La Virginie


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Caractéristiques

La Virginie fait partie de la classe des Frégates à voiles de 2ème rang, dites "de XXIV", qui était le chiffre désignant en livres le calibre de leur armement principal. Ce sont des navires de 2300 tonneaux avec un équipage moyen de 470 hommes en version combat, équipage ramené à 200 hommes en version transport. Son armement peut aller jusqu'à 52 canons.
La Virginie fut construite par les chantiers navals de Rochefort, sous le nom de Niobé en 1827. Ce navire, mesurant 52m80 x 13m40 x 7m05 était sur cales le 26 juin 1827. Il sera lancé le 25 avril 1842, sera en service à compter du 11 avril 1844, avant d'être rayé des listes en 1881. Son armement était de 52 canons, puis 4 en version transport.


La Virginie en 1827

Historique

Le Niobé, construit en 1827 par les chantiers de Rochefort est renommé "la Virginie" en 1839. 
En juillet 1844, la Virginie, sous les ordres du contre-amiral Ferdinand Alphonse Hamelin, appareille de Rochefort et, après une escale à Rio, passe le cap Horn pour se rendre dans le Pacifique pour plusieurs années. Un article de journal signale le navire à Rio-Janeiro en septembre 1844, un autre parle de son séjour dans cette ville, et la frégate est à Valparaiso en novembre. Hamelin nommé commandant de la station navale du Pacifique le 21 décembre 1844 en remplacement de Dupetit-Thouars découvre Tahiti. On est à cette époque en pleine affaire Pritchard, ex-consul britannique, expulsé le 13 mars 1844 parce qu’il aurait créé une agitation manifeste conte les français. Arrivant à Tahiti, Hamelin se très vite fit remarquer en donnant une somptueuse réception à bord de la Virginie le 7 janvier 1845. Au cours de cette réception, il annonça à ses invités anglais qu’il était en mission pour restaurer pleinement le protectorat de la France sur Tahiti. Dans cette optique, le 17 janvier, il refuse que le drapeau britannique soit hissé sur le consulat anglais, cette mission n’étant pas officielle car n’ayant pas reçu l’exequatur. Cet incident scelle la brouille franco-anglaise dans le Pacifique.
Au début de l’été 1845, une inspection de la coque par cloche à plongeur constate une avarie sur bâbord avant, et les réparations de carénage sont effectuées à terre et à bord, du 30 juillet au 9 septembre 1845. Oscar dit Osmond Romieux (1826-1908), capitaine de frégate et peintre, retrace les travaux dans un manuscrit signé de 17 pages avec croquis, intitulé Abattage en carène de la frégate La Virginie. Il peint également un tableau à la mine de plomb et aquarelle intitulé Environs de Papeete, au loin frégate la Virginie.
En octobre 1845, la frégate est en mer, comme en témoignent un document, daté du 3, et une lettre, datée du 5, adressés au ministre de la Marine, et signés Hamelin, au sujet de la situation plotitique, et de l’affaire Pritchard (lettre 1, lettre 2, lettre3, lettre 4, lettre 5).
Officiellement, c’est à l’amiral Hamelin, surnommé l’amiral vanille, qu’est attribuée l’introduction de la vanille à Tahiti. C’est en effet lui qui y apporte en 1848 à bord de la Virginie, les premières lianes de vanille, jusqu’alors cultivée aux Philippines, toutes les espèces du genre vanilla étant originaires d’Amérique centrale (Sud du Mexique, Belize, Guatemala, Honduras). Il semblerait cependant que la première introduction soit de 1845, selon certains botanistes, mais aucune preuve écrite ne vient corroborer ce fait.
En juin 1847, la Somme venant de Tahiti et en route vers la France, arrive au mouillage en rade de Valparaiso, où elle trouve la Virginie, dont elle prend en charge un élève officier, car il devait passer ses examens en France. Après 4 ans de navigation, c'est le retour à l'île d'Aix, le 2 février 1848.
En 1849, Charles Marie Duperré, futur amiral et préfet maritime de Toulon, sort de l’Ecole Navale et, nommé aspirant, embarque sur la Virginie, et se signalera par sa belle conduite dans l’incendie de Macao, se voyant cité à l’ordre du jour de la division navale française.
Du 20 au 29 mai 1854, on retrouve la Virginie en escale à Kiel avec l'escadre française pour la guerre de Crimée. Fin décembre 1854 à Cherbourg, le chirurgien Jean Barthe (1814-1866) rejoint la Virginie arrivée le23, et en partance pour la mer de Chine. Elle embarque le contre-amiral Guérin qui doit relever Adolphe Laguerre (1792-1862) au commandement de la division navale de La Réunion et de l’Indochine. C’est François de Robinet de Plas (1809-1888), capitaine de pavillon de Guérin qui avait pris le commandement de la frégate le 23 novembre. Le navire lève l’encre le 2 janvier 1855, n’arrivant à Brest que le 8, à cause de vents contraires, où il embarque des prêtres, des religieuses, et 160 hommes d’Infanterie destinés à La Réunion. Le 15 janvier, c’est le départ de Brest. Le 26 janvier, escale à Las Palmas, aux Canaries, franchissement de l’équateur le 11 février, puis c’est une escale à Rio de Janeiro du 20 au 28 février. Le 25 mars, la Virginie mouille à Table Bay devant Le Cap, en Afrique du Sud. Le 3 Avril elle appareille de nouveau et double le cap de Bonne Espérance, pour atteindre La Réunion le 26, où elle mouille devant Saint-Denis jusqu’au 15 mai. Après une escale à Port-Louis, à l’île Maurice le 17, et après avoir louvoyé 3 semaines dans le détroit de Malacca, la Virginie jette l’ancre à Singapour le 2 juin. Elle en appareille le 26 pour remonter vers la Chine, et mouille en rade de Macao du 6 au 15 juillet, puis à Hong-Kong. Lorsque la frégate reprend la mer, le chirurgien de marine Jean Barthe (1814-1866) l’avait rejoint, et elle arrive à Hakodate, au nord du Japon, le 27 juillet 1855. Les dernières opérations conjointes des flottes françaises et britanniques contre les russes sur le front extrême-oriental de la guerre de Crimée sont terminées. Ce chirurgien remettra par la suite à l’Académie des Sciences un registre météorologique qu’il a tenu pendant sa mission. Ce registre porte la mention manuscrite : Observations de météorologie faites à bord des frégates La Virginie et La Sibylle pendant les années 1855-56-57, par Mr Barthe, chirurgien major… Il comprend 33 mois d’observations dont 7 mois à bord de la frégate La Virginie, 26 mois à bord de La Sibylle. La Virginie avait mouillé dans la baie d’ Hakodate jusqu’au 11 août, et le 10 le chirurgien Barthe avait été transféré sur la Sibylle. Début octobre 1855 la Virginie se trouve à Nagasaki puis, du 9 octobre au 1er novembre, navigue dans les passes du Yang-Tsé-Kiang et dans l’archipel des Zhoushan. Le 1er novembre, elle appareille en direction d’Okinawa, qui est en vue dès le 5, et elle jette l’ancre au port Tomari, devant Naha. Le 28 novembre la frégate repart en direction de la Chine, et mouille en rade de Macao le 2 décembre.
Le 17 décembre 1855, le contre-amiral Guérin, à bord de la Virginie, signe un traité entre la France et les îles Lieou K'ieou (aujourd’hui archipel japonais de la mer de Chine orientale et appelé Ryūkyū). La frégate se rend ensuite sur les côtes de Mandchourie et de Tartarie, puis fait voile vers la Corée.
Le 16 juillet 1856, la Virginie jette l’ancre dans la baie de Broughton, avant d’explorer les embouchures des fleuves de Corée. Après 3 semaines de séjour à l’embouchure du Yang-Tsé-Kiang, la frégate retourne vers les îles Lieou K'ieou déposer deux missionnaires. Un article du journal l’Illustration du 19 janvier 1856 en fait la relation, sous le titre Expédition de l’Indochine. Un deuxième article paru en mars sous le même titre signale la frégate croisant dans l’archipel des Liou-Tchou, objet d’une dispute entre la Chine et le Japon. Le Rôle des Equipages du navire nous apprend que le 26 avril 1856, en mer de Chine (Chin Hae), la Virginie perd un membre d'équipage, un novice de 2ème classe, du nom de François Berric. Il était originaire de Plougasnou (29), où il était né le 26 novembre 1838, étant fils de Pierre et de Constance Troadec. Le décès est transcrit sur l'état-civil de la commune de naissance le 5 décembre 1856.
En avril 1857, la Virginie mouille à Macao. Au cours du mois, elle porte secours à un navire anglais, comme le montre un article de l’Echo Saumurois (page 2, page 3).
La frégate est désarmée entre 1859 et 1862. Le 6 janvier 1868, la Virginie sert de ponton à Brest, avant d'être transformée en navire de transport en 1870.


