Le Var


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Caractéristiques

Le Var est un transport-écuries à hélice de type Ardèche construit par les chantiers de Bordeaux, lancé le 12 décembre 1863 et rayé probablement en 1887. Ce type de navire était un trois-mâts barque, spécialement conçu pour le transport des chevaux sur les théâtres d'opération, dessiné par Guesnet selon les plans du Calvados, qui pouvait recevoir 400 passagers et 360 chevaux ou mulets. Chaque animal disposait de 60 cm de largeur dans un des deux faux-ponts affectés au transport. Les dimensions du bâtiment étaient de 80m33 x 13m00 x 4m77, le jaugeage de 3479 tonneaux, pour une vitesse maximum de 9,42 nœuds. La propulsion s'effectuait au moyen de 2 machines à vapeur de 230 ou 280 chn Schneider horizontales, soit 980 chevaux nécessitant 200 tonnes de charbon, et une voilure de 3140 m². Il était équipé d'une hélice à deux ailes de 4,10 mètres de diamètre. L'armement, en principe de 4 obusiers de 30 était apparemment  sur le Var de 2 canons de 14 sur les gaillards, et 3 canons de montagne de 4 pour les embarcations. Enfin l'équipage était de 212 à 215 officiers et hommes d'équipage.

Le Var à Toulon

Historique

L e 7 avril 1864, le Var quitte Bordeaux sous les ordres du capitaine de frégate Loyer, qui sera remplacé en cours d'année par le capitaine de frégate Pascalis jusqu'en 1867. Du 9 avril au 1er août 1864 il est à Rochefort, puis du 1er au 22 août en rade de l'île d'Aix. Du 15 au 29 septembre on le trouve à Fort-de-France, puis à Sacrificios au Mexique du 15 au 24 octobre, et à Vera-Cruz du 24 au 27 octobre, avant de faire son entrée à Toulon le 29 novembre de cette année 1864. En 1865, le navire effectue du transport sur l'Algérie puis retourne au Mexique. En 1866-67, il effectue des voyages à Toulon, Alexandrie, au Mexique, en Algérie, puis est désarmé. Le 17 février 1867, il arrive au Mexique pour l'évacuation des troupes, et appareille en direction d'Oran le 22 février 1867 avec à son bord 1024 passagers (3 officiers supérieurs, 42 officiers subalternes et 979 hommes de troupe) et 12 chevaux. Le 13 juin 1867 le navire arrive à Toulon, venant d'Alger, toujours sous les ordres du commandant Pascalis.
Le 5 mars 1868, le Var appareille de Toulon pour le Sénégal et le Gabon. Il est réarmé le 1er mai 1868. Le 15 janvier 1869, il appareille de Toulon pour Alexandrie, sous les ordres du capitaine de frégate Talma, avec à son bord des troupes destinées à la Cochinchine, mais embarquera en fait au dernier moment, et en catastrophe, 400 hommes pour la Réunion. Du 16 au 19 janvier, il est obligé de relâcher à Ajaccio en raison du mauvais temps. Il fait ensuite escale à Malte du 21 au 25 janvier, pour arriver à Alexandrie le 31 janvier, où il transfère ses troupes sur l'Armorique. Il appareille d'Alexandrie pour Toulon le 19 février avec à bord 974 passagers en provenance de Cochinchine, avant d'être de nouveau désarmé de 1870 à 1872.
En février 1871, sa coque est doublée en cuivre et en décembre 1874, il y aura un  nouveau doublage de la carène. De 1872 à 1876, le Var effectue des voyages à Dakar, Sainte-Catherine, Nouméa, l'îles-des-Pins, Tahiti, Sainte-Hélène et Bahia. En 1872-73, il est sous les ordres du capitaine de frégate Lemosy,
En 1873, le Var effectue un voyage vers la Nouvelle-Calédonie, sous les ordres du capitine de frégate François BAUX. Le 1er octobre, François RIEU, embarque comme passager civil. Outre l'équipage, des militaires, des gardiens, des religieuses, le navire emmène 363 transportés hommes et 25 femmes, comme le montre la liste des passagers. Le navire arrive à Nouméa le 30 janvier 1874.
En 1875-76, le navire est sous les ordres du capitaine de frégate Testu, marquis de Balincourt, puis du capitaine de frégate Hardy en 1879. Lemosy et Hardy sont du même âge et de la même promotion. Le premier avait perdu son bras droit, emporté par un boulet marocain près du port de Salé. Cette même année 1879, il est affecté au transport des déportés amnistiés, puis à la réserve jusqu'en 1883. Il est probablement rayé des listes en 1887, avant que sa coque ne soit vendue en 1896.                                            

