Retour | Accueil site |
Partis de France, du fort de Quélern, le 10 mai de la même
année à bord du transport mixte à hélice Calvados, nous touchons le 11 à l’île
d’Aix pour y compléter notre chargement. Nous avons devant nous les forts
Boyard et Ennette, de triste mémoire pour beaucoup d’entre nous. – Le 18,
entassés, empilés, tant bien que mal dans nos cages, nous quittons
définitivement notre ingrate patrie.
Notre installation à bord est tout
simplement un chef d’œuvre d’économie. De chaque côté des murailles du bâtiment
on a disposé une double rangée de cages qui doivent
nous servir d’habitation pendant plus de cinq mois. Notre dessin donne une idée fort exacte de ces
cages. Celle qui me recèle, moi centième, mesure 23m de long sur 3m50 de large
et 1m50 de haut ; comme confort elle est garnie de bancs qui doivent nous
servir à la fois de tables, se sièges et de lits. Deux épaisses portes à
verroux en permettent l’accès à la surveillance. Quant aux curieux ils se
contentent de venir nous contempler à travers nos grilles, paraissant forts
satisfaits de voir régner cet obstacle entre eux et nous.
Notre régime alimentaire ne le cède en rien comme qualité et
surtout comme quantité à celui des derniers jours du siège de Paris.
D’ailleurs, comme je raconte seulement et que je ne critique pas, voici
exactement notre ordinaire : Le matin après le branle-bas 0.l30c
d’un breuvage improprement qualifié café, un biscuit ; à midi 200 g.
viande fraîche, ou 100 g de lard, ou 100g. de conserve, ou bien encore 50g. de
fromage, à moins que ce ne soit 2 sardines pour trois, 0.l23c
de vin généralement bon et 0.250 g. de pain ; à 4 heures soupe, pois,
haricots ou gourganes, un biscuit. Un grand réservoir, baptisé Charniez, est à
l’extrémité de la cage, il est muni de 6 petits syphons assez semblables aux
biberons d’enfants et qu’il nous est loisible de têter à peu près à discrétion
lorsque nous avons soif. – Quant au coucher, les sybarites amateurs de
gymnastique perchent dans de moelleux hamacs, ce qui leur permet d’étouffer
sans contraintes, les autres dorment sur les bancs ; quelques favorisés
enfin ont obtenu la permission, car il faut une autorisation pour cela,
d’étendre leur literie sur le plancher de la batterie et d’y coucher.
Page 12
Dans le cours de notre voyage je reviendrai
sans doute sur les avantages de cette confortable installation, dont une plus
minutieuse description serait fastidieuse en ce moment.
Après avoir traversé le golfe de Gascogne, par un temps qui
a dû laisser un bien pénible souvenir aux estomacs délicats, nous laissons, à babord
et hors de vue, les côtes d’Espagne et de Portugal et le 29 Mai nous passons
devant le Pic de Ténériffe et l’île de Fer. Cette île située par 27° 31’ Lat.
nord et 20° 11’ Long. Occid.e est d’un aspect fort riant.
Particulièrement le jour de notre passage, un éblouissant soleil frappant sur
les maisons blanches de la petite ville sise à mi-côte d’une colline, contribue
à charmer nos regards et à donner le change aux tristes pensées qui nous
assiègent.
Le 5 Juin, la Vigie annonce la terre en vue
et à 11 heures 35’ du matin nous mouillons sur rade de Dakar (Sénégal), en face
de l’île de Gorée. Notre bâtiment à peine admis à la libre pratique est
aussitôt entouré d’un grand nombre de petites barques chargées de poisson et
très habilement dirigées par quelques superbes échantillons de la postérité de
Cham. Hélas ! les malheureux ignorant sans doute qu’il est interdit de
nous approcher en sont pour leur frais. Comme compensation, les passagers leur
jettent quelques menues pièces de monnaie qu’ils saisissent en plongeant avec
une surprenante agilité.