Le 20 mai 1872, la Virginie est armée à Toulon, sous les ordres du capitaine de frégate Launay. Un article parle cite (est-ce une erreur ?) le capitaine de frégate V. Barbotin. Elle est utilisée pour le transport des forçats et déportés en Nouvelle-Calédonie (voir itinéraire (page 1, page 2, et carte d'Emile GIFFAUT). Un article du 25 mai signale que le navire va recevoir des installations pour loger 250 pétroleuses, que l'on envoie dans les établissements pénitenciers de la Nouvelle-Calédonie.
Emile GIFFAUT, communard, fut condamné en 1872 pour complicité d'incendie, à la peine des travaux forcés, à l'âge de 22 ans. Contrairement aux autres communards, il ne sera pas déporté, mais transporté, et effectuera sa peine à l'île Nou. Il sera rapatrié par la Creuse en 1880, suite à l'amnistie générale des communards.
Un autre communard faisait partie du voyage. Arrêté le 10 septembre 1871, Simon Mayer, major de la place Vendôme pendant la Commune, est condamné à mort par le Conseil de Guerre en novembre 1872. Cette peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. Simon Mayer arriva au bagne de Toulon le 3 mars 1872 et en sortit 3 mois et demi après, entre le 20 et le 24 juin, embarqué sur la Virginie pour être transféré au bagne de Nouvelle-Calédonie. Amnistié par la loi de 1880, il fut rapatrié par la Picardie.
Il nous raconte son arrivée à bord de la Virginie : "Notre chaland aborda la Virginie, où nous entrâmes par un étroit bastingage. J'ai dit que l'on nous avait distribué des habits nouveaux. Chacun de nous était vêtu d'une blouse en toile grise, d'un pantalon en laine grise, chaussé de godillots neufs et coiffé d'un immense bonnet en laine marron, qui lui tombait jusqu'au milieu du dos. Devant nous, à l'entrée du bastingage, se tenait debout et immobile le commandant du bord, M. Launay. Au fur et à mesure que nous défilions, il fixait sur chacun de nous un regard froid et pénétrant. A ses côtés se tenait un surveillant qui indiquait de la main aux condamnés l'entrepont où on les faisait descendre.".
L'entrepont de la Virginie était divisé en trois parties. Au milieu il y avait les animaux embarqués pour la nourriture, et de chaque côté il y avait les cages, formées de gros barreaux de fer. Il y avait 94 condamnés de chaque côté, et devant la porte de chaque cage était braqué un canon. D'autres cages plus petites se trouvaient dans le prolongement. Une était destinée à recevoir les femmes, qui étaient 40 dont 38 condamnées de droit commun et 2 condamnées politiques, "  elles avaient toutes les cheveux ras, de petits bonnets blancs et une robe de bure grise" et 2 enfants. " Le petit garçon était blond, délicat, un peu maladif, gracieux pourtant. La petite fille était brune, Elle était vêtue de bure, comme sa mère. Elle avait de grands yeux noirs". L'autre cage était pour isoler certains forçats des autres condamnés.
Le contingent des 38 femmes condamnées était constitué, selon un article de L’ Impartial Dauphinois, de 34 femmes destinées à la « colonisation pénale ». En réalité, elles sont 25 qui seront débarquées au pénitencier de Bourail, devenu le fameux « couvent », géré par les sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny. Ces femmes étaient des condamnées de droit commun, recrutées dans les maisons centrales de France, et volontaires pour aller s’exiler en Nouvelle-Calédonie, afin de « fournir » des épouses aux hommes ayant obtenu une concession de terre après avoir purgé leur peine. Les candidats pouvaient demander à rencontrer des femmes et ainsi choisir une épouse, ou bien faisaient leur choix lors des sorties des femmes pour laver le linge ou lors des offices religieux. Les rencontres étaient ensuite organisées au moyen d’un « kiosque », sous l’œil vigilant des religieuses.

