que la terre est en vue, et le pilote,
accompagné des officiers du contrôle sanitaire, se
présente à bord. Le scorbut n'étant pas
considéré comme une maladie contagieuse près des
côtes, l'Orne n'est pas placé en quarantaine. Des petits
bateaux, de plus en plus nombreux commencent à tourner
autour du navire, les australiens voulant par curiosité voir les
Communards. Depuis le matin que le bateau fait escale à
Melbourne, des fruits et légumes frais sont embarqués, et
quelques visiteurs sont autorisés à monter à bord,
mais des sentinelles armées montent la garde sur le pont. Par
les sabords ouverts, les prisonniers peuvent voir la ville et discuter
avec les journalistes. Les gens qui se trouvent à bord des
barques incitent les prisonniers à sauter, s'échapper en
se jetant à la mer, leur disant come
here in our skiff ! Mais les déportés ne peuvent
le faire à cause des grilles. Il leur faudrait pour cela monter
sur le pont où veillent les sentinelles. Quelques australiennes
qui ont eu la permission de circuler dans les batteries en repartent
attendries quant au sort réservé aux prisonniers. Un
déporté, Michel Serigné, qui avait réussi
à se faire employer aux cuisines, profite du va-et-vient pour
fausser compagnie à ses geôliers et disparaître.
C'était un ancien marin, né à Narbonne le 17
février 1839, ayant servi dix ans dans la Marine, et qui
était canonnier sur la
Claymore pendant la Commune. Il sera caché par un
exilé de 1852 dans les greniers du consulat de France ! Cet
épisode provoque la fureur du commandant Vignancourt, qui fait
une demande de recherches à la police australienne, mais le
dossier du condamné présenté aux autorités
ne leur paraît pas bien convaincant, l'intéressé
n'étant ni un assassin, ni un incendiaire et le convict (détenu) ne sera pas
rendu.
Le 23 avril au matin, après avoir embarqué 6 bœufs, 17
moutons et plusieurs cages de poules, l'Orne lève l'ancre et
change de mouillage. Le commandant a en effet appris qu'une collecte
organisée par les habitants de Melbourne au profit des
déportés, avait rapporté 40 000 francs, et qu'ils
se disposaient à leur offrir des vêtements et des vivres.
L'ordre est donné aux sentinelles de repousser les barques
qui s'approcheraient un peu trop près du navire. Le 24 l'Orne
lève l'ancre à 10h00 et quitte Melbourne. Dans la
soirée, afin de "reprendre la main", les gardiens procèdent
à un appel des déportés. Le 25, jour
maigre car on est vendredi, seuls un morceau de fromage et du pain australien sont
distribués. Une condamnée a tenté de se suicider
et un déporté chute dans la cale, souffrant de
lésions internes. L'état des malades est en nette
amélioration, mais ils ne sont pas encore guéris, et une
femme enfermée dans le cachot est atteinte d'une fluxion de
poitrine. Le navire s'éloigne de l'Australie.
Cette escale de 6 jours permit à l'Australie, et au monde anglo-saxon
de faire connaissance avec les communards, et d'avoir des informations
originales et inédites sur les conditions de vie à bord des
prisonniers mais aussi sur la Commune et ses suites. Des lettres de
déportés furent en effet publiées dans la presse locale, sans compter
le témoignage de l'évadé Michel Serigné. Autre avantage de la relâche
de Melbourne, la consommation de légumes et fruits frais eut un effet
bénéfique sur les malades.
Le 28 avril, alors que le navire vogue vers
Nouméa (itinéraire
de Melbourne à Nouméa en pointillé), des cris
éclatent et des bruits de lutte se
font entendre dans la cage des femmes. Des condamnées sont en
effet
aux prises avec les religieuses qui font appel à la garde, et
quatre "bagnardes" sont envoyées au cachot, menottes aux
poignets. Un bruit court que la destination de ce convoi de
déporté serait l'île Maré, dans l'archipel
des Loyautés. Pour la troisième fois une voile se
déchire, et une condamnée est remontée
inanimée de la cale, et est admise à l'infirmerie. Le 1er mai,
alors que Ballière prétend que l'on a largement
dépassé la latitude de la Nouvelle-Calédonie,
alors que la position relevée à midi est 31° 14' sud
et 164° 58' est, on pompe toujours dans les cales. Un homme est
tombé de son hamac et souffre d'une fracture de
l'épaule. L'aumônier, désireux de rendre une visite
aux
condamnées, est mal reçu par celles-ci. Le 3 mai, les
déportés apprennent que les lettres remises à
l'escale de Melbourne ont été ouvertes par le commandant,
et que certaines ont été détruites. Pendant la
nuit, le navire était passé au large de l'île de
Norfolk.