Dakar est le chef-lieu des établissements français sur cette
partie de la côte. Sa population est d’une centaine d’Européens et de 2000 Nègres.
Quelques maisons construites à l’Européenne sont disséminées sur la plage
devant les cases des indigènes. En face, l’antique ville de Gorée, la reine de
ces parages au temps où florissait la traite des nègres, paraît être aujourd’hui
une ville morte. De notre bord, nous la voyons telle que notre dessin la
représente.
Page 16
Le court séjour que nous avons fait sur la rade
de Dakar m’a bien fait senti combien ce climat est malsain pour les pauvres
soldats qu’on y envoie tenir garnison. Autant nous bénissons les chauds rayons
du soleil dans nos pays d’Europe, autant ils doivent être maudits ici. L’eau
douce est plus rare que le vin en Espagne, la végétation est nulle, la pluie
est presque inconnue, et cette contrée ne produit guère, m’a-t-on dit, qu’une
assez jolie variété de fièvres. Nous la quittons san le moindre regret le 9 Juin
1873, faisant voile vers la côte du Brésil, où nous devons faire escale une
deuxième et dernière fois. Le fameux pôt-au-noir nous gratifie d’une pluie
torrentielle, le ciel est sombre, la mer noirâtre, et l’horizon le spectacle d’un
arc de cercle d’ébène ; cette région mérite assurément son nom à tous
égards. Pour en sortir, il nous faut le secours de la machine, et nous
plaignons les malheureux voiliers que nous apercevons au loin, et qui n’ayant
pas cette ressource sont peut-être là depuis plusieurs semaines, attendant qu’une
légère brise les en tire. Le thermomètre marque 41°. Enfin le 18 Juin, entre 6
et 8 heures du matin, nous franchissons l’Equateur, sans que ce passage soit
signalé à bord par les cérémonies auquel il donne généralement lieu. On tient à
ce que nous n’oublions pas un instant notre position de condamnés.
Le 14 Juillet, nous mouillons sur rade de S.te
Catherine (Brésil). Il était temps, le scorbut commençait à exercer ses ravages
parmi nous. Les délicieuses oranges que les habitants du pays ne tardent pas à
venir nous offrir au prix de 1f le cent, sont dévorées avec une
avidité que comprendront tous les marins au régime du lard et des gourganes
depuis deux mois.
La petite ville de S.te Catherine
est assez éloignée de la côte pour que nous ne puissions rien en voir ;
mais le paysage qui nous entoure nous dédommage amplement. Au loin, sur le
continent, nous distinguons, avec les jumelles, de magnifiques forêts, repaire,
paraît-il de peuplades très inhospitalières. Etagé sur les flancs des collines
qui couronnent l’île, un joli village d’une centaine d’âmes, habité, dit-on,
par des Alsaciens, nous présente ses jolies maisonnettes éclairées par ce chaud
soleil brésilien, si vanté par les voyageurs.
Page 20
Dans le
fond de la bai en fer à cheval où nous sommes mouillés, on distingue sur un
rocher isolé un établissement militaire, à babord et à tribord, de magnifiques
forêts d’orangers et de citronniers. Tour cet ensemble forme un cadre ravissant
et nous met dans la tête une foule d’idées d’évasion, malheureusement bien
difficiles à réaliser.
Le 28 Juillet
nous quittons S.te Catherine par un des plus beaux soleils qu’il m’ait
été donné de contempler et après une alternative de bons et mauvais temps, nous
nous trouvons le 9 Août 1873 par 45° = 52’ lat. sud et 12° = 23’ long. Ouest en
présence d’un assez grand nombre de magnifiques îlots de glace flottants. Le
froid varie de 9 à 14° en dessous de zéro. Pour ne pas geler sur place, nous en
sommes réduits à tourner en cercle dans nos cages, comme des bêtes fauves, en
frappant violemment et rapidement nos pieds sur la plancher de la batterie.
Nos distractions
consistent à chanter toute la journée, sauf le dimanche consacré par autorisation
spéciale du commandant, à donner des représentations dramatiques.