4ème convoi de déportés 

Itinéraire suivi par le Var

Le Var est au mouillage de la rade de Brest depuis la deuxième quinzaine de septembre 1872, sous les ordres du capitaine de frégate Lemosy, lorsque l'embarquement commence le 27 septembre. 254 Communards interné au fort de Quélern prennent place à bord. Le 29, le navire lève l'ancre en direction de l'île d'Aix, où il est au mouillage de la rade des Trousses le 1er octobre. Les déportés de l'arrondissement maritime de Rochefort son embarqués jusqu'au 9 octobre, à savoir 102 provenant du fort des Saumonards, 111 de la citadelle du château d'Oléron, et 113 de Saint-Martin-de-Ré, soit un total de 580 prisonniers, les femmes déportées qui auraient dû embarquer ne pouvant le faire. Trois décèderont en cours de route, un 
d'entérocolite (inflammation de l'intestin grêle et du colon), le second d'asthénie pulmonaire, et le troisième de pleurésie.
L'équipage est composé du commandant Lemosy, nous l'avons vu, de l'officier en second, un lieutenant de vaisseau, d'un commissaire, un chirurgien-major, la major Rochard, d'un chirurgien et d'un aumônier, pour l'état-major. L'équipage est composé d'un premier-maître de manœuvre, un premier-maître mécanicien, un capitaine d'arme et 12 seconds-maîtres, 14 quartiers-maîtres, 138 matelots, 26 novices. On trouve aussi 12 hommes d'équipage classés "divers", ce qui nous donne un total de 213 officiers et marins. Le rapport du médecin-major Rochard donne le chiffre de 216.
Le navire embarque également des civils émigrant, au nombre de 107, dont 1 enfant de 10 ans, Eugène Leblon, fils de Henri, qui suit son père en déportation. Le Var prendra à son bord 1 sous-lieutenant, et 20 soldats de l'Infanterie de Marine de la garnison de Rochefort, 2 militaires isolés, 5 gendarmes qui rejoignent leur poste aux colonies. Le nombre de surveillants, qui aurait dû être réglementairement de 29, soit 1 pour 20 condamnés, ne sera en fait que de 20.  Le nombre total de passagers, civils et condamnés, est donc de 903.
Le Var quitte le mouillage de la rade des Trousses le 10 octobre 1872, pour la Nouvelle-Calédonie, en prenant la direction des côtes africaines. Il arrive à Gorée le 27 octobre, après 16 jours et 7 heures de mer. Au cours de l'escale qui dure trois jours, trois malades, membres de l'équipage, Le Mounier (21 ans, ouvrier chauffeur, atteint d'hypertrophie du cœur, avec insuffisance valvulaire), Gouasdoué (21 ans, timonier, atteint de tuberculose pulmonaire à un degré très avancé) et Collot (2ème maître de timonerie adonné aux habitudes alcooliques, a présenté un délire maniaque), sont débarqués pour raison de santé. Selon le rapport du médecin-major Rochard, il faut noter pendant l'escale de Dakar la blessure assez sérieuse du jeune Ménec, novice, qui fit une chute effrayante du panneau avant de la batterie haute dans la cale. Ce dernier présentait une vaste plaie contuse au cuir chevelu, avec décollement étendu des lambeaux. Cette vaste plaie était réunie en moins de 48 heures, et la cicatrisation complète, en moins d'une semaine. Ce rapport fait aussi état d'une naissance à bord.
Une fois son ravitaillement en vivres et charbon effectué, le Var appareille en direction de l'atlantique sud le 29 octobre à 16 heures. Le 16 novembre, on le retrouve au large des côtes du Brésil, un peu au nord du tropique du Capricorne. Depuis le passage de l'équateur, la situation devient grave car 124 détenus sont atteints du scorbut, plus un matelot et un surveillant militaire, épidémie qui a commencé 15 jours après avoir quitté le Brésil. De plus un déporté est décédé et quelques passagers souffrent de bronchite ou de diarrhées. Ces maux sont dû, selon le major Rochard au méphitisme de l'air et au manque de ventilation, les condamnés étant en effet au nombre de plus de 400 dans la batterie basse.
Le 24 novembre à 9h30, le Var mouille à proximité de l'îlot de Santa-Catarina, au Brésil, pour se ravitailler. Au cours de ces corvées d'approvisionnement, trois condamnés en profitent pour se faire la belle, profitant d'un moment d'inattention des surveillants, et se jetant à la mer (Il faut noter que dans son rapport du 10 janvier 1873, le commandant Lemosy signale que la surveillance faite par les gardiens et la garnison laisse toujours beaucoup à désirer). Deux seront capturés par les autorités brésiliennes et remis au commandant Lemosy. Quant au troisième, Lebeau, il ne sera pas repris et on pense qu'il est mort noyé lors de sa tentative d'évasion. Le 2 décembre, le navire quitte le Brésil et prend la direction du cap de Bonne Espérance. Pendant cette traversée, des cas d'entérocolite sont signalés. Il faut déplorer un mort, Antoine Royer, décédé le 6 janvier, puis un second succombant à une pleurésie. Depuis le départ de Santa-Catarina les sabords sont restés fermé à cause du temps, et le seront pendant 69 jours, jusqu'au détroit de Bass. La température dans les batteries ne dépasse guère 4 degrés, l'air y est humide et elles deviennent de véritables marécages. Il faut noter que le manque de végétaux frais commence à se faire réellement sentir et qu'en plus la viande n'est pas de très bonne qualité, de nombreux bœufs blessés ou malades ayant dû être abattus.
Le 1er février 1873, le Var passe le détroit de Bass et au large de la Tasmanie en évitant Melbourne, et on le retrouve le 4  au large de l'Australie, à l'est-nord-est de Sidney. Depuis l'île Tristan Da Cunha, il avait constamment navigué entre les 40ème et 50ème parallèles, le major notant son passage par 48°30' au sud des mers australes de l'Inde. Le 9 février 1873, le Var entre en rade de Nouméa. Il faut noter un nouveau déporté décédé au cours de ce voyage, en rade de Nouméa, mais on ne trouve aucune mention particulière de leur identité dans les registres de la déportation ou les différentes pièces du dossier du navire. Des 575 détenus restant sur le Var, 146 sont débarqués à la presqu'île de Ducos et 429 à l'île des Pins. Sur le nombre des passagers libres, quatre sont hospitalisés à l'arrivée à Nouméa. Ce sont les nommés Jounaux pour phtisie pulmonaire, Monfort pour diarrhées chroniques, Guéguéner  pour néphrite albuminaire, et Fricourt pour bronchite chronique.
Un des passagers du Var avait envoyé depuis Gorée un courrier à son ami Henri Messager, qui sera embarqué sur la Virginie. Ce document donne une idée assez précise de l'état d'esprit des passagers du Var concernant leur voyage. Il faut cependant noter que cette lettre concerne le début du voyage.