Le 4 mai 1873 à 15h00, la vigie annonce terre en vue ! Le navire s'engage
dans la passe de Boulari et les déportés peuvent
apercevoir le phare de l'île Amédée. Le commandant,
confiant la manœuvre à son second, se retire dans sa cabine. A
16h00, le pilote arrive à bord d'un canot arborant le pavillon
jaune, pavillon annonçant le Service de Santé. Le Rhin, qui effectuait un
transport de forçats pour le bagne de Nouméa était
arrivé peu avant l'Orne. Le 5 mai les embarcations sont mises
à la mer et le débarquement commence. Les artilleurs et
leur capitaine, ainsi qu'une religieuse et les passagers libres
quittent le bord, de même que des matelots mutés sur l'Atlante. Un canot
monté par des forçats amène un gendarme et sa femme, ce qui permet
aux déportés d'avoir les premières nouvelles de
leurs camarades qui ont été condamnés au bagne.
Le 6 mai, les condamnés à la déportation en
enceinte fortifiée gagnent à pied la presqu'île de
Ducos, à quelques centaines de mètres du
débarcadère. Trois condamnées sont
évacuées en raison de leur état de santé et
à 9H00, l'Orne lève l'ancre pour venir se positionner
à côté de l'Atlante
et du Rhin. Le 7 mai les 21
condamnées restant encore à bord sont
débarquées.
Le 9 mai le navire se dirige sur l'île des Pins, où, le
10, il débarque 211 déportés, 132 le 11, et 109 le
12. Le 13 mai, les déportés Jules Evariste et
Duboc, destinés à la presqu'île de Ducos sont
embarqués, ainsi que Pierre Gallion, arrivé à bord
de la Guerrière et classé comme "rapatriable". L'Orne
prend ensuite la direction de la baie de Prony, avant d'être de
nouveau en escale à Nouméa du 17 mai au 7 juin.
Pour
le voyage du retour, 45 prisonniers canaques qui se rendent
à l'île des Pins sont embarqués. Sont aussi
embarqués 71 condamnés aux travaux forcés
originaires des territoires cédés à l'Allemagne
(Alsace et Lorraine), et ayant opté pour la nationalité
allemande, un condamné à la réclusion, et sept
forçats militaires libérés. Tous ces prisonniers
seront débarqués à Brest le 13 septembre 1873,
après que l'Orne ait relâché à l'île
des Pins le 8 juin, puis à Sainte-Hélène via le
Cap Horn du 9 au 11 août, et l'entrée en rade de Brest s'effectue le 11
septembre. Il faut signaler, pendant la traversée, le décès en mer de
l'enseigne de vaisseau Mancel, qui rentrait de Nouvelle-Calédonie. Un
article du 17 septembre 1873 relate cette arrivée et donne une liste
partielle de passagers, dont 71 forçats alsaciens ou lorrains rapatriés
car ayant opté pour l'Allemagne. Plusieurs des membres d'équipage
obtiennent des congés de convalescence, ou pour affaires personnelles.
Ce voyage dura donc 95 jours, y compris l'escale d'une
journée à Sainte-Hélène. La Marine est assez fière de cette
"performance" pour en faire un certain éloge dans la
Revue Maritime
et Coloniale. L'orne reste à Brest jusqu'au 16 septembre, jour
où il se met à quai en attente de son désarmement
le 24 septembre 1873.
Dossier CAOM
Le
dossier de l'Orne conservé
au
Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence (13)
contenait 32 pièces différentes non
classées
par ordre de
date ou autre:
1- Dépêche confirmant la
relâche de l'Orne à Melbourne
(page 1,
page 2),
2- Rapport sur l'état sanitaire des
déportés embarqués sur le transport l'Orne
arrivé en rade de Nouméa le 4 mai 1873
(page 1,
page 2),
3- Note au Gouvernement du 20 mai 1873 en rade de
Nouméa, rapport demandé conformément au
règlement ministériel du 20 mars 1872
(page 1,
page 2,
page 3,
page 4),
4- Copie d'un
rapport sur l'état sanitaire des déportés de
l'Orne
(page 1,
page 2,
page 3,
page 4),
5- Avis de l'arrivée de l'Orne du 22 mai
1873, envoi du rapport du commandant et du médecin
(page 1,
page 2,
page 3),
6- Extrait du rapport du commandant de l'Orne du
20 mai 1873 (page
1
),
7- Lettre du Ministre au Gouverneur de la
Nouvelle-Calédonie du 13 août 1873 (page 1),
8- Lettre du
Ministre de la Marine au Gouverneur de la
Nouvelle-Calédonie du 18 mars 1873 (page 1),
9- Dépêche concernant l'entrée
en armement de l'Orne à Rochefort (page 1
),
10- Dépôt
de déportés de Saint-Martin-de-Ré, Liste des
condamnés à la déportation mis à la
disposition de l'autorité maritime et reconnus aptes à
être dirigés sur la Nouvelle-Calédonie
(page 1,
page 2,
page 3,
page 4,
page 5,
page 6,
page 7,
page 8),
11- Dépôt
de déportés de Saint-Martin-de-Ré, Liste des
condamnés à la déportation
mis à la disposition de l'autorité maritime et reconnus