Le nombre
des scorbutiques est considérable, mais ils sont soignés aussi bien que le
permettent les ressources du bord.
Enfin le
27 Septembre 1873, après une traversée assez bonne de 143 jours, nous arrivons
en rade de Nouméa à 6 h. du soir., et le 1.er Octobre suivant, nous
mouillons dans la baie de Küto (Ile des Pins). Autant, ce pays nous semble aujourd’hui
triste, monotone, désolé, autant, j’en appelle au souvenir de tous mes
camarades, ce jour-là il nous parut capable de rivaliser avec l’Eden biblique. C’est
qu’alors nous avions derrière nous les atroces souffrances d’un voyage de 5
mois, dans des conditions plus qu’anormales, et devant nous, l’avenir incertain
que nous réservait notre nouvelle patrie.
L. R
Dossier CAOM
Le
dossier du calvados conservé
au
Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence (13)
contenait 26 pièces différentes non
classées
par ordre de
date ou autre :1- Note pour la Direction des Colonies du 27 mai
1873 (page 1),
2- Liste nominative des condamnés à
la déportation détenus au Dépôt de
déportés de Saint Martin de Ré, et reconnus, par
la Commission de visite désignée par M. le Préfet
maritime de Rochefort, aptes, sous le rapport de la santé,
à faire la traversée de la Nouvelle Calédonie. (page 1,
page 2,
page 3,
page 4),
3- Liste nominative des Condamnés à
la déportation détenus au Dépôt du
Château d'Oléron, et reconnus par la
Commission de Visite désignée par M. le Préfet
Maritime à Rochefort, aptes sous le rapport de la santé
à aire la traversée de la Nouvelle Calédonie (page1,
page 2,
page 3),
4- Liste nominative éventuelle
des condamnés à la déportation, détenus au
dépôt de
Saint Martin de Ré, reconnus par la Commission de visite
désigné par M. le Préfet maritime de Rochefort,
aptes sous le rapport de la santé, à faire la
traversée de la Nouvelle-Calédonie, en cas de besoin (page1),
5- Liste nominative des Condamnés à
la déportation détenus au Dépôt du
château d'Oléron et non reconnus par la Commission de
Visite désignée par M. le Préfet Maritime aptes
sous le rapport de la santé à faire la traversée
de la Nouvelle Calédonie (page 1,
page 2),
6- Transport à hélice le Calvados
Commandé par Mr Vial, Capitaine de régate - Liste des
Condamnés que la Commission a jugés inaptes à faire
la campagne (page 1),
7- Extrait d'un rapport de Mr le commandant du
Calvados du 2 avril 1874 (page 1),
8- Note sur papier libre annonçant
l'arrivée à Brest du Calvados le 22 mars 1874 (page 1),
9- Extrait d'un rapport de Mr le Capitaine de
Frégate, Commandant le Calvados du 24 décembre 1873 (page 1,
page 2),
10- Transmission du rapport du
médecin-major du Calvados et du chef du Service de Santé
de Nouméa sur l'état sanitaire des
déportés arrivés par ce navire (page 1,
page 2),
11- Etat sanitaire des détenus pendant la
traversée et à
l'arrivée à Nouméa du 29 septembre 1873 (page1),
12- Rapport sur l'état sanitaire des
déportés embarqués sur
le transport le Calvados et arrivés en Nouvelle-Calédonie
le 28 septembre 1873 (page 1),
13- Arrivée du Transport le Calvados,
débarquement du contingent de
déportés, Situation générale de la
déportation du 8 octobre 1873 (page 1,
page 2,
page 3),
14- Accusé de réception du 20
janvier 1874 d'une lettre
annonçant l'arrivée du Calvados à Nouméa (page 1),
15- Copie d'un rapport d'arrivée du
Calvados en Nouvelle-Calédonie du 1er octobre 1873
(page 1,
page 2),
16- Extrait d'un rapport de M. le Capitaine de
Frégate, Commandant le
Calvados du 24 décembre 1873 (page 1),
17- Copie d'un rapport du Médecin-Major sur
l'état sanitaire des
surveillants et de leurs familles du 29 septembre 1873
(page 1,
page 2),
18- Note sur le voyage du Calvados (Ste Catherine)
(page 1,
page 2),
19- Télégramme du Gouverneur de
Nouméa du 27 septembre (1873 ?)
