La Garonne


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Caractéristiques

La Garonne est un transport-écuries hélice de la classe Calvados. C'est un trois-mâts coque en bois, avec une capacité de 400 passagers et 352 chevaux répartis entre le spardeck (92, le faux-pont (174) et la cale (96). Les animaux, logés dans deux des faux-ponts, disposaient d'un espace de 60 cm de large. Construit par les chantiers navals de Brest, ce navire est sur cale le 2 mai 1856. Son lancement a lieu le 16 juin 1859, pour une mise en service en juin 1859.
Ce navire d'une longueur de 80 mètres, jaugeant 3210 Tonneaux, était propulsé par une hélice et une machine auxiliaire de type 200 ou 250, d'une puissance de 804 1074 chevaux, pouvant atteindre une vitesse de 9,8 nœuds, fonctionnant au charbon (200 tonnes taient embarqu es pour sa chaudière), et  par une voilure de 1986 m . Il était armé en 1873 de 4 pièces de 14 com NR 2 et 5 pièces de 4 cm aux extrémités des prisons. Son équipage était de 7 officiers pour 258 hommes.

la Garonne amarr e au port de Cherbourg

Historique

Le 16 juin 1859 la Garonne appareille de Brest pour Oran, puis Toulon. Le 8 octobre 1859, elle part pour la Chine, faisant escale Tables Bay du 7 au 21 février 1860, pour arriver Hong-Kong le 17 avril 1860. Elle est alors sous les ordres du commandant Protet et stationnera Sa gon du 14 février 1861 au 3 avril 1862.
Le 3 avril 1862 la Garonne fait retour vers Suez, o elle arrive le 15 février 1862, où elle charge des passagers et 210 chevaux et retourne directement sur Saïgon, où elle arrive le 18 août 1862. Elle appareille de nouveau le 1er octobre de la même année, avec son bord des malades, en direction de Suez où elle arrive le 19 novembre. Le 6 janvier 1863, elle effectue un nouveau voyage sur Saïgon, qu'elle atteint le 26 février. Le 15 avril 1863, c'est le troisième départ en direction de Suez où elle arrive le 11 juin, avant de quitter ce port le 20 août en direction de la France, pour atteindre Cherbourg le 23 décembre 1863, lieu où elle est désarmée et passe l'année 1864 en carénage.
Le 20 février 1867, la Garonne arrive au Mexique. Sa mission est l' évacuation de troupes et elle appareille le 2 mars pour Brest, avec son bord 529 passagers, dont 15 religieuses. En 1870, elle arme à Cherbourg, pour aller désarmer à La Rochelle.
En 1871, la Garonne est en Allemagne pour ramener des prisonniers. Elle est transformée en ponton-prison et affectée Cherbourg, du 29 mai au 30 juin 1871, et remplacée par l'Arcole. En effet, le navire est désigné à Cherbourg, pour effectuer le transport des insurgés de la Commune en Nouvelle-Calédonie, sous les ordres du commandant Rallier. Elle effectuera cette mission, avec le transport de passagers, de 1872 1875. En mars 1872 la Garonne est sous le commandement du capitaine de vaisseau Rallier.
Fin mars 1873, la Garonne devant entrer en réparations avant de repartir en Nouvelle-Calédonie, elle désarme à Brest le 4 avril 1873, et en juin elle va sur Toulon pour un voyage en Nouvelle-Calédonie, avant de revenir à Brest. Le 24 mai 1873, une décision nomme le capitaine de frégate Barbotin au commandement de la Garonne Brest, et le 2 juin, le navire entre en armement pour transporter des communards en Nouvelle-Calédonie. Le 11 juin embarquent les lieutenant de vaisseau Somborn (il permutera avec le lieutenant de vaisseau Rup de la Bretagne), Paupie, Farret, Le Clerc, Mahieux, Jubault, l'aide-commissaire Panaget, le médecin de 1ère classe Jobard et le médecin de 2ème classe Paul Barret. L'aumônier sera l'abbé Bontemps. Le samedi 21 juin la Garonne est mise en rade de Brest, en vue d'embarquer des prisonniers détenus à bord de l'Hercule (ce vaisseau pénitencier devant être désarmé le 1er juillet), pour les conduire Toulon, avant d'effectuer un transport de forçats pour le bagne de Nouvelle-Calédonie. Le 30 juin 1873, le navire quitte Brest pour Toulon, sous les ordres du capitaine de frégate Barbotin, ayant bord 169 condamnés qui étaient détenus sur le bâtiment pénitencier l'Hercule. Elle arrive Toulon le 12 juillet où elle débarque ses prisonniers et doit prendre en charge un convoi de 570 forçats, avec un départ prévu pour la fin du mois. Le lieutenant de vaisseau Latapy est embarqué en remplacement d'un enseigne de vaisseau et, du fait de son ancienneté dans le grade, il prend les fonctions de second la place du lieutenant de vaisseau Girardin. Les passagers devant prendre place sur le navire doivent être à Toulon pour le 29 juillet au plus tard. Le 1er août l'embarquement est terminé, et le 3 août, c'est le départ pour Nouméa sous les ordres du capitaine de frégate Barbotin. Le 7 octobre 1873, la Garonne quitte Sainte-Catherine après cette escale au Brésil. Le 20 novembre elle était attendue de jour en jour Nouméa, mais elle n'y mouille que le 18 décembre, après 137 jours de mer. Ayant quitté Nouméa le 8 janvier 1874, elle arrive à Brest le 30 avril dans la soirée, ramenant 57 passagers, puis le 22 mai 1874 remise aux autorités. Son état-major passe sur l'Hermione ce même mois de mai.
De nouveau armée en juillet 1874, la Garonne effectue deux nouveaux voyages vers Nouméa en décembre 1874, le 12ème convoi de déportés, et novembre 1875, avant d' être à nouveau désarmée Brest le 22 juin 1876.
En septembre 1880, la Garonne est en réserve à Brest et doit se rendre Toulon. Elle est transformée, en vue d'effectuer des voyages pour les Antilles, par ajout d'une teugue (construction légère sur le pont d'un navire, sorte de petit gaillard d'avant peu levé et de petite longueur) et d'une dunette. De 1881 1886, elle fera du transport destination de la Réunion, du Sénégal, des Antilles et de Madagascar.
Le navire entre en armement définitif le 1er mars 1881, et doit partir pour Toulon, avec escale à Rochefort pour y déposer du matériel. Par décision présidentielle du 4 avril, le capitaine de frégate Le Tourneur est désigné pour le commandement de la Garonne qui n'ira finalement pas à Rochefort, mais partira le 10 avril, et arrivera à Toulon pour le 23 avril. Son commandant passe sur le transport l'Yonne. La Garonne sera désarmée, puis mise en réserve de 2ème catégorie, ne devant être réarmée que pour le service des colonies. Le 30 avril, le commandant Letourneur quitte la Garonne pour le transport l'Yonne, et le navire est placé en réserve de 2ème catégorie le 17 mai.
Le navire entre en armement le 6 mars 1882 Toulon, sous le commandement du capitaine de frégate Gatier, nommé le même jour par décision présidentielle, dans le but d'effectuer un voyage La Réunion le 1er avril, en remplacement de la Creuse. Embarquent les lieutenants de vaisseau Courmes, Maurras, et les enseignes de vaisseau Provensal et Durrande. Son voyage du 1er avril est destiné à rapatrier l'équipage de la Levrette et de la Belette, et se rendra pour cela Madagascar et Nossi-Bé . La Garonne quitte Toulon le 1er avril pour La Réunion, avec 286 passagers à son bord. Le 30 juin 1882, elle se trouvait Suez, puis le 8 juillet quittait Port-Saïd. Elle devait être mise en réserve de 2ème catégorie à son retour à Toulon, ramenant 10 malades et 70 réfugiés d'Egypte. Elle y arriva le 19 juillet et reste armée puis, toujours sous les ordres du commandant Gatier, passe en réserve de 2ème catégorie le 26 août.