incapables d'être
dirigés sur la Nouvelle-Calédonie
(page 1),
12- Note
concernant une dépêche du 18 mars 1873 annonçant le
départ de l'Orne (page1),
13-
Dépêche
télégraphique du 8 janvier 1873 à 16h15, du
Préfet Maritime au Ministre de la Marine (page1),
14-
Dépêche télégraphique du 8 janvier 1873
à 12h20, du
Préfet Maritime au Ministre de la Marine
(page 1),
15- Note
pour la Direction des Colonies du 18 septembre 1872 (page 1,
page 2),
16- Extrait
du journal du Havre du 4 mars 1873 (page 1),
17- Copie
d'un rapport sur l'état sanitaire des déportés
embarqués sur le transport l'Orne, arrivé en rade de
Nouméa le 4 mai 1873 (page 1,
page 2),
18- Envoi
de la liste des déportés de l'Orne et de 3 dossiers de
décédés ou évadés (page 1),
19- Note
sur la transportation à la Nouvelle-Calédonie d'un
certain nombre de femmes détenues dans la Maison Centrale du 30
novembre 1872 (page 1),
20- Note
pour la Direction des Colonies du 29 novembre 1872 (page 1),
21- Note pour
Cabinet du Ministre de la Marine du 29 novembre 1872
(page 1),
22- Lettre
du Ministre de la Marine au Ministre de l'Intérieur du 29
novembre 1872 (page 1,
page 2),
23- Lettre
du
Ministre de la Marine au Ministre de l'Intérieur du 22 novembre
1872 (page 1,
page 2),
24- Dépêche
télégraphique du 2 janvier 1873, du Préfet
Maritime au Ministre de la Marine (page 1),
25- Dépêche
télégraphique du 11 janvier 1873, du Préfet
Maritime au Ministre de la Marine (page 1),
26-
Note
sur l'état de santé des femmes devant être
embarquées sur l'Orne (
page 1,
page 2),
27- Envoi de
la liste des déportés à embarquer sur l'Orne du 12 janvier 1873
(page 1,
page 2),
28- Rapport
sur les passagers de l'Orne, liste de ceux embarqués et de ceux
qui ne se sont pas présentés, du 31 décembre 1872 (page 1,
page 2),
29- Rapport
sur les déportés embarqués sur l'Orne,
dispositions prises, du 29 décembre 1872 (page 1,
page 2),
30- Article
du journal Courrier du havre
n° 11004 du 14 mars 1873, article d'Etienne Mouttet Comment sont traités les
condamnés communards (page1,
page 2),
31- A noter une pièce concernant l'absence
de matelas ou hamacs de 412 déportés de l'Orne qui se
trouvait dans le dossier de la Sibylle/Alceste à voir en
pièce numéro 12 dudit dossier (lien vers la page).
Liste des
condamnés à la déportation en enceinte
fortifiée : Jean Joseph ALTERO, Georges Léon
ARNOLD, Léon Henri BAGET dit Raymond Jules, Nicolas BAILLE,
Pierre François Constant BAPTIZET, Pierre Jean Louis BERTIER,
Alexandre BERTRAND, Léon BEURNE, Alexandre BOET dit Alphonse,
Jean-Baptiste CARBILLET, Auguste CAUVIGNY, Joseph CAYOL,
Théodore CHALBERT, Auguste Charles CHAPALLAIN, Pierre Alexandre
CHAPLEUR, Eugène CHAUME, Arsène Marie Gastien (ou Gaston)
CHEMIN, Jean Jacob CHRISTOPHEL, Louis Gabriel CODOUL, Octave
Bélony (ou Bénoni) COMPAGNON, Charles Philippe COURTY,
Ernest COUSIN, Léon COUTABLE, Charles Julien Arthur COVILLE,
Pierre Adrien DALAINE, Louis Charles DELIVET, Alphonse DELOFFRE, Louis
DELTOMBE dit Le Constituant Manqué, Jean-Baptiste Rhétice
DESVIGNE, Charles Jules DEVAELE (ou DEWAETE), Joseph Célestin
DOBLER, Jean (ou Jules) DROUHAINT, Augustin Charles DUMONT, Louis Marie
Césaire Bénoni DUMONTET, Joseph Eugène FINOT,
François Aimable FOUGERET, Jacques GACHE (ou GACHES), Thomas
Jacques GANET, Charles Etienne GILLARD, Jean Charles GRENET,
François GRUDE, Jean-Louis Théophile GUIBERT,
André Denis GUILLAUMOND, Jean-Baptiste GUYOT, Jean HAECKELY,
Michel Joseph HEBERT, Alphonse Désiré HOUDIN, Jacques
Félix César ICHES (ou ISCHES), Eugène Aristide
JACOB, Henri Philippe Hippolyte JEANCELLES, Jean Louis Pierre JUHERE,
Arthur Jean-Baptiste LAMORLIERE,
Edouard Gustave LANDRY, François LA PROVOTE,
Emile Nicolas Auguste LEBRUN, Etienne
Eugène LEPRINCE, Eugène Victor LOISEAU, François
Augustin LUYCKFASSEL, Jean MACHETTI (ou MARCHETTI), Emile MAGNIEN,
Pierre MAISON, Jules MANTOIS, Pierre Charles MARGUENAT, Alfred Ernest
MEYER, Charles MELONI, Léopold Jean Marie Dominique MENEREUL,
Pierre MOREAU, François MORIN, Charles Apollinaire PALAIS,
Théodore Edouard PENY, Auguste POTHRON, Edmond PREAU DE VEDEL,
Jean-Baptiste PRIANT, Auguste François RIVIERE, Albert Charles
Eugène ROY, Alphonse Eugène TASSART, Pierre Antony (ou
Antoine) TEXIER, Jérôme Louis THURIES, Louis Hippolyte
VALIGRANE, Ferdinand VAN HAELE, Edouard VANIER, Louis Charles Philippe
VERMANT, Jules François VINCENT, Paul Pierre WEISERGER, Jacques
WEST.