(page 1),
20- Copie d'une lettre du capitaine de
frégate Vial au ministre de la
Marine du 21 juillet 1873
(page 1),
21- Lettre du Consulat de France au Brésil
au ministre de la Marine du 23
juillet 1873
(page 1,
page 2,
page 3),
22- Brouillon de note du 9 avril (1873 ?)
(page 1),
23- Note sur papier libre annonçant le
départ du Calvados le 18 mai
1873 (page 1),
24- Note pour le Cabinet du Ministre du 26 mai
1873
(page 1),
25- Note sur papier libre concernant RICHARD et sa
femme du 18 mai 1873 (page 1),
26- Note pour la Direction des Colonies du 17 mai
1873 (page 1,
page 2).
Liste des condamnés à la déportation en enceinte fortifiée : François ALLEMANE, Pierre Joseph ALVIN, Gabriel Antoine ANGELIAUME, Jean ASTOLFI, Eugène Auguste AUMONT, Eugène Pierre BACHELIER, François Isidore BARON, Florent Jacques BARTHELEMY, Ferdinand Jean BEAUMONT, Jacques BERNADOU, Paul François Stanislas BERNARD, Honoré Antoine BEZIER, Jules BISSET, Louis Joseph BIZET, Aimé Joseph BOISSON, Edme Jean René BONFILS, Charles Alexandre Paulain BONOUVRIER, Jean-Louis BONTE, Jules Alphonse BOULABERT, Jean Hippolyte BOULET, Jean-Baptiste BRUCHET, Henri BRUNSWICK, Pierre Antoine Théophore BUDAILLE, François CAGNEAUX, Emile Xavier CAIGNARD dit GARNECOT, Jean CAMBON, Jean dit Joannès CATON, Antoine CHARLET, Charles Félix CHARLOT, Joseph Charles CHICANOT, André CHOTAIN, Louis-Joseph COLLIN-DELACROIX, Adolphe COLLOT, Pierre André CREPINET, Lucien DABOVILLE, Arthur Oscar Gustave Joseph DAMAREY (ou DAMEREY), François DANAT, Arsène François DANIERE, Isidore Théodore DAVID, Léopold DELANDE, Joseph Pierre Marie DELAVILLE-LEROUX, François Emile DEMOULIN, Louis DIETEL, Isidore Edmond DOUBLET, Eugène DURAND, Emile Nicolas DUTIL, Armand Satyre DUVAUX, Jean-Baptiste ELACHE, Jean-Baptiste Charles ELOUIS, Edmond Théodore EVE, Antoine FABRE, Hubert FASSYN, Jules FERLET, François Elysée FINOT, Charles FRAIZIER, Pierre FRIOT, Etienne Emile GAIGE dit Maître Jacques, Henri Paul GARNIER, Charles Victor Amédée GAUDIER, Pierre GENDRAUD, Jules César GENET, Jean GEROME, Lazare Hippolyte GRANDJEAN, Alfred Nicolas GRAPIN dit Chauffe-tes-pattes", Léon Aimable GRIS, Philippe Alexandre GUAY (ou GAY), François Alphonse HATTIER dit Moreau, Mathias HINGELDINGER (ou INGELDINGER), Jean TOUSSAINT, Pierre JOULIN, Ernest Auguste LAPRE, Louis Achille LECUYER, Charles François LECOINTE, Louis Eugène LEFEBVRE, Louis Victor LEGROS, Alfred Maximin LELONG, Eugène Louis LEPAGE, Léopold Louis LEPREUX, François LHEUREUX, Pierre Louis Alexis LIMOUSIN, Jean MAHIET, Théodore Désiré MALEZY, Joseph MARTIN, François Xavier MARQUENIES, Pierre