D'après Simon Mayer, M. Launay avait "les chevaux d'un blond ardent. Il était d'un tempérament sanguin. Il avait les joues très rouges. C'était un homme extrêmement sévère". Le chef de la chiourme était un nommé Nutzbaum, "gros, brun et d'une taille au-dessus de la moyenne, grosses moustaches brunes. Il avait presque toujours la tête à demi baissée, l'arcade sourcilière froncée, l'œil en dessous, le regard circulaire". Le surveillant de 2ème classe Argentier, était préposé aux vivres "était maigre Il avait de longues moustaches de nuance châtain". Il essayait de défendre autant que possible l'intérêt des condamnés. Le surveillant Leblanc était "blond. Il avait une figure sympathique. il était assez intelligent". Le surveillant Lecomte "louchait. C'était un sergent ne connaissant que la lettre de la consigne".
Le 1er juillet 1872, la Virginie était en face de Gibraltar. Le 12 juillet, à 15h00, le navire jetait l'encre en rade de Gorée, au Sénégal. Le 9 août l'équateur était franchi à 14h00 et les condamnés eurent droit à une heure pour se divertir dans leur cage. Les condamnés se baptisèrent entre eux et après avoir dansé une farandole, on leur distribua un extrait de baptême. Quelque jours avant d'arriver au Brésil, une tentative d'évasion fut découverte. Le 29 août la Virginie fait relâche à Sainte Catherine, au Brésil.
Ce même 29 août 1872, naît en mer Georges François Virginie MOURIN, fils de Rieul MOURIN, 39 ans, cultivateur domicilié à Paris 20ème, et de Sabine TONY, son épouse, âgée de 30 ans, tous deux passagers. Les témoins sont Pierre Hippolite MOIROUX, 38 ans, domicilié à Lorient (56), et Gustave GARNIER, 33 ans, médecin de 1ère classe, domicilié à Toulon (83). L'acte est transmis au Ministère de la Marine le 25 novembre 1872, par le Commissaire aux Armements de Nouméa, où le navire a fait escale le 24 novembre, veille de la transmission. La frégate devait quitter Nouméa le 20 décembre pour son retour vers le France.
Début avril 1873, la Virginie, qui est attendue venant de Nouvelle-Calédonie, est prévue effectuer le transfert de Brest à Toulon de marins condamnés, actuellement interné sur l'Hercule qui doit être prochainement supprimé. Elle arrive à Brest le 14 juin, sous les ordres du capitaine de frégate Launay, ramenant 27 passagers. Elle doit être réparée, afin de pouvoir transporter un convoi de déportés. Le 9 juillet 1873, on annonce son départ de Brest, pour se rendre vers le 25 du mois à Toulon, pour y prendre en charge un convoi de forçats pour la Nouvelle-Calédonie. Un article du 12 juillet modifie l'annonce du 9. En effet la frégate doit maintenant prendre en charge un convoi de 150 déportés internés au fort de Quélern, le 30 juillet, puis à Saint-Martin-de-Ré, et 25 femmes détenues à Auberive, et donne les détails de la "manœuvre". Ce sera le 7ème convoi.

En 1875, la Virginie cesse le transport des forçats et des déportés de la Commune vers la Nouvelle-Calédonie.
En 1881, la Virginie est rayée des listes et sert de magasin de salaisons à Brest de 1882 à 1888.