En mars 1883, la Garonne doit armer en vue d'effectuer un voyage au Sénégal le 1er août. Le capitaine de frégate Duhil de Bénazé, précédemment commandant du Calvados, ainsi que tout l' état-major de ce bâtiment, passent sur la Garonne Toulon. L'armement est avancé au 1er avril et le voyage au Sénégal au 1er mai. Elle sera dans un premier temps remplacée par le transport Vinh-Long, et devra rester en réserve jusqu'au 15 août, pour effectuer un voyage Cayenne et aux Antilles le 15 septembre. Un article du 11 avril annonce que c'est finalement la Garonne qui effectuera le voyage au Sénégal. Le second du navire sera le lieutenant de vaisseau Villaume. Embarquent également les enseignes de vaisseau Burel, de Laage, Maureau et Darrieus, et le médecin de 1ère classe Illy et l'aide-médecin Girard (permute avec Mr Capus). Pour ce voyage, elle relâchera non à Mers-el-Kébir, mais à Alger, afin d'y embarquer le personnel, les animaux et le matériel destinés à la mission de Brazza et la colonie du Sénégal. Elle quitte Toulon le 15 mai avec une liste de passagers pour le Sénégal. La Garonne est Alger le 17 mai, passe Tarifa (extrême sud de l’Espagne) le 22. Tout allait bien à bord. De retour, elle est mise en quarantaine pendant 48 heures puis admise en libre pratique le 21 juillet.
Après ce voyage au Sénégal, la Garonne est au bassin à Cherbourg fin juillet 1883, pour se rendre début août successivement à Brest, Rochefort et Toulon, puis retour à Cherbourg. Débarquent du navire les enseignes de vaisseau Maureau, de Laage, de Meux, Burel, ainsi que le médecin de 1ère classe Illy et les aides-médecin Gérardet et Faraut, et embarquent en provenance de l'Orne, les enseignes de vaisseau Caron et Lignon. Elle doit faire ensuite un voyage à la Guyane et aux Antilles le 15 septembre. En armement définitif à Toulon avec effectif réduit le 8 août, le médecin de 2ème classe Devoti est désigné pour y embarquer, et l'enseigne de vaisseau Guth remplace son collègue Caron, puis début septembre embarquent également le médecin de 1ère classe Boyer et le médecin de 2ème classe Devoti. L'aide-médecin Casanova est désigner pour embarquer sur la Garonne début septembre, ainsi que l'enseigne de vaisseau Sibaud. Le 15 septembre le navire quitte Toulon. Il arrive Fort-de-France, la Martinique, le 30 octobre, en provenance de Cayenne. Sur le retour vers Toulon, elle fait relâche à Mers-el-Kébir le 28 décembre, pour charger du charbon, et arrive à Toulon le 4 janvier 1884 et est placée en réserve de 1ère catégorie le 13 janvier, dès son déchargement terminé.
En décembre 1883, la Garonne est désignée pour effectuer un voyage à la Guyane et aux Antilles le 1er avril 1884. Le capitaine de frégate B. L. Aiguier est nommé à son commandement. Débarquent le lieutenant de vaisseau Sibaud, les enseignes de vaisseau Fournier, Darrieus (ou Darriens), Lignon, Abeille, tandis que le médecin de 1ère classe Boyer est maintenu. Le navire doit réarmer le 1er mars pour son voyage du 1er avril à la Guyane et aux Antilles. Il est prévu faire escale à Mers-el-Kébir, afin de prendre en charge 21 chevaux destinés à la Guadeloupe. La Garonne entre en armement définitif le 10 mars 1884. A cette date, il est prévu une escale à Oran (et non plus Mers-el-Kébir) pour embarquer 20 chevaux (au lieu de 21) destinés à la compagnie de Gendarmerie de la Guadeloupe. Le médecin de 1ère classe Giraud embarque, ainsi que les enseignes de vaisseau Fouroux (qui permute ensuite avec son collègue Tort, du Trident), Ricquer et Caron. Le service médical est prévu pour l'aller et le retour. La Garonne quitte Toulon le 1er avril 1884 pour la Guyane et les Antilles, avec à son bord 466 passagers militaires. Elle est Mers-el-Kébir le 6, qu'elle quitte le 10, franchit le détroit de Gibraltar le lendemain. Les garnisons de la Guyane et des Antilles étant réduites, c'est la Garonne qui est chargée de rapatrier l'excédent de militaires lors de son retour. Elle quitte Fort-de-France le 24 mai 1884 pour la Guadeloupe, et passe le détroit de Gibraltar le 20 juin, en route vers Toulon où elle arrive le 25 juin. Elle débarque ses malades à Saint-Mandrier, avant de se diriger le lendemain sur Port-Vendres, où ses passagers sont débarqués et rejoindront Rochefort le 30 juin. Elle est prévue rester armée, devant repartir le 1er août pour le Sénégal, mais au départ de Brest, au lieu de Toulon, et devant emporter un plein chargement de vivres et de matériel, ainsi que 5 600 passagers. Le navire ayant mouillé aux îles d'Hyères le 29 juin, en provenance de Port-Vendres, elle fait route pour Brest le 1er juillet. Le 2 juillet 1884, à proximité de Marseille, la Garonne a abordé un navire norvégien qui a coulé. Le 6 juillet le navire, arrivé à Mers-el-Kébir, est soumis à une quarantaine de 5 jours. Le transport arrive Brest le 21 juillet. L'enseigne de vaisseau auxiliaire Grossin y embarque. Devant effectuer au départ un voyage vers le Sénégal, c'est finalement pour la Réunion et Madagascar qu'elle est désignée, mais devra rentrer rapidement, afin de faire un voyage vers la Guyane et les Antilles le 15 décembre 1884. Le départ pour Madagascar est fixé au 16 août, et la Garonne était à Aden le 15 septembre, en attente de l'Etendard, quittant ce port le lendemain en direction de Madagascar qu'elle doit quitter en octobre pour Toulon. Le navire arrive la Réunion le 9 octobre et a fait route sur Tamatave le 15 de ce mois. Ayant quitté Tamatave pour Toulon, le navire relâche à Aden du 13 au 14 novembre. Le 26 novembre il était à Port-Saïd, avec à son bord 300 convalescents militaires de Madagascar, et arrive à Toulon le 9 décembre 1884. Le médecin principal Giraud débarque, et embarque le médecin de 1ère classe Audibert.
La Garonne est admise à la libre pratique, et conduite dans le port le 9 décembre, afin de changer ses chaudières. Le navire est échoué au bassin n° 2 de Castigneau à Toulon. Il ne pourra donc partir le 15 décembre pour la Guyane et les Antilles, comme prévu, mais le départ vers cette destination est annoncé pour le 15 janvier 1885, avec divers détachements d'Infanterie de Marine et d'Artillerie à destination de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe.
En octobre 1884, la Garonne était annoncée devant quitter Toulon en mars 1885. Mais après 1884, on ne trouve aucun renseignement sur ce navire dans les Tablettes des Deux Charentes. La Garonne sera une dernière fois désarmée en 1886, et enfin rayée des listes de la flotte le 2 avril 1891.

