Note individuelle
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Près de quatre-vingt-dix victimes civiles dans le canton de Percy pendant la seconde guerre mondiale. Dont vingt et une à Montbray. Sept sous l'avion s'écrasant sur Saint-Martin et cinq lors des bombardements du bourg le 17 juillet 1944.
Parmi ces victimes, un fusillé, Roger Choury de Lavigerie, châtelain de Montbray, exécuté «froidement, de deux balles dans la nuque» le 18 juin 44. «Un grand soleil s'attarde sur Coulouvray-Boisbenâtre, dont les habitants vivent leur second dimanche de guerre, un side-car traverse le bourg. Deux Feldgendarmes emmènent M. de Lavigerie qui est coiffé d'un canotier et dont les mains sont maintenues par des menottes», racontaient les derniers témoins de ce tragique épisode de la guerre.
Résistant, Roger Choury de Lavigerie, officier de réserve, l'était certainement. Deux jours plus tôt, alors qu'à Beaucoudray un jeune Percyais, Jean Lecouturier, vient d'être exécuté pour faits de résistance, «de bonne heure, quelques soldats allemands rôdent autour du château de Montbray, qui est encore fermé. Le propriétaire ouvre une fenêtre du premier étage et demande aux «feldgraus» ce qu'ils désirent. «Nous voulons du beurre et des œufs», déclarent-ils. «Je n'en ai pas, mais il y en a dans la ferme voisine».
Les soldats insistent, il descend leur ouvrir. «Ils font alors irruption dans son bureau et trouvent des cartes marquées de coups de crayon de couleurs qui indiquent l'avance des Alliés. Les soldats s'en emparent et demandent à Monsieur de Lavigerie comment il est si bien renseigné. «On parle, on parle...» répond ce dernier.»
Arrêté, il est emmené à leur commandant à Courson. «Mis en «observation» chez une fermière de cette commune, Mme Godard, qui lui offre un copieux repas», celle-ci vient donner des nouvelles : «Monsieur de Lavigerie est chez nous, ce n'est pas grave. Il a été interrogé et rentrera prochainement, je crois.»
Le soir il en sera autrement, le fils Godard venant annoncer «que Monsieur de Lavegerie ne pourra pas rentrer avant deux jours, il doit être soumis à un interrogatoire dans une Kommandantur»..
Il ne reverra jamais ni les siens ni son château... Le dernier châtelain de Montbray, dont la propriété convertie en mairie, école et logements, appartient désormais à la commune, fut-il dénoncé ? Est-ce la découverte des cartes dans son bureau ? Les Allemands prétendirent l'avoir abattu car il aurait tenté de s'évader...
(Source : http://www.saint-lo.maville.com/actu/actudet_-le-dernier-chatelain-de-montbray-fusille-le-18-juin-1944_10-2576898_actu.Htm).
Officier de réserve, Roger CHOURY de LAVIGERIE, fils de Henri et Thérèse de BILLEHEUST d’ARGENTON fut marié à Madeleine née DESHAYES le 10 avril 1923 à Argentan (Orne). Il résidait à Montbray (Manche).
Il fut arrêté puis exécuté sommairement par l’armée allemande le 18 juin 1944 à Coulouvray-Boisbenâtre.
Il obtint le statut de mort pour la France.
Son nom figure sur le monument aux morts et la plaque commémorative de la ville de Montbray (M.Boivin & B.Garnier, Les victimes civiles de la Manche dans la Bataille de Normandie, 1994, éditions CRHQ.— Genweb).
(Source : https://maitron.fr/spip.php?article213746).
Le même dimanche (14 juin), des Allemands arrivèrent chez M. Roger CHOURY de la VIGERIE, au château de Montbray, réclamant du beurre et des œufs. Ils entrèrent dans son bureau et virent des cartes militaires mentionnant l'avance des armées alliées. Ils prirent les cartes.
- Avez-vous des vélos et une auto ?
- L'auto, dans le garage, ne m'appartient pas.
M. de la VIGERIE fut arrêté ; il traversa Montbray, puis fut présenté à un commandant, au bourg de Courson (Calvados). L'après-midi. Une fermière de Courson, Mme GODARD, vint dire à sa famille : " Il est interrogé dans notre ferme. Je crois qu'ils vont le relâcher ".
Mais, dans la soirée, le fils GODARD vint prévenir qu'il faudrait attendre deux jours car on l'emmenait à la Kommandantur (la F.K. 722 était à Milly). Emmené par des gendarmes allemands dans un side-car, le 18 juin, on retrouva le corps de M. de la VIGERIE à Coulouvray-Boisbenâtre, abattu de deux balles dans la tête.
(Source : La résistance dans le bocage - La résistance en Normandie sur le site http://beaucoudray.free.fr/bocage.htm).
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