la Virginie

7ème convoi de déportés 

Le 30 juillet 1873, l'embarquement des déportés du fort de Quélern débute. La Virginie, sous les ordres du commandant Launay, quitte Brest le 5 août 1873, avec à son bord 61 déportés en provenance du fort de Quélern. Le navire met le cap sur l'île d'Aix, où il mouille dans la nuit du 6 au 7 août. Prennent place à bord 88 déportés qui étaient internés à la citadelle de Saint-Martin-de-Ré le 9 août. 20 femmes qui avaient été détenues à la maison centrale d'Auberive et ont été expédiée à La Rochelle quelques heures avant leur embarquement viennent compléter le "chargement". Il faut noter la présence parmi eux de quelques "figures" de la Commune, tels Henri Rochefort, Henri Messager et Louise Michel (une rue de Saint-Etienne dans la Loire porte son nom), pour un total de 175 condamnés. Il y a également comme passagers libres 25 femmes ou enfants rejoingnant leur famille.
Henri messager raconte son embarquement et ses premières heures à bord : "C'est à bord de La Comète que nous sommes venus rejoindre la Virginie. Nous avons, grâce à la bonté du commandant de La Comète, qu'à nous louer de cette première étape. Nous sommes donc depuis hier soir à bord de la Virginie. Ma première impression, en me voyant enfermé avec 75 hommes dans une cage que l'ombre dont elle était entourée me faisait voir plus petite, a été mauvaise. Puis pour débuter, mes chers camarades ont su conserver les hamacs qu'on avait distribué, un pour deux hommes, et mon escouade et moi avons dormi sur le pont. Ce n'est rien d'être serrés les uns contre les autres, ce n'est rien encore de coucher par terre, ce qui est affreux c'et d'être pendant quatre mois en rapport avec des gens grossiers pour la plupart et pour lesquels je n'ai pas de sympathie, mais je me suis imposé de tout supporter et de ne rien dire et je ne faillirai pas à cette règle de conduite. C'est le commandant Launay qui commande la Virginie, des déportés qui l'ont connu sur les pontons me disent qu'il est très affable et que nous n'aurons qu'à nous louer de faire la traversée avec lui. Rochefort a déjà été fort malade, je suis depuis mon arrivée séparé de lui et je le le croyais tout d'abord à l'infirmerie, mais il est dans une cage séparée, peut-être pourrais-je le voir quand nous aurons levé l'ancre. Je n'ai pas ma caisse, arrivera-t-elle à temps, je crains que non...".
Une femme allaitait un bébé de 7 mois né en prison. Trois femmes condamnées à des peines de prison ou de réclusion, qui partent comme volontaires pour rejoindre un compagnon ou un mari sont parmi les passagères. Il s'agit de Augustine Marie Hamel, née Brest, concubine d'un nommé Pierre Bayle, condamné aux travaux forcés, de Marie Theron, née Lafond, et de Marie Braun (ou Broun).
Le rapport médical (voir pièce n° 6) du médecin-major Prosper Alcide Perlié, qui nous donne une idée assez précise des conditions dans laquelle les déportés vont effectuer la traversée, fait état que les " emménagements affectés à tous les déportés sont situés dans la batterie. Ils consistent en quatre compartiments grillés; deux grands, ayant 24 mètres de long et 3 de large, étendus de l'Hopital avant à 8 pieds sur l'arrière du grand mat; deux plus petits ayant 10 mètres de longueur, et partant de l'échelle de commandement pour se terminer à la cloison de l'ancien carré des officiers.
Les deux grandes cages et la petite de babord renferment les hommes. Elles sont suffisamment vastes , à grillages bien espacé, accessibles de tous les bords, à l'extérieur, grâce à une coursive ménagée entre elles et la muraille du batiment; disposition qui rend la surveillance, l'aération, le nettoyage et l'assèchement plus faciles. Les bouteilles sont commodes et disposées de façon à corriger autant que possible les inconvénients qui s'attachent à leur présence.
Dans ces trois compartiments inégaux, les hommes ont été répartis proportionnellement. Ils peuvent s'asseoir, se coucher, se promener sans encombrement.
Le compartiment des femmes situé à tribord arrière est plus petit eu égard à leur nombre, mais encore suffisamment vaste. Pour des raisons de convenance il n'a été grillagé qu'au tiers supérieur de la cloison et ce grillage est recouvert par des panneaux pleins , mobiles, qu'on applique ou qu'on enlève suivant l'heure, la température, les raisons d'un autre ordre. Trois sabords s'ouvrant dans ce compartiment le désavantage que je viens de signaler se trouve insignifiant au point de vue de l'aération.
Ces dispositions réalisent le but qu'on s'est proposé. Elles sont en effet telles que la batterie n'est pas obstruée, qu'elle reçoit l'air et la lumière par ses nombreuses ouvertures restées libres. Quand les sabords sont forcément fermés, quatre larges panneaux reçoivent la brise des ralingues de basse voiles et l'air circule de bout en bout, balayant le méphitisme et l'humidité
Une partie de la cage de tribord, sur l'avant a été affecté au service de l'infirmerie, c'est  dire aux hommes autorisés pour raison de santé à garder leur hamac pendant le jour. Cette disposition a été prise dans le but de faciliter les détails du service de santé et d'éviter l'encombrement des compartiments dans plusieurs points à la fois. Dans le cas d'affections graves ou contagieuses commandant l'isolement des malades, un ou plusieurs lits devaient êtres montés dans l'Hopital avant resté libre dans cette prévision.
Les femmes ont été traitées dans leur compartiment. On eut avisé pour un cas exceptionnel.
Toues les femmes ont leur hamac. De plus il existe des couchettes sur le pourtour de leur cage. En rabattant la tablette de devant, on en fait des bancs.
Les hommes sont amatelotés. Ils couchent soit dans le hamac soit sur le plancher de deux jour l'un, mais toujours avec une couverture de laine
...".
Deux sœurs de l'ordre de Saint-Joseph embarquent pour la surveillance des déportées, et des surveillants militaires accompagnés de leur famille font aussi partie du voyage, ainsi que le bébé dont nous avons parlé plus haut, et qualifié de chétif par le médecin du bord, et un autre enfant qui accompagnent leur mère en déportation.  
Le 10 août la Virginie quitte l'île d'Aix, remorquée en dehors des pertuis par le Travailleur, pour entamer la grande traversée. Il faut noter un incident, relaté par un article du 23 août, concernant Rochefort, qu'il a fallu isoler pour qu'il ne soit pas lynche par les autres prisonniers. Le 12 le navire est dans le golfe de Gascogne. Les déportés peuvent monter sur le pont. Le lendemain, après une nuit calme, à 5h30 le réveil sonne, les hamacs sont pliés et commence le lavage des batteries. La nourriture semble convenir aux déportés. Le 14, la Virginie est toujours dans le golfe de Gascogne et le 15, malgré une allure lente, le cap Finistère est doublé. Le 16 le temps est magnifique. Cela fait huit jours que les déportés sont à bord. Le 17, le vent est bon et le navire marche bien. On est à 5 ou 6 jour de Ténérife qui devrait être la première escale. Le 18, alors que le temps est toujours au beau fixe, la Virginie se trouve par le travers des côtes du Portugal. Le 19 à 7h00 du matin, elle mouille en rade de Las Palmas aux Canaries. Un article du 13 septembre relate cette première partie de traversée.
Les déportés peuvent rêver de liberté, mais ils apprennent que les Canaries sont utilisées par l'Espagne comme colonie de déportation ! Le 21 août, par beau temps, la Virginie reprend la mer. Elle file 8 nœuds. On approche des tropiques car un poisson volant est entré par un des sabords ouverts. Le 31, la température est de 35° et il y a toujours des poissons volants. Mais c'est le calme plat : la vitesse n'est que d'un demi-nœud. Dans l'après-midi, la vitesse remonte à 6 nœuds. Henri Rochefort a été très malade.
Le 3 septembre, on travers le "pot-au-noir". La mer est mauvaise. Le 8 dans la soirée, les roches de San Paolo sont en vue, alors que le navire a quitté la France depuis 29 jours. Le 9 la "ligne" (l'Equateur) est passée et c'est la fête à bord, sauf pour les déportés. Ils entendent des chants et il y a un feu d'artifice. Le 11 septembre il y a promenade sur le pont, sous la surveillance de 7 factionnaires et 2 gardiens. Le 13, le navire avance à une bonne allure et le 16, les déportés ont étant tranquilles, ils ont reçu la permission de chanter dans les batteries. Il pleut à verse, et Henri Rochefort est toujours malade. Le 21 l'allure est toujours de 8 nœuds. La nourriture est mon bonne, mais Rochefort va mieux. Henri Messager pense à son installation en Nouvelle-Calédonie, à cultiver des légumes et élever des poules. Le 24, un très mauvais temps fait dériver le navire, mais le 25 c'est le calme plat et les côtes du Brésil sont en vue. Le 26 septembre, l'ancre est mouillée après que le navire ait été obligé de louvoyer toute la journée pour entrer dans la passe séparant l'île Santa Catarina de la côte. La Virginie aura mit 47 jours pour atteindre le Brésil. Louise Michel effectuera un croquis sur son album de dessin lors de l'escale de san Catarina.
Le 27, la Garonne arrive au mouillage. Ce navire transporte un chargement de forçats en provenance de Toulon. Le médecin de bord de la Virginie, le médecin-major Perlier semble être apprécié des déportés. Le 29 septembre, Henri Messager reçoit une lettre datée du 13 août. Le commandant Launay autorise les prisonniers à cacheter les lettres qui partiront par un navire anglais. Mais cette mesure ne concerne pas tous les déportés.
Le 9 octobre, la Virginie appareille, le plein en vivres et en eau étant effectué. Il reste 3 600 milles marins avant de doubler le cap de Bonne Espérance, soit environ 23 jours de navigation. Il ne semble pas qu'une escale à Cap Town ait été prévue, au regard de la vitesse du navire et de sa date d'arrivée à Nouméa. Après avoir doublé Le Cap, la Virginie navigue entre les 48ème et 50ème parallèles, zone des mers froides. Dans ses souvenirs, Louise Michel parle des haubans et des cordages couverts de glace. Le commandant Launay, l'ayant plusieurs fois vue pieds nus dans sa cage, et de crainte de la vexer, lui fait parvenir une paire de chaussons par l'intermédiaire d'Henri Rochefort. Mais le lendemain, elle est toujours pieds nus, car elle a fait don de ce présent à une autre déportée plus malheureuse qu'elle !
Après 120 jours de traversée, la Virginie entre en rade de Nouméa le 8 décembre 1873. Un hébergement particulier a été prévu dans la commune de Bourail par l'Administration Pénitentiaire, pour les femmes condamnées à la déportation en enceinte fortifiée. Mais Louise Michel et toutes les autres femmes refusent de quitter leurs compagnons d'infortune et menacent de se jeter à la mer si elles n'obtiennent pas satisfaction. Les autorités seront obligées de céder et les femmes embarquées sur la Virginie rejoindront la presqu'île de Ducos comme les autres déportés en enceinte fortifiée.
Il faut noter qu'aucun décès ne fut à déplorer, ni de malade à débarquer sur les 169 déportés qui effectuèrent la "grande traversée" sur la Virginie
.