Lettre envoyée à Henri Messager depuis Gorée

Dossier CAOM 

Le dossier du Var conservé au Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence (13) contenait 32  pièces différentes non classées par ordre de date ou autre: 

1- Dépêche télégraphique du 9 février 1873 sur papier libre (page 1),

2- Dépêche télégraphique du 17 septembre 1872 (page 1),

3- Extrait d'un rapport de Monsieur le capitaine de frégate commandant le transport le Var du 29 novembre 1872 (page 1),

4-  Extrait d'un rapport de Monsieur le capitaine de frégate commandant le Var du 10 janvier 1873 (page 1),

5- Brouillon de demande d'embarquement de 3 caisses appartenant à Mr Kersaint Gily, commissaire de Police de la Déportation en Nouvelle-Calédonie (page 1),

6- Envoi de la liste des déportés embarqués sur le Var du 24 septembre 1872 (page 1),

7- Nombre de dossiers de déportés parvenus à la Direction des Colonies (page 1),

8- Télégramme du 17 septembre 1872 (page 1, page 2),

9- Rapport sur l'état sanitaire du convoi de déportés arrivé le 9 février 1873 à bord du transport le Var (page 1),

10- Avis du ministre de la Marine au Préfet maritime de Brest datée du 11 septembre 1872 concernant une liste de passagers civils (page 1),

11- Liste nominative des condamnés à la déportation détenus au dépôt du château de l'île d'Oléron et reconnus impropres, sous le rapport de la santé, à faire la traversée de la Nouvelle-Calédonie (page 1),

12- Liste nominative supplémentaire des condamnées détenus au dépôt de Saint Martin de Ré, reconnus, par la Commission de santé désignée par M. le Préfet maritime de Rochefort, pour ne pas réunir les conditions sanitaires favorables à leur embarquement pour la Nouvelle-Calédonie - Var (page 1),

13- Liste nominative des Condamnés à la déportation détenus au dépôt des Saumonards, examinée par le Commission de Visite désignée par M. le Préfet Maritime de Rochefort, et reconnus hors d'état de pouvoir être embarqués pour la Nouvelle-Calédonie (page 1),

14- Envoi de la liste des déportés embarqués sur le Var du 30 septembre 1872 (page 1, page 2),

15- Envoi de la liste des déportés embarqués sur le Var du 5 octobre 1872 (page 1, page 2),

16- Liste nominative des condamnés à la déportation détenus au dépôt des Saumonards, et reconnus par la Commission de Visite désignée par M. le Préfet Maritime à Rochefort, aptes, sous le rapport de la Santé à faire la traversée de la Nouvelle-Calédonie (page 1, page 2, page 3, page 4),

17- Etat nominatif des condamnés à la déportation reconnus, par la Commission de santé nommée par M. le Préfet Maritime de Rochefort, dans les conditions sanitaires favorables à leur embarquement pour la Nouvelle-Calédonie - Dépôt de Saint-Martin-de-Ré (page 1, page 2, page 3),

18- Liste nominative des condamnés à la déportation détenus au dépôt du château d'Oléron et reconnus par la Commission de visite désignée par M. le Préfet Maritime à Rochefort, aptes, sous la rapport de la santé à faire la traversée de la Nouvelle-Calédonie (page 1, page 2, page 3, page 4),

19- Lettre du commandant Lemosy au contre-amiral Préfet Maritime à Rochefort du 9 octobre 1872 (page 1, page 2, page 3),

20- Copie d'un rapport du Chirurgien Major du Var adressé au Commandant, sur la visite des détenus des dépôts de l'Isle de Ré et d'Oléron du 3 octobre 1872 (page 1, page 2),

21- Lettre du commandant Lemosy adressée à Monsieur le Major Général de la Marine à Rochefort du 7 octobre 1872 (page 1, page 2),

22- Rapport de la Commission supérieure sur le service de la déportation à bord des bâtiments de l'Etat du 7 octobre 1872 (page 1, page 2, page 3),

23- Bordereau de demande ou réclamation, avis d'observation du 4 octobre 1872 (page 1, page 2, page 3),

24- Arrivée du Var à Nouméa - Envoi de pièces concernant le convoi de déportés arrivés par le bâtiment du 5 mars 1873 (page 1, page 2),

25- Rapport sur l'état, sanitaire du transport le Var, pendant la traversée de France en Nouvelle-Calédonie du 11 février 1873 (page 1, page 2, page 3, page 4),

26- Rapport du commandant du Var sur la traversée de France à Nouméa (page 1, page 2, page 3, page 4, page 5, page 6, page 7, page 8, page 9, page 10),

27- Rapport de la Commission supérieure qui a visité le Var après l'embarquement des déportés du 8 octobre 1872 (page 1, page 2),

28- Rapport d'arrivée du Var et de débarquement des déportés du 23 février 1873 (page 1, page 2),

29- Copie du rapport sur l'état sanitaire du transport le Var, pendant la traversée de France en Nouvelle-Calédonie (page 1, page 2, page 3, page 4, page 5),

30- Papier concernant 3 caisses pour le commissaire de Kersaint Gily (page 1),

31- Avis d'arrivée du Var à Brest du 15 août (1872?) (page 1),

32- Liste de passagers concernant le Var (page 1).