la Garonne

3ème convoi de déportés 

Fin avril ou début mai 1872, la Garonne quitte Cherbourg pour Brest, où elle mouille le jeudi 2 mai afin de prendre en charge un contingent de déportés et de transportés. Elle doit embarquer 129 passagers et 578 déportés, dont 356 déportés en provenance du fort de Quélern. Le 26 juin, une dépêche porte le nombre des passagers à 124, non compris les déportés. Le 29 juin, son prochain départ est annoncé, et une dépêche ministérielle porte le nombre des passagers 124. Le navire quitte la rade de Brest le 30 juillet en direction de l' île d'Aix, sous les ordres du capitaine de vaisseau Rallier du Baty, ayant embarqué 374 condamnés la déportation, selon un article des Tablettes des deux Charentes. Le 6 août, elle embarque 222 autres prisonniers qui étaient internés au fort des Saumonards, et un surveillant de l'Administration pénitentiaire comme passager libre. Le journal de bord et le rôle des équipages pour ce navire ayant brûlé au cours de la Seconde Guerre Mondiale, on ne peut définir avec exactitude la composition de l'équipage (265 selon les dossiers de la Marine, 215 selon Roger Pérennès), mais le rapport du médecin-major Jubelin fait état de 218 hommes d'équipage dont 12 officiers. Cela nous donne un effectif total de 925 personnes, dont 6 passagers libres, les sieurs Chauvet et Cordonnier, distributeurs, ainsi que la femme Ledemoiselle et ses 3 enfants, dont une fille de 12 ans.
Arrivée le 2, la Garonne, quitte le mouillage de la rade des Trousses le 9 août 1872 à 6 heures du matin, et prend le chemin de la Nouvelle-Calédonie. Elle fait relâche du 18 août au 2 septembre à Dakar, où 2 déportés malades sont débarqués qui, selon le rapport du commandant Rallier ont réussi tromper la vigilance de la commission sanitaire qui les a visités au départ. Ces deux hommes se trouvaient dans un état de phtisie avancee. Le rapport du médecin-major Jubelin mentionne qu'ont été laissés à Dakar deux malades atteints de phtisie pulmonaire à un degré très avancé et fatalement voués à une mort prochaine. et sont décédés d'apoplexie à bord de l'Hérault, Gillet, malade de gastrite due à des abus antérieurs de liqueurs fortes.
Le premier, Adolphe Martin, sera embarqué sur l'Alceste après sa guérison, selon Roger Pérennès. Le second était peut-être, selon Roger Pérennès, Louis-Eugène Foissard, né à Paris le 19 février 1843, y demeurant, typographe, marié sans enfant, qui aurait commis un vol chez un sergent de ville, fait qu'il avait nié avoir commis. Il fut condamné le 14 février 1872 par le 7ème Conseil de Guerre à la déportation simple. Son dossier porte la mention "décédé". Le troisième débarqué pourrait être Nicolas Victor Gillet, matricule 1944, à moins que ce ne soit un membre d'équipage ou un passager. Ces trois noms ne figurent pas dans la liste des condamnés donnée par Roger Pérennès.
Le ravitaillement en vivres et charbon effectué, la Garonne quitte Dakar dans la nuit du 2 au 3 septembre 1872. L'itinéraire (page 1page2) passait par le large de Tristan Da Cunha, le cap de Bonne Espérance et les îles Mac Donald. Le 26 octobre, elle doublait le cap sud de la Tasmanie, ayant mis 26 jours pour parcourir la distance depuis le cap de Bonne Espérance. Après 63 jours de mer sans nouvelle escale depuis Dakar, la Garonne arrive Nouméa le 5 novembre 1872. La vitesse du navire, soit environ 7 nœuds de moyenne, est pour l'époque une très belle performance. C'est aussi le voyage le plus court effectué par l'un des vingt convois de déportés vers la Nouvelle-Calédonie.
Le rapport de mer du commandant Rallier est, selon Roger Pérennès, paru  dans la Revue Maritime et Coloniale de 1873, tome 37, ouvrage conservé au Musée de la Marine de Rochefort (17). En voici la partie parue dans le livre de Pérennès :
"En partant de Dakar, j'ai piqué au Sud et même au Sud-Est, dans la mousson équatoriale, j'ai coupé la ligne entre 18 et 19 puis j'ai serré un peu le vent de manière à passer à 150 lieues au vent de la Trinité et 19 jours après mon départ, j'ai atteint Tristan d'Acunha. Dans les calmes de la ligne et ceux du Capricorne, j'ai rencontré des vents du Sud tenaces, qui ont rudement entamé notre approvisionnement de charbon. J'ai coupé 45° Sud par le méridien de Paris et le 50° Sud par celui du Cap de Bonne-Espérance. J'ai franchi pendant la nuit les îles Macdonald, au-delà desquelles j'ai trouvé des vents très frais de Nord et Nord-Nord-Est qui m'ont poussé jusqu'au 54° Sud. C'est la seule brise un peu violente que nous avons rencontré au Sud du 50ème degré et elle a peu duré. Pendant 21 jours passés dans ces latitudes, les cacatois n'ont été serrés que soixante-seize heures en tout, en dix fois différentes. Nous avions une forte houle de Nord-Ouest, qui devait venir de 200 lieues et dont nous n'avons trouvé le vent correspondant qu'en nous rapprochant du 45° Sud.
Le froid n'a pas dépassé 4° au dessous de zéro. Le froid a donné de la peine et des bobos, mais pas de maladie ; l'air était sec et salubre. Nous avons vu la première glace par 52° Sud et 33° Est. Puis les 16, 17, et 18 octobre, nous avons trouvé un groupe dont quelques-unes en fusion, par 52° Sud et entre 90° et 102° Est ; c'est tout. Le 20 octobre nous avons coupé le 50° Sud, après avoir fait en 20 jours 100° de longitude : soit 5 par jour. Dans le nord du 50ème degré, nous avons changé de zone : la pluie succédait à la neige ; la mer redevenait dure ; la brise assez violente. Le 26 octobre, nous doublions la Tasmanie, le 4 novembre nous étions devant les passes de Rulari et le 5 au matin nous mouillions sur le rade de Nouméa".