Liste des
condamnés à la déportation simple : Pierre
Eugène AAB, Exupère Eugène François ADAM,
Jean-Pierre ADIER, Louis Napoléon ALAMONE, Armand ALLAN, Charles
Jean-Baptiste ALMANDET, Henzien "Jean-Pierre" ALTMEYER, Honoré
ALVIN, Amynthe AMAND, Julien Eugène AMELIN, François
Clair ANDRIEUX, Félix ANTONI, Jules ARGENTON, Cyprien Marius
ARMAND, Jean-Gabriel Henri ASSELINE, Emile Ferdinand AUVRAY, Victor
Jean-Baptiste BACHELET, Edmond Pierre BACHELOT, Edouard "Achille"
BALLIERE, Eugène BARBIER, François Hippolyte BARBIER,
François BARRIL, Maurice BARROIS, Paschal BASUYAU, Claude BAUGER
(ou BEAUGER), François BAVRET, Alexandre BEAUMONT,
Guillaume
BELLY, Célestin Louis BEROT, Victor BERTHELOT, Jean-Victor
BERTHO, Alexandre Gilbert BERTIN, Adolphe Joseph BERTRAND, David
BERUJAT, Bernard Alphonse BETEILLE, Jules François BETHFORT,
François BETTENFELD, Joseph Antoine Vincent BEZIAT (ou BEZIA),
Fidèle Eloi BIAUSSE, Jean-Baptiste BICARDAT, Louis Ernest
BICHERON, Joseph BIERNACKI (ou BIERNASKI), Joseph Michel BIRIBI,
Charles BIZOT, Louis Jules BLANCHET, Jules (ou Julien) BLAQUES, Paul
Lee BLOCHET, Henri Augustin Joseph BLONDEL, Louis BLUTEAU,
Jean-Baptiste BODY, François BOGUET, Joseph Alexandre BOISSEAU,
Jean BOLLON, Pierre Hubert BONNET, François
Frédéric BONTEMPS, Léonard BORIE, Narcisse Henri
BOUCHER, Constant Louis BOUDANT, Louis BOUDREY, Casimir Dominique
BOUIS, Gervais BOUDINAT, Victor Désiré BOURY,
François Armand BOUSSARD, Théodore Désiré
BOUTROUE, Félix Marie Hippolyte BOUVIER, Emmanuel Louis BOUYER,
Marcelin BRACQ, Paul Edouard BRASSE, Michel BRASSIER, Louis BREIT,
David Léon BRES, Charles Antoine BRISSET, François
BROUET, Victor BRUNEAU, Jean BURILLIER, Joseph Alexandre CAGNANT,
Sylvain CAILLAUD, Frédéric CAILLE, Charles Pierre
CAILLET, Emile Eugène CALLEMEAU, Jean-Jacques Augustin CANTREL,
Pierre CARDINAUD, Alphonse Prosper CARIBEAUX, Emile CARLE, Pierre
Mathurin CARPENTIER, Joseph Aimé CARRET, Eugène Etienne
Joseph CARVAL, Jean Nicolas CAVANA, Jean-Baptiste CAYOL, Louis CESSOIS,
Joseph CHABENET, Pierre Jean CHABROL, Auguste CHAFFIER, Gustave
Eugène CHALANSONNET, Charles Louis CHAMPION, Joseph CHAPUIS,
Charles Emile CHARLES, Louis Joseph CHARLON, Auguste CHARRIERE, Charles
CHATEAU, Jules Désiré Eugène CHAUMET, Alfred
Hubert CHAUTIERE, Jean François CHAVINIER, Pierre CHOPIN, Victor
CLEMENT, Fabien Prosper Alexis CLEREMBEAUX, Léonard COMBEAU,
François COMBY, François COMTE, Olivier CONNAN, Gaston
Hippolyte CORBIERE, Alexandre Joseph CORROYEZ, Pierre CRETOLLIER,
Isidore Aimé CREVEL, Constant Pierre DAIRE, Nicolas DALSTEIN,
Alphonse DALTROFF, Joseph DARDON, Joseph DAUDON, Charles Eugène
DAUTREVAUX, Emiland DAVID, Jean-François DAVIGNON, Victor
DEGENES, François Célestin DEGONSE, Charles Robert
DELAMARE, Aimé célestin DELERUE, Constant Louis Gustave
DEMEULE, Armand Bernard DEPANMAECKER, Célestin Jean-Baptiste
DESBARRES, Pierre Sylvestre Isidore DESBOIS dit DEVILLE, Louis Auguste
DESHAYES, Théophile DESVEAUX, Gustave DEUZE, François
Joseph Amédée DEVIC, Jean-Baptiste DHEILLY, Julien
André DOLBEAU, Louis DORE,
Ernest Gustave André DORMOY,
Louis Julien DUBOC, Joseph Nicolas DUBOIS, François Denis (ou
Henry) DUBUS, Florimons Joseph DUBUS, Alexandre Jules Achille DUCORPS,
Jean-Louis Chrysostome DUCORPS, Louis DULPHY, Claude Isidore DUMAIN,
Jules Claude DUMONT, Pierre Eugène DUPONT, Alexis DUPREZ,