Liste des condamnés à la déportation en enceinte fortifiée : Pierre François ALSAN, Auguste ANSTETT, Félix Jules ARNAUD, Louis Florentin BARDOLLE, Jules Fernand BARRAULT, Victor Médéric BARRIERE, Frédéric Arsène BEAUFILS, Paul Léon François BELIN, Louis BELLEVAUX (ou BELLEVEAUX), Armand Victor BELIN, Jules Edouard BERTHIER, François Joseph BEYER, Etienne BODOT, Louis BONNEAU, Claude BONNEFOY, Pierre BOUDET, Jules Jean BOUYGARD, Eugène Auguste BRILLARD, Josse BRUYLANTS, Charles BREILLOT, Louis Florentin BRET, Jean-Marie BROSSAULT, Etienne CADOT, Alexis CALLET, François Nicolas CARON, Jean François Louis CATTEREY, Ernest Louis CHEVALIER, Joseph CHERE, Eugène Joseph CHOCU, Marcelin Alphonse CLEREMBEAUX, Michel CONDUCHE, Jean COUCAUD, Zéphirin COLIN, Antoine Jean CORDESSE, Paul Antoine CORNET, Yves Olivier CORIOU, Jean CROIZET, Jules CREPET, Charles DARRICARRERE, Emile François (ou François Louis Gustave) DAURAT, Auguste DELBOS, Jean Emile DEMANS, Charles Josachin DERISBOURG, Alexis Désiré DESCHAMPS, Pierre Désiré DESHAYE (ou DESHAYES), Louis Séverin DHERAN, Charles François DITTRICH, Paul DONDELINGER, Emile DREARD, Armand Gustave DUBOS, Alfred Victor DUCLOS, Eugène Charles DUJARDIN, Louis DUMAS dit Victor, Jean Pierre FALOT, Bernard FAURE dit Lafond, Joseph FAUVEAU, Henri Laurent FILLEUL, Alexandre Emile FOUBERT (ou FOUBET), Nicolas FOOS, Louis FOUSSE, Isidore Eugène GALLET, Léon GAMBIER, Léon Frédéric GATIER, Joseph Emile GERNY, Jean GIRALDI (ou GIRARDI), Jean GOUGET, Valentin GREFF, Jules (ou Julien) GUIGUIN, Joseph GUIRAUD, Charles François HAN, François Alfred HENNECART, Lucien Félix HENRY dit Le Général Henry, Pierre HIERRUNDIE, Auguste HORLIN, Jean Charles HUMBERT, Hippolyte Séverin HUTIN, Emile HY, Joseph IMBERT, Jean-Baptiste JACQUART, Georges Henri Jean-Baptiste JECKEL, Eugène Gabriel LANSON, Fiacre LAPRADE, Victor Adolphe LECOMTE, François LENIAUD, Jean-Marie François LE ROSCOET dit Robin, Pierre LERVOIRE, Charles Alphonse LESAGE, Pierre Félix LETELLON, Pierre Louis Joseph LIEVRE, Charles Joseph François LOUIS, Jean LOUSTALET, Armand Joseph LUCCHESI, Eugène MALCHIN, Jules Jacques MARCHADIER, Gustave Etienne MARIGOT, Victor MASSON, Louis MASSON, Pierre NEYRAT, Léon MIOT, Isidore MOREAU, Auguste MOUSSEAU, Augustin Joseph NICOLLE, Xavier Auguste NOEL, Gustave ORENGE, Eugène Etienne PARIGOT, Henri Jacques PAULUS, Nicolas PERRON, Mathurin Théodore PERSIGAN, Louis Fortuné PIAT, Eugène PICARD, Jacques PLANCHON, Léopold François POISSON, Frédéric Hyancinthe POPINEAU, Guillaume POUBEREL (ou PONBEREL), Jean François PRIEUR, Prosper Marie QUINIOU, Henri Pierre RECIPONT, Pierre REMY, Claude Marie RENAUD, Charles Victor Marie Magloire REY, André Benjamin RIBEYRE, Philibert RICHARD, François RIGEVAL, Jean RIOUBLANC, Aimé Hippolyte ROBERTSON, Charles François ROBILLARD,  Paul Henry Sylvain ROUVIER, Henri SAGOT, Léon SAXMANN, Alfred Jean François SENECK, Moïse SIMON dit Joseph, Pierre SIMONNET, Louis Joseph SOYER, Louis Joseph TARDY, Félix Zacharie Savinien THIBAUDIER, Philippe TONNELEIER, Arthur TOURBIER, Auguste Bernardin Joseph TOURET, Simon TRUCHOT, Daniel UBEL, Léonard VERGNAUD, Laurent VIALON, Henri Victor VIELLE, Auguste VILLARD, Charles VIVIEN, Jonathas YVEN.