Selon l'extrait du rapport du commandant de la Garonne, il ne déplora que deux décès, de mort subite, parmi les détenus, et deux autres "sérieusement alités", en atteignant la Nouvelle-Calédonie. Mais l'état général sanitaire des déportés était relativement bon, hormis "quelques symptômes de scorbut se sont montrés chez un bon nombre, mais ils étaient sans gravité". Selon le dossier du navire au CAOM, sur 578 les prisonniers embarqués, 574 débarquèrent effectivement en Nouvelle-Calédonie.
Selon ce même rapport, en quittant Nouméa le 6 décembre 1872, pour regagner Brest, le navire embarqua 47 passagers. Parmi eux se trouvaient des surveillants et agents "dont le conseil de santé de la colonie a proposé l'envoi en France, pour y jouir d'un congé de convalescence" (voir liste sur pièce n° 6), deux étant retraitables. Parmi les 47 passagers, il y avait Auguste Mercier, ex-commissaire de Police adjoint, son épouse Virginie, et leurs 8 enfants, Berthe, Robert, Elisa, Augustine, Louise, Anna, Edouard, et Alice, qui avaient embarqué à Nouméa le 5 décembre 1872. Auguste Mercier était arrivé à Nouméa le 26 mai 1861, débarquant de l'Iphigénie, sur laquelle il avait embarqué à Brest le 18 décembre 1860. On comptait également deux déportés graciés, les nommés Leroy, arrivé à Nouméa avec la Guerrière, et rapatriable, sa peine ayant été commuée, et le déport Jacques Reber, matricule 3805, qui avait vu sa peine commuée en détention. La Garonne arrivera le 9 mars 1873 à Brest, sans escale.
Parmi les déportés de ce convoi, comme on peut le voir dans la liste qui suit, on trouve un certain Pierre Adolphe Cheramy. Ce dernier, qui se prénomme en fait Louis Pierre Adolphe, est né à Arville (Loir-et-Cher) le 26 juillet 1828, de Pierre Lucien Michel, lui-même né en 1793, domicilié à Arville, cultivateur en 1828, puis boulanger en 1834/1840, et de Marie Madelaine Leguay. Il est l'aîné de 3 frères, tous 3 boulangers et Compagnons du Devoir du Tour de France. Le deuxième, Jaques Eugène, dit Vendome sans Chagrin, est né à Arville le 8 décembre 1834 et est reçu compagnon boulanger du Devoir à Tours (Indre-et-Loire) à l'Assomption 1856. Le troisième fils, Auguste Victor, dit Vendome le Bien Estimé, est né le 1er février 1840 à Arville, et est reçu compagnon boulanger du Devoir Angoulême (Charente) à la Toussaint 1860. Louis Pierre Adolphe quant lui, dit Vendome le Décidé, avait été reçu compagnon boulanger du Devoir à Orléans (Loiret) à la Toussaint 1850. Pour avoir servi la Commune, il est condamné le 18 avril 1872 par le 10ème Conseil de Guerre la déportation simple. Il embarque sur la Garonne le 31 juillet 1872, en provenance du fort de Quélern. Il mourra l'île des Pin le 17 octobre 1875, l'âge de 47 ans, d'une luxation de la 5e vertèbre cervicale "dans un chahut avec Léon Marchais". Il portait le matricule 633.
Quand à ce Léon Marchais, d'après le Maitron, il était né le 28 mars 1837 à Paris, était veuf et sans enfant. Il exerçait la profession de fondeur en fer. Il avait avoué avoir été condamné à deux mois de prison pour outrages publics la pudeur, mais son casier judiciaire avait été incendié. C'était un ivrogne. Il avait été condamné, le 15 avril 1872 par le 9ème Conseil de Guerre, la déportation simple pour faits insurrectionnels, puis plus tard amnistié.

Dossier CAOM 

Le dossier de la Garonne conservé au Centre des Archives d'Outre-Mer Aix-en-Provence (13) contenait 10  pièces différentes non classées par ordre de date ou autre : 

1- Extrait d'un rapport de Mr le Capitaine de Vaisseau commandant la Garonne du 8 mars 1873 (page 1page 2page 3),

2-  Extrait d'un rapport de Mr le Capitaine de Frégate (sic) commandant la Garonne du 2 septembre 1872 Dakar (page 1page 2),

3- Lettre du 3ème bureau du Ministère de la Marine (page 1),

4- Billet annonce le départ de la Garonne de Nouméa vers la France (page 1),

5- Billet annonçant l'arrivée de la Garonne Brest (page 1),

6- Avis de départ de la Garonne de Nouméa pour la France, avec la liste des agents de l'Administration embarqués (page 1page 2),

7- Lettre du 11 septembre 1872 du Ministère de la Marine 2ème Bureau (page 1),

8- Lettre du Préfet Maritime au Ministre de la Marine du 15 août 1872 (page 1),

9- Bordereau récapitulatif du 12 août 1872 (page 1page 2),

10- Etat nominatif des passagers de toute espèce embarqués sur le bâtiment de l'Etat la Garonne pour les Colonies (page 1page 2).