Le médecin du bord pour ce convoi,
Prosper Alcide Perlié, est né le 7 février 1833 à Brest (Finistère), fils de Bazile Égalité Perlié et d'Adrienne Jeanne Henault. Son père et son grand-père étaient tous deux capitaine au long-cours. Marié avec Louise Sotholin, ils auront un fils, Félix Jean, qui sera dans l'Infaterie de Marine en 1887. Prosper Alcide Perlié entre dans la Marine en 1853. Il est officier de santé de 3ème classe le 21 mai 1853, promu officier de santé de 2ème classe le 20 mai 1857 au port de Brest. Au 1er janvier 1860, il est en service dans ce même port. Le 1er janvier 1863, il est Chirurgien auxiliaire sur le Borda, École navale en rade de Brest, et le 1er janvier 1864, il est encore en service à Brest. Il est promu officier de santé de 1ère classe le 25 octobre 1867, et est en service à Brest au 1er janvier 1869. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 30 décembre 1870, en qualité de médecin-major sur la corvette Dupleix. Il est en service à Brest du 1er janvier 1872 et au 1er janvier 1874, affecté comme médecin-major sur la Virginie, qui assure le 7ème convoi de déporté vers la Nouvelle-Calédonie. Le 1er janvier 1876, il est de nouveau en service au port de Brest, puis le 1er janvier 1879, il est médecin-major sur le cuirassé Couronne, Il sert à nouveau au port de Brest en 1881, et est promu médecin principal le 1er octobre 1883. Au 1er janvier 1885, il sert sur le cuirassé de croisière Reine-Blanche, en qualité de médecin principal de la Division navale de l'Océan Pacifique, auprès du Contre-amiral Alexandre Franquet, commandant en chef.  Au 1er janvier 1886, il est en résidence à Brest. Il ne figure pas dans les effectifs pour l’année 1892, et décède le 5 décembre 1899 à Brest.

Dossier CAOM 

Le dossier de la Virginie conservé au Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence (13) contenait 17  pièces différentes non classées par ordre de date ou autre: 

1- Dépôt de déportés de Quélern - Etat nominatif des condamnés à la déportation désignés pour être embarqués sur la Virginie (page 1, page 2, page 3, page 4),

2- Dépêche télégraphique du 27 novembre 1873, datée de Londres (page 1),

3- Message d'envoi d'une liste de 61 déportés embarqués à Brest sur la Virginie (page 1),

4- Rapport sur l'état sanitaire des déportés embarqués sur la frégate à voiles la Virginie, arrivée à Nouméa le 9 décembre 1873 (page 1),

5- Transmission des rapports du Commandant de la Virginie, du médecin major de ce bâtiment et du chef du service de Santé de Nouméa sur l'état des déportés des deux sexes transportés par ce navire en Nouvelle-Calédonie du 2 janvier 1874 (page 1, page 2),

6- Frégate la Virginie, Rapport médical relatif au convoi de déportés daté de Nouméa le 7 décembre 1873 (page 1, page 2, page 3, page 4, page 5, page 6, page 7, page 8, page 9, page 10, page 11, page 12, page 13, page 14, page 15, page 16, page 17, page 18, page 19, page 20, page 21, page 22, page 23),

7- On rend compte de l'arrivée de la Virginie avec le septième convoi de déportés, daté de Nouméa le 2 janvier 1874 (page 1, page 2, page 3),

8- Ministère de l'Intérieur -  Direction des Etablissements Pénitentiaires - Dépôt de La Rochelle - Etat nominatif des femmes condamnées à la déportation remis le 9 août 1873 au Commandant du navire la Virginie - Copie (page 1, page 2, page 3, page 4, page 5, page 6, page 7),

9- Direction des Colonies - 3ème Bureau - Annonce de 2 sœurs pour accompagner les déportées, daté de Paris le 16 juillet 1873 (page 1),

10- Lettre du Ministre de la Marine à Madame la Supérieure des sœurs de Saint-Joseph, Faubourg Saint-Jacques à Paris, daté du 14 juillet 1873 (page 1),