Liste des condamnés à la déportation simple : Louis ABART, Louis ADAM, Louis Joseph AGE, Jean François AGNEUS, Ferdinand Louis Etienne ALARY, Louis Eugène ANDRE, Henry Emile ANDRIEUX, Jean-Baptiste ANGEVIN, Emile Antoine ANNAT, Alexandre Etienne ANNEAU, Auguste APPERT, Joseph ARNOLDY, Charles Joseph AUREE, Pierre Alexandre AUBRY dit Aubertot, François AUFAURE, Louis François AUGEY, Emile AUMEUNIER, Louis Adolphe AUVRAY, Alphonse AVISSE, Georges AVRIL, Hyacinthe BAILLEUL, Jean-Baptiste BALLEE, Joseph Geneviève BALLIN, Gabriel Almire (ou Colmire) BARET, Louis Paul Désiré BARBEY, Etienne Désiré BARDACHE, Firmin BARON, Charles Edouard BASSET, Charles François BASTIEN dit Grantil ou Grathile, Edouard BATTEU, Louis Pierre BAURY, Louis Julien BEAUMONT, Louis Pierre Auguste BEAUTREMENT, Pierre Louis BELLOT (ou BELOT), Louis François BELVAL, Julien BENARD, Auguste Emile BENOIST (ou BENOIT), Jules François BERNAILLES, Bernard BERROUET, Joseph BESNARD, Louis Pascal BESSE, Pierre Félix BETANCOURT, Eugène Adolphe BEURE, Pierre Jean BEURRIER, François BIRONNET, Eugène BLANCHET, René Marie BLANGY, Henri BLONDEAU, Antoine BLONDET, Victor BOIROT, Etienne BOISSONNADE, Jean-Louis BOIZOT, Auguste BOLLOTTE, Jacques BONNENFANT dit Jean, Grégoire Sulpice BORDEAUX, Charles Antoine BOSINO, Alfred Pierre Henry BOUBONG, Antoine Louis BOUCHET, Adolphe (ou Andoche) Jérôme BOUCREUX, Victor Louis BOUGLET, Charles Louis BOUQUEMEONT, Charles Edouard BOUJU, Jean Vital BOURDET, Adolphe BOURGEOIS, Jean-Baptiste BOYER, Antoine BRANDON, Eugène BREBION, Jérôme BRIOT, Thomas Alexandre BRUNEL, Fulgence Antoine Eugène Ghislain BRUXELLE, Augustin BUCCIALI, Charles Alphonse BUQUET, Louis Joseph Alfred BUISSON, Gustave BUTET, Pierre (ou Jean) Marie CABIRON, Adolphe CALBET, Eugène Emile CAMUS, Fiacre CAMUS, Gustave CARRIAS, Edouard Ferdinand François CAUCHOIS, Ernest Elie CAUMONT (ou AUMONT), Henri CAUVEL, Remy CERBELOT, Alexandre CHAFFREY, Etienne Pierre CHALVET, Félix CHANGARNIER, Pierre CHANOUELLE, François Auguste Louis CHANTEMOUP (ou CHANTELOUP), Théodore Hébert CHANTELOUX, Jules CHARDON, Ferdinand CHARRIERE, Antoine Charles Noël CHATELAIN, Jean Lucien CHENEVIERE, Auguste Nicolas CHER, Louis Charles CHEVANTNEZ, François Pascal CHEVREUX, Emile CHOLIN, Joseph Mathurin CITEAU, Pierre Henri COGNET, Jean COLAS dit Auguste, Alphonse COLLAS, Louis Eugène COLIBERT (ou COLLIBERT), Xavier COLSON, Léon Paul COQUILLE, Alexandre Hippolyte (ou Hyacinthe) CORBIN, Jean Auguste CORD'HOMME, Denis Léon CORDIER, Pierre Léon CORNET dit Cornette ou Cornelle, Antoine Hippolyte CORNUEZ, Augustin Joseph COUPECHON, Constant Louis COURGIBET, Gilbert COURTAUD, François Henry (ou Louis) COUTOULY, Clément CRONIER, Charles CROSSE, Joseph CUISY, Frédéric DAILLAND, Jean-Baptiste DARS, Emile DAUBIE, Ernest Edouard DAUVILLE, Jean-Baptiste DAVID, Jean-Baptiste DEFUANT, Jean-Claude DELALLEE, Paul Ernest François DELANNOY, Etienne DELAVAUX, Henri DELFOSSE, Emiland DELOMME, Claude-Guillaume DELVEY, Louis Maurice DENIS, Henri Auguste DEPAUW, Jean DEROUCY, Jean DESCHAMPS, Edmond DESCHAMPS, Alphonse DESHAYES, Adolphe DESHURAND, Auguste DESMARETS (ou DESMAREST), Adolphe Jacques DESMAREST, Joseph Aimable DESMELIERS, Jean François Auguste DETRE (ou DETREE), Jules DEVILLE (ou DEVELLE), Emile DEWAET, Louis DION, Eugène Marie François DIOT, Léopold Pierre DOUTAUT, Valentin DRESSY, James Telle DROZ dit Busset, Louis Benoît DUBOS, Sébastien DUBREUIL, Homère Arsène DUCHATEL, Victor Louis DUDONNEY, Nicolas DUGENE, Pierre Adolphe Isaac DUHAMEL, Auguste DULONG, Joseph DUMAIN, Jean DUMONT, Louis DUPARQUE, Jules Joseph DUPART, Sylvain DUPONT, Jean-Baptiste Rodolphe DUPONT, Louis Augustin DUPRE, Louis DUPUY, Frédéric Auguste Napoléon DURAND, Henri Victor Baptiste DUVAL, Henri Gustave EDAT, Adolphe Marie Romain EON, Edmond Léonard ESPIARD, Antoine FAYARD, Charles Lucien FALIP, Gustave Abel FANCHON, Léon FENON, Joseph FERREUX, Denis FIDRI, Jacques FLAVIGNAT, Charles Sylvain FLEURY, Pierre Charles FLEUTIEAUX (ou FLEUTIAUX), Armand FOUCHER, Ernest FOUCHER, François Victor FOUIN, Sylvain Joseph FOULON, François Napoléon FOUQUE, Auguste Charles FRANCIERE, Jules Didier FRENETTE, Marc Emile FRETTARD, Henri Jean-Baptiste FREVILLE, Alexandre Maximilien FRISON, Marin FROGER, Auguste FUNCKE, Jules GACHEZ, Eugène Jean-Baptiste GAILLARD, Auguste GANTZ, Jules GARREAU, Henri GATE, Adolphe Louis Marie Alexandre GAUDARD, Eugène GAUDRIN, Gilbert GAUMAT, Jacques GAUSSET, Wilfrid Léon GAUTHIER, Hilaire GENETELLI, Joseph GEORGEL, François Eugène GERARDIN, François Alexandre GERAS, Jean GERBUS (ou GERBERS), Auguste Frédéric GIGON, Pierre GIRARDET (ou GUERCHET ?), Auguste Prosper GIRARDOT, Edouard Isidore GODARD, Marc Henri Adolphe GONTHIER, Pierre GRAILLOT dit Charles, Louis Justin GRANDGUILLAUME, Jacques GRANDGEAUD (ou GRANDGEAU), Marion (ou Marin) Florimond Martin