François DURAND, Jean-Louis (ou Jean-Marie) DURAND, Ernest Henri
DURANDIN, Jean EBERSTOFFLER, Modeste ELMONI, Ernest ESBILLE, Auguste
ETIENNE, Jean FABRE, Pierre Hippolyte Fructueux FALLON, Emile FERET,
Jean FERRACHAT, Modeste FEVE, Gaston François FILLET, Pierre
Olivier FLAMANT, Pierre Henri FLAVION, François FLEURET,
Frédéric Paul FORCE, Charles Louis FORIENT, Charles
François FORTON, Constant FOUGEROLLE, Paul Victor FOURCROY,
Eugène Frédéric FOURNY, Hippolyte Louis (ou
Etienne) FOURRE, Jules FRANET, Gustave Charles Félix FREMONT,
Hippolyte Louis FRETEL, Charles Joseph FREVAL, Julien Lucien GABRIEL,
Etienne GALLEBRUN (ou GALLEBRUNE), François GALLOIS, Alexis
GALLOIS, Auguste GAMORY, Auguste Alexandre GAPAROUX, Eugène
GARNIER, Charles Victor GASC, Alexandre GAUDIER, Jean
Désiré GAUTHERON, Henri Paul GELDEBOTH, Jean
Théophile GENDROP, Jean-Baptiste GEORGES, Alexandre Antoine
Marie GERARD dit Verdier ou Robineau, Frédéric
GERARD, Ambroise Alphonse GILBERT, Pierre GILLEN, Jean-Marie GILLES,
Nicolas Victor GILLET, Charles Emilien GIROD, Stanislas GIROUARD,
Frédéric Antoine GLISIERE (ou GLISIERES), Grégoire
GOMERON, Arthur François GOSSEREZ, Jean-Jacques GOUDET,
Alexandre GOUMY, Xavier Adrien GOUMONT, Louis GOVAERTS, Jean Charles
Joseph GRANDJEAN, Joseph Louis Napoléon GREGET, Morand
GRIENENBERGER, Adolphe GROSJEAN, Louis Théodore GROSNIER, Emile
François GUELIN, Jean-Baptiste GUENOT dit Jules, Jean
Frédéric Anatole GUERIN, Pierre Paul GUERIN, Augustin
GUILLAIN, Jean GUILLING, Ludovic GUILLOCHET, Jacques GUILLON,
Jean-Baptiste Alexandre GUINARD (ou GUIMARD), Alexis Louis GUIRAUD,
Antoine GUIZARD,
Joseph GUSSE, Michel HABIG, Charles HAGE,
Amédée HAMEL, Louis Pierre HARDY, Adolphe Valère
HAREL, Victor HELVY, Louis Léger HENTZLER, François
Antoine Julien HERON dit Guerre à Outrance, Adolphe Pierre
HEROUARD, Victor HELLUY, Auguste Pierre HIMET, Alphonse HOCQUET,
Aloïse HOPP, Charles Joseph HUBERT, Louis HUET, Charles
Sébastien HUMBERT, Jules Auguste IGNARD, Antoine JAMIN, Joseph
JANOT, Louis Pierre JAUBOURG, Auguste Alexandre JOLLY, Charles Louis
JOLLY, Prudent JOUANTIN, Ernest
Auguste JOUIN, Alfred JOUVE, Jean-Baptiste JUNKER, Isidore KAYL (ou
KAIL), Théodore KOESSLER, Etienne Pierre KOLSCH, Jean Etienne
Auguste LACOSTE, Charles LAMBERT, Charles Joseph LAMBIN,
François Alexandre LAMBOLEY, Théodule Fulgence LANCHON,
Jean Pierre Saint-Val (?) LANGLOIS, Pierre Gustave LAPIROT, Edouard
LAVEISSIERE, Henry LAVIALLE, Pierre Marie LE BOS, Henri Jean-Baptiste
LECLERCQ, Pierre Léon LECOMTE, Charles Jean LECOURT, Charles
Alphonse LECUIT-MONROY, François LEDE, Auguste (ou Louis
Auguste) LEDRU, Joseph LEFEBVRE, Louis Marie LEFEBVRE (ou LEFEUVRE),
Gustave Alexandre LEGENDRE, Charles LEGER, Louis Joseph LEMAIRE,
Charles Aristide LEMAIRE, Etienne LEMAITRE, Charles Joseph LEMAITRE,
Jules Anatole Edouard LEMARCHAND, Aimable Xavier Olivier LERAT, Louis
Marie François LEROY, Louis LEROY, Joseph LEROY, Jean-Louis
LESOULT dit Gardien, Paul Félix LESTAS, Jacques Georges
LETEILLIER, Henri LHEUREUX, François LIANDRAT, Arthur Alexis
Victor LIEBAERT, Joseph LIMASSET, Michel Allyre LIMOUSIN, Julien
Maximilien LOMBARD, Ernest François André LONGAT,
Philippe Charles LOPPIN, Anatole Gustave Alphonse LORION, Jean Marie
LUPIN, Charles Marie LUZZANI,
Louis Hyacinthe MABILLE, Charles Edouard
MAIX, Victor Gustave MALETTE dit Auguste, Louis Germain Mathurin