La Garonne, la Rance et le Cyclope   l' le des Pins

 

Liste des condamnés la déportation en enceinte fortifiée : François AZZARI, Hubert BALVET, Antoine BARRIERE  (ou BARRIER), Désiré Pierre BEUREE, François Baptiste BERRIER, Arthur Frédéric BERNARD, Louis Henri BERNU, Auguste César BESSOU dit Besson, Alexandre Henri Théophile BERGES dit Legrand, Ferdinand BREAULT, Joseph CAP, Jules Théodore CHIFFON, Jules CHABANNAS, Alexandre Jules CLAUSSE, Louis COSTE, Charles Alphonse DELAUNAY, Jules Antoine DOLLE, Jean Louis DUNAND, François Auguste FLAMANT, Jean FRAISSE, Louis FREROT, Jean Anselme GASTON, Joseph GERARD, Eugène GIRARD, Osmain Jacques GIRONCE, Auguste Nicolas GOFFINET, Henri Ernest HAUSSLANN, Albert Joseph HENIN, Henri Constant HUREZ, Antoine Auguste JOURNAULT, Jules KAFFE, Désiré Nicolas LAVIOLETTE, Célestin François LAMBOLEY dit Foubert, Pierre LEMOINE, Pierre Marie LEHAGRE (ou LEHAYRE), Pierre LERAILLE, Louis Joseph LECLERC, Léonard LENOIR, François LEROY, François LOTHIE, Louis Joseph LOMBARD, Joseph Gustave MARIE, Ernest Théophile MARIE, Louis MAZEAU, Maxime Alphonse MARIN, Félix Marie MINGAN, Louis MINARD, Jean MOUREAU, Louis Charles MOQUET, Louis Christophe PAVY, Gustave Joseph PATEYRON, Eugène Adolphe PERREE, Joseph PERROT, Eugène Adolphe PERRAIN, Emile PELLERIN, Charles PONCHON, André PROUT, Jean-Marie QUINTIN, Frédéric RAVA, Désiré RENAUDE, Jules Edouard (ou Edmond) RENARD, Claude ROY, Auguste Jean ROULIER (ou ROULLIER), Charles SCHANNOT, Emile François SERAND, Jean SIMONNAIRE, François STIBRE, Auguste Marie SULLEAU, Pierre TAVEAUT (ou TAVEAUX), Jean TREIN, Marc Joseph TRIADON (ou TRIADOU), Alexandre VASSON, Louis Victor VERGER dit Laurent, Jean-Baptiste Dieudonné (ou Edmond) VIGREUX.