GRILLIERE, Gabriel GROS, Théophile Marie GUEDON, Amédée Julien Pierre GUELET, Grégoire GUERRIER, Jean-Baptiste Cyrille GUERROPIN, Jean GUEYTON, Emile GUILLEMIN, Bernard (ou Edouard) Louis GUILLIE, Pierre Jean Louis GUISLE, François  Louis GUINERY, Charles HALARY, Elvide HARDY, Emile Joseph HEMEL, Gustave HENRY, Denis François HERMAN (ou HERMANN), Pierre HESSE, Pierre Auguste HEYDECKER, Nicolas HEYDINGER, Isidore HONERCHICK, Jean-Baptiste HOULBERT, Léon Henri HUGUENET, Adolphe HUGUES dit Baret, Charles ISEMBART, Jean Joseph JACQUEMOD-COLLET (ou JACQUEMONT-COLLET), Jean-Baptiste Félix JACQUES, François JAILLARD, Alexandre JOSSET, Eugène JUGE, Henri Jacques LABEZE, François LAFETAS, Etienne Edouard LAGET, Jules LAHAYE, Jean-Louis LAGER, Armand LAGOGUE dit Lambert, Louis Fleury LANEL, Sylvain Adolphe LAPAIRE, Jean LASCAUX, Charles LASNE, Jules Louis LATISSIERE, Valéry LAURENCE, Eugène LAURENT, Etienne LAUZEL (ou LAUZET), Eugène Marie LAVAISSIERE, François LAVALLE, Louis Auguste LEBLANT, Henri LEBLON, Alfred LEBRETON, Jean Jacques Achille (ou Jean Joseph Achille) LEBRUN, Isidore Alphonse LECHARPENTIER, Prosper LECLERC, Henri François LECOIFFIER, Eugène LECOMPTE, Henri LECOMPTE, Adrien Laurent LECOMTE, Louis Joseph LECROIX, Adolphe Eugène Hippolyte LEDOUX, Auguste Joseph LEFORT, Narcisse LEJOINDRE, Jacques Désiré LEMIRE, Jacques Alexandre LEMAIRE, Fernand Marie Edmond LETOURNEAU, Louis René LEVEAU, Etienne L'HOURS, Edouard Auguste LHOTE, François Charles LIBERGE, Henri Clément Louis LOISEL, Alexandre Achille LOMON, Joseph LOTH, Adolphe Amédée LOUIS, Auguste Emile LOUVET, Michel LUTHER, Emile MAGNY, Edouard Jean MAHOU, Jean MAILLET, Pierre Alexandre Frédéric MAINGUET, Adolphe Eugène MANCHE, Hilaire MANCHINAL, Pierre Etienne MANSION, Emile MANSUY, Louis Séverin MARAIS, Jean MARANDON, Eugène Antoine MARAULT (ou MARLOT), Lazare MARCEAU, François Théobald MARCHAL, Charles MARCHAND, Nicolas Ferdinand MARLAN, Antoine MARTIN, Alexandre MARTIN, Adolphe Pierre François MARTIN, François Amable (ou Aimable) MARTIN, Jules MASSARD, Alphonse MATIVON, Pierre Alexandre MATOT, Félix Alfred MAUCLER, Charles Clovis MAYER, Louis Ambroise MAYOT, Adolphe Louis MEIGNANT, Charles MEJASSON, Julien Jean-Marie MERHEN (ou MERHIN), Léon Louis MESTRE, Pierre MEUNIER, Joseph Gabriel MICHAUX, Gustave Hubert MINOT, Casimir Alexandre MOLLOT, Joseph Eugène MONTFORT, Jean Marie MONTIGNE, François MOURIER, Joseph NOEL, Joseph NOILET, François ODEND'HAL, Joseph OPPENHEIM, Jean PAILLES, Jacques Alfred PAJOT, Philippe Emma PAIN, Jean Ernest PARTHENAY, François PASQUET (ou PASQUIER), Léonard PASSERAUD, Isaac Pierre François PATOUT, Auguste Antoine PATTIER, Henri Nicolas PAYONNE, Ferdinand Charles PELAGE, Marie Joseph PEPIN, Gabriel Edouard PERNY, Pierre PERRAUD, Jean PERRUSSOT, Emmanuel Joseph PERU, Marie-Joseph PETIT, Charles PIAZZA, Hippolyte Séverin PICARD, Etienne Magloire PICAULT, Nicolas Jules PIERSON, Louis PINOT, Philibert PIROUELLE, Antoine Pierre Ildephonse PLY, Benoît Constant POIDEVIN, Victor POING, Louis désiré POIRIER, Victor PONCET, Edouard Marie POTIER, Jean POTTIER, Henri POULIGNIER, Jean Léon POULIGUEN, Adolphe POULIN, Jean Joseph POUPIER, Désiré POURTOIS, Sylvain PRADILLON, Cyrille PRESTAIL, Edouard Florent Joseph PRINCE, Constant Victor PUISNEY, Charles QUARQUANT, Richard Abel Alphonse QUEILLE, Joseph François QUERO, Jean RABUSSIER, Claude Marius RAFFIN, Emile Jules Claude RAISON, Stéphane Sylvain RAVET, Auguste Arsène REGENT, Antoine Arnoux REGNIER, Alexis Pierre RENAULT, Nicolas RICHARD, Mathieu RIGAL, Ambroise RIZZI, Emile Pierre ROBAUT, Auguste Aimable ROBINE, Antoine RODIER, Emile ROMMETIN, André Alexandre RONDEL, François (ou Francesco) ROS, Joseph ROTH, Albert Victor (ou Gustave) ROUSSEAU, Marcel Julien ROUSSEL, Louis Philippe SAINT-GEORGES, Jules Isidore SALLOT, Claude Hubert SARRE, Victor Pierre Alexandre SAUTILLE, Edouard Alphonse SAUVAGE, Henry SAVARD, Eugène Désiré SCHMIT, Henri Alfred SERVAIS, Jean-Jacques SIMON, Gustave Pierre SIRON, Sébastien SPALTI, Eugène Jacques TABARIN, Camille Auguste Charles TAHAN, Léon (ou Louis) Marcel TESTU, Victor Auguste THEVENEY (ou THEVENAY), Alphonse THIELLEMENT, Etienne Auguste THOMAS, Jean Marie Ange THOMAS, Gustave Henri Louis THOMINOT, Jean-Baptiste Evariste Léger TOURNEL, Gilbert TRIOLLIER, François TRIOREAU, Henri Victor TREMOT, François TROUVE, Jean TURET, Christophe UNTERERMER, Albert URBAIN, François VALAUD (ou VALLAUD ou VALAUS), Louis Charles Alexandre VALENTIN, Aristide VALY, Léopold VANDERKAM, Edouard Marie VANNIERE, Jules VARENNE, Charles Pierre VAUDELLE, François Jean Régis VEILLARD, François Alfred VEJUX, André Joseph VERGNAY, Alexandre VERLY, Henri François VIENNE, Charles Henri VINCENT, Dieudonné Charles VIROUX, Pierre WAGENER, Jules Ernest WAREMBOURG, Gustave Victor Hippolyte WASSIL, Léon Félix WOUTERS, Charles ZINDT.

Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me contacter (ici). Les photos des Communards utilisées dans cet article proviennent du site http://digital.library.northwestern.edu, avec l'aimable autorisation du webmestre du site pour leur utilisation ici. Les photos présentées correspondent en principe aux personnages, mais une erreur d'identification est toujours possible.


13ème convoi de déportés 

Le Var, sous les ordres du capitaine de frégate Testu, marquis de Balincourt, quitte de nouveau Brest le 1er mars 1875, pour effectuer le transport du 13ème convoi de déportés de la Commune. Ce convoi transporte 224 hommes d'équipage, et 474 passagers. Ces derniers se répartissent en 69 passagers destinés à Tahiti, 219 transportés et 25 déportés, 1 femme détenue, 2 jeunes détenus, 41 hommes libres destinés à la colonisation, 29 seurveillants, 40 fantassins, 48 femmes et enfants. Pour les déportés, il y a 6 condamnés à la déportation en enceinte fortifiée et 19 déportés simples, qui tous proviennent du Dépôt spécial de Saint-Brieuc. Début mars, le navire mouille en rade de l'île d'Aix, d'où il repart le 5. Il fait relâche à Ténériffe du 18 au 19 mars, puis à Sainte-Ctherine du 24 avril au 5 mai, pour arriver à Nouméa le 23 juillet  1875.
L'un des prisonniers, André Félix Vinchon, né le 2 février 1825 à Mont d'Origny (Aisne), veuf et père d'un enfant, bijoutier de profession, meurt en mer le 13 mars 1875. Il avait été condamné à quatre reprises, en 1849 et en 1852, pour rébellion envers agent de la Force Publique et pour vente d'imprimés sans autorisation. Pendant le 1er siège de Paris, il avait été Garde national et fut commissaire sous la Commune. Il avait la réputation d'être constamment "entre deux vins". Il fut arrêté le 18 mai 1872 par les Fédérés pour détournements, et fut condamné le 21 octobre 1874 à 8 ans de travaux forcés. Il faisait partie d'un contingent de transportés, en plus des déportés embarqués sur le Var. Louis Redon, aussi transféré sur le 13ème convoi et dont la peine avait été commuée en déportation simple, dans son journal les Galères de la République édité par Sylvie Clair (1990), raconte ces cinq mois de traversée sur le Var : En France, dans toutes les prisons que nous avons traversées, on nous traitait non comme des vaincus, mais comme des hommes ; ici, on nous traite plus durement que les condamnés aux travaux forcés. En effet, ces derniers jouissent d’une liberté bien plus considérable que celle qui nous est laissée ; ils sont, pour la plupart, employés une partie de la journée sur le pont à des travaux insignifiants, ils ont donc le grand air. Mais ce n’est pas tout, on leur fait pour les indemniser de leurs corvées des distributions d’eau-de-vie et de tabac. N’est-ce pas que cela est conforme à la justice que nous étions en droit d’attendre de nos convoyeurs ? Au passage de l’équateur, pour asperger les déportés, on fit pomper les forçats… Instituteur à l'île des Pins en 1875, il y mourra à l'hôpital le 6 avril 1876.
Le 18 août 1875, l'Orne quitte Nouméa pour son voyage de retour, avec 217 hommes d'équipage et 69 passagers, selon le rapport du médecin-major Moisson. Après une escale à Tahiti du 10 au 27 septembre, où 77 passagers sont embarqués à Papeete, il fait relâche à Sainte-Hélène du 24 au 29 novembre, et arrive à Brest le 17 janvier 1876.

Liste des condamnés à la déportation en enceinte fortifiée : Antoine BOYER dit Noël Charles, Eugène Stanislas CAILLIEUX, Jean-Pierre CLUIGT, Jean-Charles MABILLE dit Rousseau, Julien Joseph REBOURCET, Pierre Joseph ROSSINI.