MALHERBE (ou MALHERBES), Henri MARCES, Constantin Auguste MARCQ,
Léon Henri MAREL, François Pierre MARIA, Etienne MARTIN,
Casimir MARTIN, Jean-Baptiste MARTINAUD, Paul Louis MASBOEUF, Martin
MASSON, Joseph MATHIEU, Jean-Baptiste MELET, Stanislas MERCIER,
Alphonse MEYER, Pierre MEYER, Florent Alcide Julien MIGNONNEAU dit Le
Frisé, Pierre Jules MIGNOT, François MILLOT, Ignace
MONTMAYEUR, Théodore Augustin MOREAU, François MORIN,
Léopold François MORIN, Léon MORIS, Jean
Frédéric MORSCHEL, Ernest MOUAZE, Virgile Ferdinand
Julien MOURY-NOTA, Jules Etienne MOURET, Henri Alfred MUSIN,
Adrien NARDIN (acte naissance
acte décès),
François NARJOLLET, Claude NASSOY, Jacques NESSY (ou
NESY), Auguste NEYL, Jean NILL, Gustave ORBAN, Jules ORENGE, Jacques
Pierre Isidore OYEAN (ou OYEAU), Théodore OZERE, Gabriel PAIN,
André Léon PAPILLON, Louis Christophe PARRY, Nicolas
Jules PATEY, Adolphe Jean-Pierre PAUTHIER, François PECQUERON,
Joseph Prosper PEIGNIER, Jean François PELAPRAT, Pierre
PENOT, Eugène Hilaire Jacques PERAULT, Ignace PERCE,
François Antoine PEYRET, Edouard Paul PICOT, Hippolyte Jules
PIEDNOIR, Ferdinand Adolph PIGANIOL, Victor Bernard PIGANIOL, Joseph
PILLONNET, Jean-Joseph PLANE, Ernest Auguste POTEAU, Victor Alphonse
PRILLARD, Aimé Félix PRIOLLET, François Louis
PROTAT, Louis Adam PUFF, François QUERSIN, Claude
Séraphin QUIVOGNE, Joseph RABANY, Jean RANDA, Joseph Alexandre
RASSIN dit Scascighini, Paul Emile Barthélémy
Philémon RASTOUL, Napoléon François RAULT,
Guillaume Marie RAULT, Georges Frédéric RAUX, Pierre
Louis REBOURG, Victor Jean Marie RECQ, Célestin Aimé
Raphaël REGNIER, Gustave Jean REISCHLING (ou REICHLING), Jean
Marie RENIER, Auguste RELU, Alexis RIEUTORD, Pierre RIVALLIER, Aristide
ROBERT, Louis Anatole ROBERT, Lazare ROCHAS, Athanase Doré
ROGER, Charles ROMANOWSKI, François Joseph ROMBAUT, Louis
Zéphir ROUGET, Alexandre Joseph ROUSSEAU, Charles Emile
ROUSSELET, Paul ROZES, Hippolyte Charles RUFFIC, Hippolyte SABIT,
Balthazar SAIGNELIGNES, Christophe SAINT-LEON dit Fabre, Sylvain
SAMUZEAU, Jean Antoine Auguste SAUREL, Jean SAVY, Jean SCHANEN, Pierre
Jacques SCHMIT, Jean-Pierre SCHOLTES, Louis SCHREYER, Etienne SEBIN,
Marcel Adolphe SENECHAL, François SILVESTRE, Philippe SIMON,
Jules Antoine SIVADON, Emile Charles SOREL, Charles Alexandre SOULAS,
Louis Adrien SOURCIN, Charles SUDRIE, Vincent Balthazar SUHNER,
François Charles SUROSNE, Louis Auguste SYDO, Auguste TARTARY,
Théodore Nicolas TATIN, Alexandre TAVERNIER, Louis Prosper
TEXIER, Joseph Alexis THENY (ou TENY), Pierre THERON, Claude THEVENOT,
Pierre THOLLOIS, Edouard Georges Louis THOMAS, Charles THOMAS, Louis
THOMAS, Louis THOMAS, Michel TISSIER, Louis Désiré
TOUCHARD, Emile Alphonse TRAHIT, Louis Isidore TRAMBLAY (ou TREMBLAY),
Alphonse Emile TRAPPLER, Jacques TRAYAUD, Auguste Félix
TRIBOULET, Edmond TRICOUT, Claude Philibert TRINQUET, François
Eugène TURBAN, Jean Louis VACTER, Pierre Denis VAILLANT, Pierre
Félix Emile VAISSIER, Pierre VALENTIN, Cyprien Ferdinand VALLEE,
Joseph Constant VAMBREMPT, Charles VAN COTEN, Nicolas VAUBOURG, Jean
VAUGELAD (ou VAUGELADE), Louis Augustin VERAX, Claude VETU, Jean-Claude
VILLEMOT, Joseph Charles Albin VILLEVAL, Eugène Benjamin VION,
Philippe Maurice VIRESSOLVEIX, Nicolas
VOINCHET, Emile Henri WALKER, Henri Joseph WANDER, Hippolyte Antoine
WERNER, Martial Denis WILLET, Ferdinand Olivier ZAPP.