Liste des condamnés la déportation simple : Céleste Clair ADAM, Louis ADAM, Jean-Baptiste ALEXANDRE, Jules Victor ALLARD, Alexandre AMBROGELLY (ou AMBROGELLI), Constant Julien AMIARD, Charles ARDILLIERS, Nicolas ARNOULD, Léopold AUBERTIN, Ulysse AUGROS, Jean-Pierre Jules AURAND, Pierre Louis BAINSE, Jean BALEJOUX, Joseph BALLARD, Prosper Pierre Louis BANDIN, Alfred Aristide BANGE, François BARBILLON, Jean-Baptiste Isidore BARBIER, Jean-Jacques Honor BARDET, Pierre BARLIER, Jules (ou Frédéric) Charles BARTHOMOMY, Pierre Louis Clovis Frédéric BAUDIER, Jean-Baptiste Alexandre BASTIDE, Jean BAYOL, André BAZIN, Maximilien Chrysostome BAYOT (ou BAYLE), Eugène BAYER (ou BAILLIERES), Hippolyte Louis Déséir BEAUDOIN, Louis Armand BEAULIEU, Constant BENA, Eugène BENOIT, Henri Joseph BERARD, Jean-Baptiste BERCHER, Jean-Baptiste BERGOT, Auguste BERLIN, Hervé BERLIVET, Edouard BERRUZIER, Denis Ulysse BERRY, Anatole BERTON, Isidore BERTRAND, Claude BILLAUD, Lubin Pierre BILLARD, Etienne BIVA, Alfred Eugène BINET, Alfred BIBILLE, Léopold BILLAT, Louis Clément BLUT, Charles BLONDIN, Charles BOUQUARD, Michel Alphonse BODARD, Charles Edmond BODET, Adolphe Hippolyte BOISON, Louis Joseph Edouard BOISTEL, Edouard Louis Eugène BOISTEL, Etienne François Auguste BOIVIN, Glandin BONETI, Joseph Hippolyte Ivan BONNET, René Julien BOTHEREAU, Emile Frédéric BOUCHER, Charles BOULAT, Ambroise Eloi BOULLEAU, Adolphe BOURDET, Jean-Baptiste BOURLIER, François BOUVY, Vincent Alfred BRASSARD, Alphonse François BREDIF, Auguste Louis BRETONNEAU, Laurent BRISSARD, Louis Charles BROCHERIEUX, Etienne Cérasime BRUGNY, Louis Jean-Baptiste BRUNETTI, Hyppolyte BRUSSELAARD, Félix Nicolas BRUYER, Martial BUCHENAUD, Jean Antoine BUISSON, Félix Joseph BULARD, Victor Léon BUON, Charles BURET dit Victor, Jean Nicolas BURTIN, Eugène CARRE, François CASTILLE, Joseph CARREL, Jean CALLET, Pierre CAILLET (ou CALLIET) dit Leblanc, François Félix CAITAINE, François Octavien CAILLIAU, Désiré François CAILLY, Jean CAMUS, Etienne Pierre CARRE, Jean Victor CATIN, François Victor CARRIERE, Nicolas Firmin CATTELAIN (ou CATELAIN), Jean CEDELLE, Pierre Adolphe CHERAMY, Antoine Léon Marie CHARRET, Clovis Arsène CHRETIEN, François CHAIZE, Pierre Jacques CHAUMET, André CHERVY, Antoine CHABANNE, Gustave Célestin CHAMPY, François Palmyre CHARRON, Jean CHANSON, Basile Alphonse Victor CHESNEL, Pierre CHARPENTIER, Mathieu CHABROUTY, Charles Théodore CHARLIER, Jules Savinien CHOPARD, Vincent Edmond CHOTARD, Etienne CHEVALIER, Emile Marie CHARLOT, Adolphe CHAMBERLIN, Eugène Nicolas CHANAT, Jean-Baptiste CHAMBART, Octave Henry CHEF D'HOTEL, Jean Louis CHEVIN, Julien CHARPENTIER, Emile Adolphe CHARLET, Charles Sébastien CHIPOT, Jules Hippolyte CLONNER, Albert CLAUDET, François Alphonse CLEDIERE, Emile CLINET, Louis Frédéric CLISSE, Louis Félix Auguste CLEMENT, Hector Arthur CORNEMUSE, Félix COLLARDET, Alexandre Gustave COIGNET, Emile Auguste COLMICHE, Eugène Joseph COLOMBUS, Pierre Augustin COEUR, Auguste Julien CORLET, Florimond Désiré CROQUART, Claude CREPIN, François Joseph CRETIN, Charles Henry CREPEAU, Marc CUSA, Louis Léon Joseph CUVE, François Emile CUCU, Jean DABIN, Léon François DAVELUY, Joseph Victor (ou Désiré ) DANGERS, Julien DARBOIS, Nicolas DATRY dit Louis, Jules DELAHAYE, Jules DEVE, Jean-Baptiste Auguste DEVILLE, Charles Auguste Emile DEMOULIN, Marie Gustave Adolphe DEMARQUE, Alfred Charles DEVOS, Louis Edmond (ou Edouard) DELAMAR, Paul DEVANNE, Edouard DESOBAUX, François DECOMBES, Emile Louis DESPORTES, Jean-Baptiste DESWERT, Louis DELATRE, Etienne DESMARTIN, Louis DESFOSSES, Julien Auguste DESAUCHAMPS, Jean DELAGE, Jules Constant DECHOQUET, Louis François DELBERQUE, François DELGUS, Frédéric DEGUISE, Nicolas Auguste DEMARQUE, Victor Marie DEGHESELLE, François DIMANCHE, Charles Auguste DOUILLET, Jules DONET (ou DONNET), Edouard François DOITEAU, Louis DRONSART (ou DROUSART), Henri DRUET, Pierre DUPUY, Jacques Alexandre DUREY, Eugène Vital DUBREUIL, Charles Félix Ferdinand DUMOND (ou DUMONT), Guillaume François DUPREY, Aimé Eugène DUCRAY, Jules Gabriel DUPUIS, Jacques DUMONT, Ernest Théodore Charles DUBEAU, Carles François Frédéric DUHOUX, Jean-Baptiste DUNOYER, Pierre Victor DUGAST, Pierre Arthur DUTOUR, Charles EBSTEIN, Denis Frédéric EMONOT, Jean Auguste ESTEVE, Joseph ETIENNE, Ajax Charles Constant Hector FAURE, Alphonse FAYADAT, Albert Théophile FAVRE, Jules Désiré FAGEON, Hippolyte FALLOUE, Auguste FALQUE, Joseph FALLECKER, Albert FAUVE, Claude Marie FAYARD, Etienne Alexandre "FAURELLE" PAURELLE, Emile Auguste FEAU, Charles Ernest Michel FERRET, Alfred Paul Auguste FEVRE, Ferdinand FENA, Eugène Jean FERREZ, Alexandre Jean-Baptiste FIE, Louis FOUSSAT, Pierre FOUCAULT, Désiré Pierre FORTON, Ernest Adolphe FONROUGE, Joseph FOURNIER, Frédéric Constantin FORCARDIRI (ou FORCADIRI), Jacques Philippe FOURNIER, Joseph FRITZ, Jacques FRANCHON, François FRIANT (ou FRIAND), François GAINON, Auguste GARNIER, Adolphe Joseph GAYDAMOUR, Julien GACHET, Amédée Antoine GERMAIN, Alexandre Eugène GILBERT, Jean-Baptiste Pierre Marie GINGUENE, René GIBIERGE, Jean-François GILLARDY, Louis Victor GODARD, Louis Alfred GONTIER, Désiré François GOMOT, Louis GOUJON, Nicolas GOUJOT (ou GOUGOT, ou GOUYOT), Henri Alphonse GOUTIN, Joseph GRANDGIRARD, Désiré GRENIER, Jacques Désiré GREVIN, Ferdinand GRAFIN, Etienne GUENIN, Jean joseph GUILLEMARD, Edouard Jules GUIDON, Louis Léon Marie GUILLOT, Auguste Charles GUILLOT dit Delarue, Désiré GUILLET, Eugène Léon GUILLEAUME (ou GUILLAUME), Jean-Baptiste GUIBERT, Joseph Hyacinthe GUERAND, Jules Edouard Pierre GUFFROY, Christophe André HAZARD, Louis HALOUZE, Pierre