Liste des condamnés à la déportation simple : Alphonse ARDOIN, Hippolyte BALTHAZARD, Gustave Alexis BISSON, Jean-Baptiste BOISGONTIER, Léon Jean René BOURDON, Paul Joseph CHIBOUT dit Cérôme, Joseph Gustave Maximilien DARRE, François DELPIERRE, Joseph DUBOIS, Philippe GROSSE, Louis Théodore Emmanuel LESAGE, Antoine MALATO, Jules Auguste MARCHAND, Joseph Antoine Joachim OLIVE, Antoine Justin Isidore PLANHARD (ou PLANCHARD), Ernest Dominique PONSARD, Louis (ou Louis Jacques) REDON, Louis Adolphe SAINT-MARCEL, Jean Alphonse SAUROU.

Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me contacter ici. Pour les communards originaires du Finistère, vous pouvez consulter le site de Patrick Milan, pour ceux originaires d'Arcueil (Val-de-Marne), vous pouvez consulter le site d'Annie Thauront, avec également un article sur le député de la Guadeloupe Melvil-Bloncourt, condamné à mort pour sa participation à la Commune.

Retour des déportés

Le Var devait quitter Nouméa le 15 juin 1879, avec à son bord les premiers déportés amnistiés, comme en témoigne un article paru dans Le Gaulois du 4 septembre 1879. Selon cet article (page 1, page 2), le navire aurait secouru la Seudre qui venait de s'échouer dans le détroit de Torrès. Ensuite le navire devait remonter l'Océan Indien et la Mer Rouge, pour emprunter le canal de Suez, puis la Méditerranée. Le navire fut bloqué à Port Saïd, en attente d'instructions, puis mit 9 jours à atteindre Port-Vendres. Le Var était sous les ordres du capitaine de vaisseau Hardy,  fraichement promu en avril. C'était un homme de 52 ans, mince, de haute taille avec des cheveux très blonds coupés très courts. Son visage avait les traits comme taillés au burin, avec des yeux d'un bleu plus pâle que celui de la mer. Après avoir débarqué ses passagers, le navire devait se diriger sur Toulon.
Après une traversée sans histoires, hormis le décès d'un matelot phtisique, le navire arrivait à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales, le 2 septembre 1879. Un journaliste témoigne : "... à cinq heures du matin on est venu nous informer que le navire était en vue. A six heures et demie, il suivait la passe et nous apercevions une foule de matelots et de déportés sur les bastingages. A terre, sur les quais et partout, grand brouhaha... Le navire, cependant, met longtemps pour virer et s'amarrer à quai, en face de la Douane.". Le service de santé monte à bord pour s'assurer de l'état des déportés. L'état sanitaire des déportés était bon après les 76 jours de mer. Les 410 amnistiés, dont aucune femme de déporté et 27 graciés condamnés au bannissement, s'étaient bien comporté tout au long de la traversée et le temps avait été beau. Le débarquement a lieu à midi, et chaque passager reçoit une feuille de réquisition qui servira à son rapatriement, et un secours de 2 francs par 24 heures de route pour atteindre sa destination finale. Le costume des amnistiés se compose de vareuses en toile, en laine bleue australienne ou toile blanche, casquette américaine, ou chapeau gris. Certains sont vêtus d'une blouse blanche, d'un pantalon de toile grise et de souliers de cuir jaune. Tous les témoignages s'accordent à dire que les déportés sont dans le dénuement le plus complet. Aucune personnalité de la Commune n'est présente. Un mot de Blanqui arrivé la veille par le train et apporté par Olivier Pain et Leppelletier  leur souhaitait la bienvenue : "Je souhaite la bienvenue aux victimes de la Nouvelle-Calédonie rentrant sur le sol de la patrie".
Quelques cris de "Vive la République, vive la France" se firent entendre, mais le débarquement se fit devant une foule importante, mais dans le plus grand ordre.
Les arrivants festoyèrent un peu à Port-Vendres, se répandant dans les cafés et, vers 15h00, ils étaient presque tous ivres. Les déportés dont la peine avait été commuée en détention ou en bannissement furent dirigés sur Perpignan. Quinze partirent vers diverses destinations, et 368 amnistiés prirent dans le plus grand calme un train qui partit pour Paris vers 19h00, avec au moins deux heures de retard dû à l'enregistrement et au chargement du grand nombre de bagages. Ils arrivèrent le 3 septembre vers 4 heures 30 du matin à la Gare d'Orléans La liste en est donnée par la Lanterne du 4 septembre 1879. Le même jour, à Perpignan, sur les 27 dont la peine a été commuée en détention ou en bannissement et écroués à la prison de la ville, 17 sont de nouveaux amnistiés, dont Le Petit Parisien du 5 septembre 1879 donne la liste.


Sources :
- Déportés et forçats de la Commune : de Belleville à Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Site Internet http://www.dossiersmarine.fr.
- Dossiers des navires au Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, série H30.
- Le Gaulois du 4 septembre 1879.
- Le Monde Illustré du 13 septembre 1879.
- Bulletin des Ami(e)s de la Commune (n° 63, pp. 14-17), dans lequel a été publié un nouvel article sur l'Orne (envoi de Yannick Lageat).
- Archives de la Préfecture de Police, cote BA 469 dossier Var.
- La Traversée, par Gérard Hamon, Editions Pontcerq, Rennes, 2016.
- Le Journal des Débats Politiques et Littéraires des 2, 3 et 4 septembre 1879.
- La lanterne du 1er au 7 septembre 1879.
- Le Figaro du 2 septembre 1879.
- Le Petit Parisien des 1er, 3, 4 et 5 septembre 1879.
- Le Rappel du 1er au 5 septembre 1879.
- Service Historique de la Défense à Brest 2F17 (Informations envoyées par Yannick Lageat).
- Courriel de Françoise Arrighi du 10 août 2018.
- Courriel de Régina Rieu du 24 septembre 2018.

Crédits photographiques :
- Déportés et forçats de la Commune : de Belleville à Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Numérisations archives par Bernard Guinard.
- Le Monde Illustré des 6 et 13 septembre 1879.

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