Pour tout
renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me
contacter (ici). Les photos des Communards utilisées dans cet article
proviennent du site http://digital.library.northwestern.edu,
avec l'aimable autorisation du webmestre du site pour leur utilisation ici. Les photos présentées correspondent
en principe aux personnages, mais une erreur d'identification est toujours possible.
Pour les communards originaires du Finistère, vous pouvez consulter le site de
Patrick Milan,
pour ceux originaires d'Arcueil (Val-de-Marne), vous pouvez consulter le site
d'Annie Thauront,
avec également un article sur le député de la Guadeloupe
Melvil-Bloncourt,
condamné à mort pour sa participation à la Commune
.
14ème
convoi de déportés
C'est
sous les ordres du capitaine de frégate Réveillère que
l'Orne quitte Brest le 31 mai 1875, avec à son bord, selon le
rapport du médecin-major Vaillant, 227 membres d'équipage, 116
passagers dont 20 femmes et 23 enfants, et 24 déportés communards, qui
venaient tous du "Dépôt spécial de Saint-Brieuc". Huit étaient
condamnés à la déportation en enceinte fortifiée, et seize à la
déportation
simple. Le navire chargea ensuite 235 transportés provenant du dépôt de
Saint-Martin-de-Ré, et destinés au bagne de l’île Nou, avant de quitter
la rade
des Trousses le 4 juin, en direction de la Nouvelle-Calédonie. Après
une escale à Las Palmas du 13 au 14 juin, et à Sainte-Catherine du 10
au 18 juillet, l'Orne arrive à
Nouméa le 29 septembre 1875.
Le "Pacha" de l’Orne aurait fait preuve d'une
certaine bonté envers les communards qu’il transportait. En effet, le lendemain
du retour du navire à Brest, le capitaine de frégate Reveillère est convoqué
devant le préfet maritime Méquet, pour répondre du contenu de deux lettres d'un
déporté qui avaient été retenues par la censure militaire à Nouméa… et envoyées
au ministère de la Marine et des Colonies. Le ministre Montaignac de Chauvance,
dans une lettre au préfet maritime, s’étonne de l’attention toute particulière
que le commandant de l'Orne aurait prêtée aux déportés.
Louis Bourdon, puisque c'est de lui qu'il s'agit, condamné
par le 4ème Conseil de Guerre à la déportation simple, avait été transféré
en Nouvelle-Calédonie avec le 13ème convoi, sur le Var, parti de
Brest le 1er mars 1875 et arrivé à Nouméa le 23 juillet après 140
jours de mer. Plus tard, il écrit à son beau-frère et à son père les deux
lettres retenues. Dans la première, il écrit : Les nouveaux venus ne tarissent pas d’éloges sur le commandant et les
officiers de l’Orne, pour la
façon dont ils ont été traités à bord. Au passage de la Ligne, on leur a envoyé
deux bouteilles de Château Margaux, deux de Saint-Émilion, deux de Champagne,
une caisse de cent londrès, un kilo de tabac, double ration de vin, etc. On les
a laissé fumer à discrétion et fait monter deux fois par jour sur le pont. Il y
a loin de ces Messieurs à ceux du Var. Dans la seconde, il écrit : Ils ont été exemptés de ces mille et une
vexations dont nous avons été abreuvés.
Louis Redon, aussi transféré sur le 13ème convoi
et dont la peine avait été commuée en déportation simple, dans son journal les
Galères de la République édité par Sylvie Clair (1990), apprend par
ses camarades qu’ils ont été
admirablement traités à bord de l’Orne, croit devoir
conserver […] les noms de l’état-major de ce navire, et nomme les
lieutenants de vaisseau Piton et Périé en plus du commandant. Instituteur à l'île
des Pins en 1875, il y mourra à l'hôpital le 6 avril 1876.