11- Lettre de transmission des extraits de jugement des femmes condamnées à la déportation embarquées sur la Virginie, daté de Paris le 22 avril 1874 (page 1),

12- Lettre du Ministre des Colonies au général commandant la subdivision militaire à Versailles, daté le 14 janvier 1874 (page 1),

13- Lettre du Ministre des Colonies au Président de la Commission des recours en grâce à l'Assemblée Nationale, datée de Versailles le 14 janvier 1874 (page 1),

14- Liste des femmes condamnées à la déportation parties, pour la Nouvelle-Calédonie, par la Virginie le 10 août 1873 (page 1),

15- Envoi de la liste nominative des femmes embarquées sur la Virginie, daté de Paris le 6 février 1874 (page 1),

16- Lettre du Ministre des Colonies au Ministre de l'Intérieur, datée de Versailles le 21 janvier 1874 (page 1),

17- Extrait d'un rapport de M. le Commandant de la Virginie, daté de Paris le 18 mars 1874 (page 1, page 2).

d'après un dessin de Louise Michel

Liste des condamnés à la déportation en enceinte fortifiée : Charles Hippolyte AMON, Jules Louis AVEZ, Alphonse Martin AVRIL, Jean BIGEARD, Pierre BOISSON, Victor Jean-Pierre BOUVIER, Louis COLLIN dit Garibaldi, Eugène Pierre DECOSSE, Victor Henry de ROCHEFORT-LUCAY, Achille Joseph DUTILLEUL, Nicolas FELLER, Paul FERRAT, Louis Léopold GARNIER, Auguste Victor GREMLICH, Victor LEBLANC, Charles LEFEVRE, Eugène LEMEUNIER, Achille Napoléon LYON, Léon PAGENELLE, Joseph Michel PAYSANT dit Pied de fer, Auguste Jules PASSEDOUET, Henri Etienne PENNETIER (ou PENETIER), Raoul Ludovic PERROT, Joseph Marie PICON dit Pages Charles, Louis Joseph Henri PLACE dit Henry Verlet, Arnaud Claude PREVOST, Joseph Baptiste SANTAINE, Julien François SANTERRE, Eugène Auguste SAUCE.

Liste des condamnées à la déportation en enceinte fortifiée : Marie CAILLEUX, Elisabeth DEGUY, Laure Adèle DESFOSSES, Perrine Nathalie DUVAL, Sidonie Marie HERBELIN, Louise MICHEL , Marie SCHMITT.

Liste des condamnés à la déportation simple : Prosper Gaspard Ephège ADAM, François Léon ARNAUD, Jean-Paul AUPETIT, Philibert Antoine BARANSARD (ou BARANJARD), Emile Louis BARBEY, Gaston Lazare BIDAULT, François Edouard BELFILS, Louis Aimé BEZARDIN, Jean Victor BOISSELET, Manuel BOISSIERE (ou BOSSIERE), Louis BOISSIER, Frédéric BONNET, Claude François BOUGENAUT (ou BOUGENAULT), Jules BOULLEMER, Florentin BOUVIGNE, Jean BRASQUIES, Louis Auguste BRIFFAULT (ou BRIFAUT), Clovis Louis BUREAUX, Jacques Philémon CASTANET, Louis Désiré CASTELAIN, Paul Jean Victor CHABASSOL, Antoine Louis CHEVRIER, Auguste Eugène CHOPIN, Honoré Frédéric CORRET, Henri Alfred CROENNE, Jean-Baptiste CRUECHE, Romain CURIERE, Joseph Désiré DANION, Jean-Baptiste DECALOGNE, Gustave Jérôme DEHAECK, Charles Joseph Oscar DELANNOY, Joseph DELRIEUX, Ernest Jean-Baptiste DEMARLE, Henri Victor DEMONCEAUX, Pierre Joseph DERMY, Louis DESCHAMPS, Pierre Lucien DORMOY, Charles Théodore DOUTTE, Yves DROUILHAT, Victor Alexandre DRUJON, Michel DUCHATEAU, Joseph Philippe DUCOURTIAU, Alphonse Victor DUPLESSIS, François DUMONT, François DURAND, Eugène FERRY, Michel FISCHER, Clément Rémy FOSSE, René Jacques FOUCHER (ou FOUCHIER) dit Renuche ou Bernuche, Pierre Adolphe FOUCQUE dit Baptiste, Emile FOUET, Charles Florentin FOURNIER, Auguste Jean GAYZARD (ou GAIZARD ou GAISARD), Pierre Marie GAREL, Louis Justin (ou Jules) GARREAU, Charles Léon GASPARD, Jules Victor GERARD, Edme GILOT, Victor Adolphe GIOT, Auguste Joseph GOSSET, Jean-Marie René GROS, Maurice GROSJEAN, Henri Numa GROULT, Jean-Paul GUILLEAUME (ou GUILLAUME), Alexandre Louis Joseph HELOIN, Gustave Joseph JOLLIOT, Henri Joseph LEBBE, Aimable Claude LABOSSE, Louis LAFOREST, Louis Pierre Désiré LAVENNES, Hippolyte Isidore LECOEUR, Auguste Joseph LEBLANC, Martial Auguste LEFRANC, Charles Henri LEGUE-LARIVIERE, Georges (ou Joseph) Isidore LENORMAND, Louis LONG, Alexandre Félix MANCEL, Victor Alphonse MANGEAN, Louis Aimable MARSEY, Ambroise MARTIN, Achille Louis MARTIN, Casimir Honoré MAUCLERC (ou MAUCLER), Alphonse Henri MESSAGER, Louis Vidal MICHENS, Jean-Baptiste MONIN, Auguste MOUCHARD, Simon Emile MURET, Henri Adolphe OGE, Eugène Aimable ORANGE, Léon Ange PAMPIN, Jean-Baptiste Henri PAUPARDIN, Charles François PENEY, Eugène François PIZOIR, Léon Jules PETIT, Claude PETITJEAN, Jean Louis Edmond PERINET, Eugène Edouard Adolphe PLACE, Jean Charles PLANCOULEINE, François Julien PLESSIS, Ernest Désiré POYER, Ernest Gustave QUOYESER, Antoine RAYNAUD, Jules Victor REMY, Auguste ROBERT, Jules François ROY, Victor Stanislas SALMON, Adolphe SAINT-PAUL, Claude SERMET, Benjamin Armand SIDOINE, Nicolas SCHMIDT (ou SCHMIT), Alexandre de SCHUYTER, Léon René SUARD, Jean-Baptiste TRILLAUD, François Joseph TURC, François URSIN, Louis VANHOLDER, Jean François VAUDIN, Eugène Jules de VERTEUIL, Léon de VERTEUIL, Adrien Jean-Baptiste Joseph WIART.