HAMELIN, Victor François HARGUIN, Toussaint HERMANN, Nicolas HENRY, Jean HEMMER, Charles Albert HERBERT, André Stéphanie HENRIOT, Chrysostome Herment HERICOTTE dit Arnaud, Louis Ferdinand HOUDRAY, Paul HOUPILLARD (ou HOUPPILLARD), Louis HUEBERT (ou HUEBER), François HUET, Joseph HUBIER, Nicolas HUBERT, Robert François HUTTE, Auguste JAGER, Jean Hugues JANON, Frédéric Joseph JEAND'HEUR, Germain Léon Auguste JILET, Louis Urbain JOLY, François Léon JOFFRE, Sylvain JOLY, Claude LAURENT, Jean LAUNAY, Jean-Baptiste LAURENT, Alexandre Théodule LAMBERT, Louis Edouard LANCHON, Alfred Victor LANGLOIS, Constant Auguste LAURENT, Casimir Arthur LAMBE, Edouard LAMBOTTE, François Marie LAUBIN (ou LAUBAIN), Alexandre LAGAISSE, Firmin LABOURET, Henri Clovis LAINE, Honor "Gustave" Amable Joseph (ou Joséphin) LARROQUE, Alphonse Antoine LARMONIER, Achille Louis LAMBERT, Léonard LAVERGNE, Jean-Baptiste LAFAYE, Jean-Baptiste LAUTIER, Georges LAGARESTE, Victor LEGER, Prosper LEBOUR, Alexandre LEBROT, Victor Alexandre LEGRAND, Jean Aimable (ou Amable) Arsène LEGUERRIER, François Prosper LENORCY, Emile Jacques LEDRESSEUR dit Dresseur, Léon André LEHY dit Hy, Jean François LECOQ, Louis Ferdinand LEBLON (ou LEBLOND ou LEBLONC), Charles Alphonse LEMERLE, Joseph Bienaimé LEFEVRE, Augustin Félix LEGROS, Alexandre Florentin LENORMAND, Bernard Marie LETOQUEUX, Philippe LEGAS, Eugène Alexandre LEROY, Sylvain LEGER, Louis LECOULTRE, Léon Lucien LECLUSE, Charles François LEFEBVRE, Valentin Isidore LEFEVRE, Baptiste LEFORT, Pierre LEMOINE, Auguste André LHONORE, Emile Auguste LESAGE, Louis Emile LIARD, Jules Alphonse LOUBLIER-BISSON, Edouard LOYE, Marie Ange Joseph LORRE, Jean-Baptiste LOUCHE, Léonard LUGAUD, Auguste Alexandre MAHIEUX, Julien Marie MAILLARD, Louis Aimable MANGNEZ, Henri Etienne MANJON, Edme MARCEAU, Léon Célestin MARCHAIS, Edouard Clément MARCHAND, Aimable Honoré MARCOTTE, Léon Jules MARIE, Eugène Marie MARIETTE, Jean Louis François MARIE, Pierre Alexandre MARIN, Louis Joseph Marcel MARLET, Auguste MARTI, Eugène MARTIN, Joseph Gabriel MARY, Pierre Marie Alexandre MASSON, Elie Jacques MAUPY, Charles MATHIE, Pierre MAURER, André MAZET, Alexandre MEHEUT, Barthélémy MENETRIEUX, Victor MERCIER, Jean Victor MERMINOD, Claude MERSON, François Eugène (ou Eugène François) MILLET, Louis Léonard MICHON, Jules Casimir MINOUFLET, Jean MORET, Antoine MOREAU, Victor Louis Philippe MOJOT, Alexandre Charles MOREL, Alexis Alfred MOUCHOUX, Charles Guillaume MOHR, Léon MONPOUR (ou MONPOUX), Auguste Célestin (ou Jean) MORINIERE, Pierre Augustin MOUTON, Jean Victor MONGIN, Adolphe MORISET, Valéry MORLON, Jean François MOESSE, Louis Ferdinand MORY dit Mory des Brandon, Alexandre MULOT, Jean Louis MUTTIN, Pierre François NAVEAU, Joseph NAEGELEN (ou NAGELIN), Pierre NEELS, Nicolas NELSUS, Laurent Joseph NOGUES, Florentin Valère NOIREAU, Pierre (ou Jean) NOEL, Pierre François Jean OLIVIER (ou OLLIVIER), Spire Patrice ONDET, Maximin Ferdinand PAULEVE, Charles Adolphe Camille PAPPAZ, Léon PASQUET, Isidore Désiré PERROT, Joseph PETRON, Léonard PERRIER, Simon PEILLON, Armand Honor PELCOT, Clément Joseph PETIT, Louis Jean PEINTE (ou PEINT), Jean-Baptiste PETUAUD, Léonard PETIT, Isidore Emile PETITJEAN, Pierre François PERRIN, Toussaint PERRUCHOT, Alexandre François PERILLIAT (ou PERRILLIAT), Nicolas PERRIN, Jean PERRIN, Pierre PETIT-COULEAUD dit Petit-Goulot, Joseph Jacques PROTZER, Auguste PIGACHE, Louis Auguste PICAUD (ou PICAUT), Edouard Julien PIOGER, Alphonse Louis PICAUT (ou PICAUD), Louis Charles Joseph PIGIS, Joseph PIERSON, Joseph Philippe PICHOU (ou PICHON), Vincent PICAUD, Louis Valentin Raymond PLANTARD, Louis Eugène PLACET, Eugène POHU, Pierre POINCELET, Antoine POIRIER, Jean-Louis POTTET, Jean Pierre Arsène POULAIN, Louis POIREL, Henri Augustin POUPON, Joseph PRIEUR, Louis PRIMAUX, Edouard Alfred PRINCE, Jacques Théodore PRETRE, Jean-Marie PRIGENT, Michel Gustave PREVOT, Auguste QUESNEL, Victor RAPENEAU, Jean-Baptiste RAMPILLON, Elysée Ange RATIER, Paulain RAYNAL, Martin Marthe REBU, Désiré Michel RENARD, Jean REBIERE, Jacques REKINGER, Louis Hippolyte RIVIERE, Charles Joseph RICHARD, Maximilien RIGAL, Pierre RICHE, Louis RIVOL, Emile Henri RIOTTOT, Louis Charles Arthur ROGER, Ernest Louis ROBIN, Jules ROGUELIN, Pierre Joseph ROUILLY, Alfred Jean ROUGEOT, Antoine Adolphe ROGE, Louis Henry ROGNANT, Paul Célestin ROUILLON, Charles Eugène ROGER, Jean ROUCH, Pierre Marie Laurent ROUILLAC, Ambroise ROGER, Eugène Adolphe ROLLIN, François RONDEAU, Oswald Jean François ROUSSEL, Pierre RUIMAJOU, Edouard Adolphe SAVARIAUX, Désiré SAINTEVILLE, François Désiré SAULNIER, Victor Joseph SAINDO, Auguste Arthur SCREVE, Henry (ou Henri) SCHMIT, Claude SCHMIT, Joseph SESTIER, Gustave Epiphane SILLIAUX, Pierre SIRUGUE, Jules Henri SOU, Gustave SPRENGER, Auguste STRAVENN, Pierre STOFFEL dit Cosaque, Jean-Baptiste TABOURET, Benoît TATE, Alfred Jean-Baptiste TAILLON, Antoine Gustave TAD'HOMME, Jules Gustave Alphonse TABARIN, Louis Alphonse TERRAIL, Auguste TENES, Fleury Eugène TERRAT, Victor Alexandre TETU, Etienne TETARD, Augustin TERRIER dit Firmin, Paul Léon THILLARS (ou THILLARD), Jacques Louis THORE, Joseph TISSOT, Henri Louis TONDU, Auguste TROUILLARD, Maximin TROTTIN, Félix Joseph TUFFIER, Charles Alexandre Aloïse VANRYCKEGHEM, Jean-Marie VASSAR, Jean VAYRON, Jules VEZARD, Jules Prosper VEYRIER, Edouard Joseph VERTLEBOUT (ou VERTDEBOUT), Ernest Jean VIGNAIS, Edouard VINCENT, Paul VITRY, Jules César WARENDEUF, Henri WALL (ou WAL), Eugène Jacques WILHELM, Aloïse (ou Eloïse) WILMANN, Joseph WITTE, Henri Pierre WOLFF, Jean Guillaume ZUBERT, David Emmanuel ZWAHLEN.

Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me contacter (ici). Les photos des Communards utilisées dans cet article proviennent du site http://digital.library.northwestern.edu, avec l'aimable autorisation du webmestre du site pour leur utilisation ici. Les photos présentées correspondent en principe aux personnages, mais une erreur d'identification est toujours possible. Pour les communards originaires du Finistère, vous pouvez consulter le site de Patrick Milan, pour ceux originaires d'Arcueil (Val-de-Marne), vous pouvez consulter le site d'Annie Thauront, avec également un article sur le député de la Guadeloupe Melvil-Bloncourt, condamné mort pour sa participation la Commune.

12ème convoi de déportés 

Armée en juillet 1874 Brest, la Garonne effectua aussi le transport du 12ème convoi de déportés de la Commune vers la Nouvelle-Calédonie, sous les ordres du capitaine de frégate Gervais. Elle quitte Brest le 1er décembre 1874 et arrive le lendemain vers 18h00 à l'île d'Aix.
Le navire embarque 226 membres d'équipage, 247 militaires d'Artillerie et d'Infanterie de Marine, 45 "divers", 37 femmes et enfants, 2 sœurs hospitalières, 9 déportés et 253 transportés, selon le rapport du médecin-major Géhanne, soit 817 personnes. Les 588 passagers (liste partielle) sont embarqués les 3 et 4 décembre, et le navire quitte la rade de l'île d'Aix le 5.
Parmi les transportés, on trouve un certain Ovide Philomène PIERQUET, qui embarqua le 4 décembre 1874, après avoir été condamné par la Cour d'Assises de Mézières, dans les Ardennes, à 8 ans de travaux forcés et 20 ans de surveillance, pour tentative de viol et soustraction frauduleuse.
La Garonne quitte Brest le 5 décembre 1874 à 15h30, sous les ordres du capitaine de frégate Gervais,  fait relâche à Las Palmas du 18 au 20 décembre, puis à Sainte-Catherine du 15 au 20 janvier 1875, pour atteindre Nouméa le 16 mars, après 97 jours de mer. Le rapport du médecin de 1ère classe Charles François Prosper Géhanne, âgé de 35 ans, fait état de 6 décès au cours de ce voyage.

Il faut aussi noter une naissance enregistrée par l’aide-commissaire de la Marine Jules Albert Edouard Nissen, officier d’administration remplissant les fonctions d’officier d’état-civil bord de la Garonne. Cet enfant naît le 22 février 1875, à 9h00 du matin, par 55 degrés de latitude sud et 94 degrés de longitude est, en plein milieu de l’océan, presque mi-chemin entre le cap de Bonne Espérance et l’Australie. Prénommé Gustave, il est le fils de la passagère d’Adélaïde Lezé. Cette dernière, âgée de 41 ans, journalière, habitait Loches, en Indre-et-Loire, avant son embarquement. Elle se disait épouse de René Jacques Fouchier ou Foucher dit Remuche, ex-teneur de livres à Paris, demeurant 45 rue de Charonne, qui avait été déporté par le 7ème convoi sur la Virginie, condamné à la déportation simple, et qu’elle allait rejoindre en Nouvelle-Calédonie. Les témoins de cette naissance sont Emile Alexis Lentzen, lieutenant de vaisseau de 1ère classe, 39 ans, et l’enseigne de vaisseau Paul Alexandre Campion, 28 ans. Cet acte de naissance porté à la suite du rôle d’équipage du navire est transcrit le 18 novembre 1875 sur les registres d’état-civil de la commune de Loches, suite à transmission par le ministre de la Marine. Mais ce qui est extraordinaire dans cette histoire de famille, c’est que lorsque René Fouchier est amnistié et qu’il regagne la France avec Adélaïde Lezé et leur fils Gustave, sur la Picardie, il se produit un autre événement. En effet bord de ce vapeur armé à Marseille et commandé par Dominique Cambaggio, le 1er septembre 1879 à 9h00 du soir, par 35,50 degrés de latitude sud et 18,46 degrés de longitude est, soit un peu au large du cap de Bonne Espérance, naît la petite Victorine, fille de René Jacques Foucher et d’Adélaïde Lezé. L’acte de naissance porté la suite du rôle d’équipage du navire est transcrit le 27 novembre 1879 sur les registres d’état-civil de l’île des Pins, suite à transmission par le procureur de la République de Nouméa.
La Garonne quitte Nouméa le 3 avril 1875, avec son bord 233 membres d'équipage, 291 passagers dont 235 militaires, 26 femmes et enfants, et 30 "divers" (liste partielle). Le navire arrivera Brest le 22 juin, après une mission totale de 6 mois et 17 jours, puis désarmé et remis aux autorités le 28 juillet 1875.

Liste des condamnés la déportation en enceinte fortifiée : Georges METADIER (ou MEITADIER) dit Poussard, François Joseph RICHARD, Jean Théophile SIMONET, Benoît Marie Jacques THIBAUDIER.

Liste des condamnés la déportation simple : Jean-Baptiste MARTIN, André NICOLAS, Victor Eustache RAVELLE, Eugène Constant (ou Ernest), Dominique Ferdinand VINCENT.

Pour tout renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me contacter ici.


Sources :

- Déportés et foçats de la Commune : de Belleville Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991.
- Site Internet http://www.dossiersmarine.fr.
- Dossiers des navires au Centre des Archives d'Outre-Mer Aix-en-Provence, s ries H30 et H35.
- Courriels de Laurent Bourcier d'ao t 2013 février 2014.
- Courriels de Max Derouen du 14 et du 16 novembre 2013.
- Service Historique de la Défense Brest 2F17 (Informations envoyées par Yannick Lageat).
- Courriel de Patrick Pierquet du 19 décembre 2022.
- Journal Les Tablettes des Deux Charentes de 1872 1884.

- Courriels de Michel Derouet du 27 mars 2024.
- Registres d'état-civil de Loches.
- Registres d'état-civil ce l'île des Pins.

Cr dits photographiques :

- Déportés et forçats de la Commune : de Belleville Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991, page 231 pour la photo de la Garonne.
- Numérisations archives par Bernard Guinard.
- Numérisations de pages de la Revue Hydrographique de 1873, envoyée par Jean-François Lonc.
- Site Internet http://www.dossiersmarine.fr.
- De Paris Nouméa, l'histoire des insurgés de la Commune de 1871 d port s en Nouvelle-Calédonie, textes d'Hélène Duparc iconographie de Barthélémy Alibert, Editions Orphie 2003.
- Ile d'exil, terre d'asile, catalogue de l'exposition, Mus e de la ville de Nouméa, 2005.

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