Il semblerait que les quelques
petites douceurs dont ils se sont montrés reconnaissants, et que le
commandant Réveillère reconnait avoir accordées du fait du petit nombre des déportés, leur isolement, leur état de maladie. Le
médecin du bord signale d'ailleurs dans son rapport que les déportés étaient pour la plupart d’un âge assez
avancé et tous plus ou moins anémiés. Il semblerait donc que ces faits ait
été embellis, car racontés par un
enthousiaste qui n’était pas sur les lieux. Le commandant précisait que sa
sollicitude s'était également étendue sur
les transportés, et qu’il devait « à
tous, quelle que fût leur position à bord, toute la commisération compatible
avec l’ordre du bord et la sûreté générale. Cette même sollicitude permit
qu'aucun décès ne soit enregistré parmi les communards pendant le voyage.
Le commandant Réveillère regrette qu'après trente années de service pendant lesquelles il n’a eu que des
félicitations de ses chefs, […] de voir mettre son honneur en doute sur la foi
de quelques cancans de déportés !
Le rapport
d’inspection ayant salué l’ordre et la
tenue du navire, ainsi que la
discipline et l’instruction de son équipage, les explications de Réveillère
suffirent puisque le ministre ne donnât pas suite à cette affaire. Ensuite, la
carrière du commandant se poursuivit sans heurts et Réveillère fut promu
capitaine de vaisseau en 1881 et commandeur de la Légion d’honneur en 1886, pour
terminer sa carrière contre-amiral et grand-officier de la Légion d'honneur.
Liste des
condamnés à la déportation en enceinte
fortifiée : Alfred BILLIORAY, Victor DELISLE,
Eugène Marie Léon DUTURBURE, Hippolyte Léon
Laurent GALLET, Emile GAUTIER, Alfred HUIN, Albert "Antoine" Joseph
PANCOU-LAVIGNE, Louis-Victor ROUGE-CANAL.
Liste des
condamnés à la déportation simple : Louis
Alexandre BERTRAND, François Théodule BRECHOLLE (ou
BRECHOTTE), Alexandre Xavier DACIER, Antoine Alexandre DAUVILLIERS,
Ferdinand Arsène GAUDEFROY, Louis Alphonse JAMMET, Charles
JOUASSIN, Jean-Pierre LAGARDE, Louis Florent LANDON, Alphonse Alexandre
LEMAITRE, Emile Joseph MARCY, Benoît François Lucien (ou
François Benoît Lucien) MASCAUX, Amédée
Auguste PHILIPPE, Firmin Hilaire SALLEE, Jules Victor VAILLANT.
L’Orne
quitte Nouméa le 17 octobre 1875, avec 228 membres d'équipage et 89
passagers. Après relâche à Dakar du 5 au 10 janvier soit 76 jours de
mer, il arrive à Brest, le 27 janvier 1876, comptant un seul décès au cours de ce voyage de retour.
Pour tout
renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me
contacter (ici). Les photos des Communards utilisées dans cet article proviennent du site
http://digital.library.northwestern.edu,
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personnages, mais une erreur d'identification est toujours possible.
Sources
:
-
Déportés et forçats de la Commune : de
Belleville
à Nouméa,
par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Site Internet http://www.dossiersmarine.fr.
-
Dossiers des navires au Centre des Archives
d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, série H30.
- Revue Maritime et Coloniale, année 1873, tome 39.
- La relâche de l'Orne à Melbourne en avril 1873 : ce qu'elle nous
apprend sur la Commune et sa répression, par Yannick Lageat, in
Chronique d'Histoire Maritime, n° 77, décembre 2014.
- Bulletin des Ami(e)s de la Commune (n° 63, pp.
14-17), dans lequel a été publié un nouvel article sur l'Orne (envoi
de Yannick Lageat).
- Service Historique de la Défense à Brest 2F17 (Informations envoyées par Yannick Lageat).
- Annales hydrographiques, volume 38, année 1875, pages 253 à 263.
- Aux îles Wallis, par Emile Deschamps, in Le tour du Monde n° 49-50, 1885, pages 273 à 288.
- Les missions à Wallis et Futuna au XIXème siècle, par Frédéric Angleviel, 1994.
- Courriel de Françoise Arrighi du 10 août 2018.
- Journal la Charente des 24 janvier 1889 page 2, 24 mars 1890 page 1, et 17 août 1890 page 3.
- Journal Les Tablettes des Deux Charentes de 1872 à 1884.
Crédits
photographiques :
-
Déportés et forçats de la Commune : de
Belleville
à Nouméa,
par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991 pour la photo de l'itinéraire du
navire.
- Site
Internet http://www.dossiersmarine.fr
pour la photo de l'Orne.
-
Numérisations archives par Bernard
Guinard.
- Numérisation des routes du Rhin et de
l'Orne envoyée par Jean-François Lonc.
- Ile d'exil, terre d'asile, catalogue de l'exposition, Musée de la ville de Nouméa, 2005.