Liste des condamnées à la déportation simple : Jeanne BERTRAMINE, Lucie Euphrasie BOISSELIN, Anne COLLOT, Marguerite FAYON, Anne Adélaïde GERMAIN, Victorine GORGET (jugement), Joséphine MAGNAN, Marie-Delphine PERVILLE, Anne PETIT, Suzanne Augustine PREU, Marie-Jeanne Eugénie ROUSSEAU, Marie SEGAUD, Marie Alexandrine SPINOY.

Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me contacter (ici). Les photos des Communards utilisées dans cet article proviennent du site http://digital.library.northwestern.edu, avec l'aimable autorisation du webmestre du site pour leur utilisation ici. Les photos présentées correspondent en principe aux personnages, mais une erreur d'identification est toujours possible. Pour les communards originaires du Finistère, vous pouvez consulter le site de Patrick Milan, pour ceux originaires d'Arcueil (Val-de-Marne), vous pouvez consulter le site d'Annie Thauront, avec également un article sur le député de la Guadeloupe Melvil-Bloncourt, condamné à mort pour sa participation à la Commune.

maquette_Virginie

10ème convoi de déportés 

La Virginie effectuera une autre traversée au départ de Brest. 170 déportés seront embarqués le 29 août 1874. Ce sera le 10ème convoi, qui arrivera à Nouméa le 4 janvier 1875. Le navire fait escale à Ténériffe la plus grande île des Canaries. Il y aura aussi une escale à Gorée et le navire coupera la ligne de l'équateur le 7 octobre. Une fête est organisée à bord pour respecter la tradition. La Virginie  mouillera en face de Santa Catarina au Brésil en novembre. Il y aura un décès en mer qui, selon Roger Perennès, n'a pas été consigné sur le registre de la déportation, d'où l'impossibilité de connaître l'identité de ce déporté. La traversée est longue et le scorbut fait des ravages, mais le commandant est humain. Compte tenu de la durée de ce voyage, 128 jours, il semblerait que la Virginie ait eu à subir des vents défavorables sur une partie de son parcours, à moins qu'une escale prolongée à Santa Catarina, ou ailleurs, ait été faite.

Liste des condamnés à la déportation en enceinte fortifiée : Jean AULANIER, Isidore BEAUTE, François Alexis BONNEFOY dit Destelle, Jean Emile BURLOT, Antoine CHAVARIBEYRE, Polydore CLOSET dit Closel, Eugène Jean-Baptiste DAUBIN, Victor Antoine DAUPHIN, Albert Joseph DECOURIERE, Julien Isidore DUVEAU, Hippolyte Wilfrid GROSVALLET, Arthur Louis HUET, François Dieudonné Anatole HUSSON, André LAGOUTTE, Louis LASCOUX, Jules Firmin MASSELOT, Ludomir Boleslas Denis MATUSZEWICZ, Joseph Théophile MOREAUX, Auguste MOUSSART, Nicolas Gaspard PICHANCOURT, Nicolas Ernest PIERRE, Moïse Joseph PILLIOUD (ou PILLOUD), Jules jean RAGON, Alexandre ROUSSEL, François Stève RUAUX, Joseph Antoine THOMAS-JAVID, Paul Emile Jean-Baptiste VAISSIER, Louis Alphonse VANBROUCK.

Liste des condamnés à la déportation simple : Denis ADNOT, Isidore Martin ALFRED, Louis François ANCELIN, Isidore Julien Charles AUBUT, Jules AUFSCHNEIDER, François BARRIER, Claude Joseph BARTHELEMY, Louis Antoine BENAZET, Arsène Alphonse BERNARDIN, Pierre Ferdinand BERTRAND, Claude BESSY, Germain Hippolyte BEUNON, Marie François Saint-Léon BONNIN dit Volpesnil, Victor Edouard BOURDON, Vincent Jacques BOURGOIN, Jules Michel DREVET, Auguste Lucien BRIONE, Gaspard Désiré Lucien BRUNACHE, Auguste Alexandre BUARD, Joseph Alexandre CABOURG, Fénelon CAMBAY (ou CAMBEY), Charles Romain CAPELLARO, Charles Joseph CAPELLE, Alexandre Marie CHAPELAIN (ou CHAPLAIN), Maurice CHARPENAY, Pierre CHARPENTIER, Louis Jules Alphonse COCHARD, Ildephonse Victorin COMPAIN, Hector Albert Frédéric COMPERE, Augustin COUDRIET, Auguste COZETTE, François Camille CRON, Joseph Marie Ernest DAUPHIN, Théophile DEBAILLEUX, Charles Arthur DEBAYE, Claude Michel DEBUIRE, Jules Aimé Alfred DEGRINCOURT, Louis Alexandre Auguste de LAHAYE, Alexandre jules DELECOLLE, Hector Joseph Ghislain DELRONGE, Jean Victor DEMANGEL, Jules Aimé Théodore DEMAY, Erasme Aimé Auguste DENIS, François Auguste DENEL, Gustave DEVIENNE, Charles Auguste DEXEMPLE, Charles Alfred Emmanuel d'HUVE, Simon DREYFUS, Joseph DUCHATEAU, Charles Alphonse DUFRESNE, André Ernest DULEU dit Roution, Désiré DURAND, Charles Louis DUROT, Adolphe DUTILLEUX (ou DUTILLIEUX), Charles Auguste FAGARD (ou FAGART), Michel Jules Ernest FELS, Joseph FLAMANT (ou FLAMAND), Léon Joachim FROT, Henri Joseph FIEVET, Victor Jules Narcisse GARNOTEL, Baptiste GINISTY, Jean-Baptiste GOGUELAT, Casimir GRIP, Ghislain Joseph Désiré GROSSEMY, Félix Eugène Edouard GUEREL, Louis GUILLEMET, François Joseph GULDEN, Charles Jacques HARTER, Pierre Bélisaire HENAUT (ou HAINAUT), Eugène Jean HERRIOT, Alphonse HOUET, Pierre JARRIGE (ou JARIGE), Nicolas JENNY, Emile Paul JOLLY, Alphonse JOSSET, Valéry Alphonse JUCHEREAU, Hippolyte Célestin LAHALLE, Armand (ou Arnaud) LAILHEUGE, Antoine Urbain LAMBEAUX, Léon LAMICHE, Pierre Edouard LAMY, Antoine LAURAIRE, Dominique Abel LAVIGNE, Jean-Baptiste Frédéric LEGRAND, Adrien Jean Vincent LE PREVOT, Louis Joseph LEVEQUE, Henri LEVY, Denis Prudent LIDIERE dit l'Africain ou le Négro, Victor Alexis LUCE, Eugène Maximilien MAROIS (ou MARROIS), Pierre Clément Jacques MARSOLLIER, Pierre Victor Alexandre MASSY, Eugène Alphonse MEUNIER, Charles Alexandre MILLEVOYE, Eugène MONNIER, Augustin Jules MORHAIN, Antoine Charles Félix MOUSSEUX, Joseph Eugène MULLENER, Paul NEUMAYER, Charles Nicolas Valentin NOTTELET, Jean-Baptiste OUDINAT (ou OUDINET), Louis Gaspard PALA, Louis Toussaint Marie PERRO, Eugène Benjamin PETIT, Léon Joseph PETIT, Auguste PIGEON, Henri PINOT, Pierre PIROTTE, Pierre "Eugène" PITARD, Philippe PISSELOUP, René Louis POIRIER (ou POIRRIER), Nicolas célestin PORCHET, Louis POULARD, Georges REINE, Antoine RICARD, Laurent RIVOURE, Alfred Henri ROBERT, Hippolyte Marion (ou Marie) ROBERT, Louis Jean-Baptiste ROGER, Pierre Casimir Désiré ROGER, Henri Joseph ROHART, François SAMPOLO, Charles François SAUVAGEOT, Nicolas louis SIMON, Auguste SIRDEY dit Gustave, Jean Jacques Baptiste SOULLET, Louis SOUSSI, Pierre SUIRE, Denis Joseph TETARD, Jean THENARD, Eugène Gustave THENARD, Emile Joseph THIERY (ou THIERRY), Aimé Ernest THIERRY, Henri THIERS, Alphonse THOMAS, Camille TOPINARD, Eugène Félix TROUSSEVILLE, Alexandre Mirman VAUTIER, François VILLET, Edouard Marie WEILL (ou WEIL) dit Varet ou le Cuirassier, Florent WINOM.

Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me contacter (ici). Les photos des Communards utilisées dans cet article proviennent du site http://digital.library.northwestern.edu, avec l'aimable autorisation du webmestre du site pour leur utilisation ici. Les photos présentées correspondent en principe aux personnages, mais une erreur d'identification est toujours possible.

Sources :

- Déportés et forçats de la Commune : de Belleville à Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Souvenir d'un Déporté, Etapes d'un forçat politique, par Simon Mayer, Ed Dentu, Paris, 1880.
- Site Internet http://www.dossiersmarine.fr.
- Dossiers des navires au Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, série H30.
- Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, série OCEA 8, dossier A 34.
- Acte relevé par Gérard Faure et transmis via le forum GeneaMarine.
- Pierre Pirotte ou le destin d'un communard, par Jean-Luc Debry, éditions CNT.
- Service Historique de la Défense à Brest 2F17 (Informations envoyées par Yannick Lageat).
- Courriels de Christophe LEMPIRE des 3 et 5 novembrre 2019.
- Site http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_perlie_prosper.htm.
- Une Indochine en trompe
l'œil, par Hélène Puiseux. 
- Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, n° 48, septembre 1933.
- Catalogue des ventes ALDE à Paris le 19 avril 2012, pages 53 et 67.
- Page Internet http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_duperre_victor.htm.
- Page Internet https://www.tahiti-infos.com/Carnet-de-voyage-Deux-amiraux-peres-de-la-vanille-de-Tahiti_a161097.html.
- Site Internet Guichet du Savoir.

- Collection MARGRY, relative à l'histoire des Colonies et de la Marine françaises. Océanie et mers Australes, Iles Marquises, par Armand-Joseph Bruat, pages 184à 189.
-
La campagne en Asie orientale de Jean Barthe, chirurgien naval, météorologue et naturaliste (1855-1857) in Bulletin des Séances. Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer / Bruxelles [Belgique] : Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, par Patrick Beillevaire, Gaston R. Demarée & Takehiko Mikam, janvier 2018, pages 105-144.
- L'illustration des 19 janvier et 15 mars 1856.
- L'Echo Saumurois du 16 juillet 1857.
- Les Français aux îles Lieou K'ieou, par M. Henri Cordier (1849-1925), Paris, 1911.
- L'Impartial Dauphinois du 7 août 1872.
- Site Internet  https://www.croixdusud.info/hist/anx_hist/femmesbagne.php.
- Site Internet
https://www.destinationprovincesud.nc/offres/le-couvent-des-femmes-bourail-fr-2771756/.
-
Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche du 26 juillet 1890.
- Les Tablettes de Deux Charentes de 1872 à 1884.
- Document envoyé par Phulippe Gouvet.

Crédits photographiques :
- Déportés et forçats de la Commune : de Belleville à Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Numérisations archives par Bernard Guinard.
- Photos envoyées par Claude Millé.
- Numérisation de la Revue Hydrographique de 1873 envoyées par Jean-François Lonc.
- Site http://www.poin-poin.com/littture-mainmenu-89/339-henri-rochefort-la-lanterne (photo d'Henri Rochefort).
- De Paris à Nouméa, l'histoire des insurgés de la Commune de 1871 déportés en Nouvelle-Calédonie, textes d'Hélène Duparc iconographie de Barthélémy Alibert, Editions Orphie 2003.
- Photo maquette Virginie envoyée par Pierre Hallé.
- https://femmes-histoire-reperes.com.
- Le Censeur, journal de Lyon du 21 novembre 1844, page 4.
- L'Atelier d'Artistes, Oscar Romieux.
- L'illustration des 19 janvier et 15 mars 1856.
- Revue de Paris, n° 86, 1844, page 409.

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