Adolphe MERCIER, Henri MERLE, Louis Emile Auguste MEURIOT, Simon MICHEL dit Lucien, Arthur Jean-Baptiste MINERY, Yves François MORVAN, Léonard MOUNIER, Charles Auguste MULLER, Edmond François OLIVIER, Charles ORCEL, Emile OZIER, Albert Joseph Maximilien PAGNON, Auguste Martin PARISEL (ou PARIZEL), Louis Alexandre PAYEN, Jean Anatole PENAULT, Antoine Alexandre PELLEGRIN, Joseph PERIGORD, Jules Auguste PEYRUSSET, Alexandre Désiré PICHARD, Désiré Albert PIERRET, Joseph Abel PIERRON, Emile Jean-Baptiste PIGERRE, Eugène Joseph PIFFAULT, Jean-Baptiste Emile PILLER, Ernest Jules PLATRIER, Jean-Baptiste PORTEFAIX, Léon Edouard POSTEL, Edouard Victor POTIGNY, Adolphe Antoine François POTONIER, Pierre Louis POTRIQUET, Jules Armand POUSSIN, Jules Constant Désiré QUESNOT, Jacques RACAUD, Auguste RAGOT, Etienne Stéphane REDOUTET, Alexandre Jules ROGER, Elie Frédéric ROUSSE, Louis Paul SARRAZIN, Jean SAUMONT, Pierre SAVOURE (ou SAVOURET), Bernard TESTOT dit Clermont ou Clément, Achille THENARD, Antoine Auguste TREMOLIERES, Jean VEDRINE, Bruno VERSPEELT (ou VERSPALT), Claude Camille VINCENOT, Jean Etienne VINCENOT, Eugène Adolphe Gédéon VOISIN, Edouard Jean-Marie WARNIER.
Liste des condamnés à la déportation simple : Jean Henri ALMAIRAC (ou ALMAYRAC), Pierre Denis ALONGE, Just AMET, Léon Philippe Auguste ANDURAND-DEGUIS, François ANER, Joseph Narcisse ANSART, Auguste ARNAUD, Jules AUBOURG, Marie Louis AUDIBERT, Alphonse BAILEY, Léon Emile BARILLET, Ferdinand Antoine BARON, Jean BASSOT, Marc BEDUE, Pierre BELIN, Louis BELLET, Nicolas Ambroise BENIER, Paul Edouard BENOIT, Denis Alexandre BENTRE, Louis BERNOT, Joseph BERTHE, Louis BERTHOD, Eugène François BESTETTI, Pierre louis BINET, Jean Alexandre BLANC, Adrien Louis BLANPIN (ou BLAMPIN), Alfred Edouard BLIN, Benoît Aimé BLOQUEL, Joseph BLUTEAU, Benoît Joseph BOCQUILLON, François Victor BODIN, Jean-Baptiste BOEUF, Louis BOLONSKI (ou BOLOSKI), Abel louis BONEL, Félix Eugène BONICHON, François Marie BONNARD, Ernest Eugène Jules BONNEAU, Jacques BORELLA, Eugène Joseph BOUDIN, Auguste BOUDRILLE, Jean François Alphonse BOUGAULT, Auguste BOULANT, Joseph BOULAY, Antoine Joseph BOURLET, Louis François BOURLIER, César (ou Robert) Joseph BOURLON, Justin Marie Joseph BOURDUART, Auguste François Blaise (ou Alain) BOUSQUET, Louis Jules BOUVIER, Alphonse BREUIL, Louis Anatole Augustin BRUNO, Dominique Maurice (ou Henri) BUFFO, Antoine BUGIS, Auguste BUISSEDE, Emile (ou Antoine ou Henri ?) Joseph (ou François ?) BUTTON (ou BUTON), Eugène Théophile CABOCHE, Théophile Jean CACOT, Jules Emile Eugène CALAIS, François CARISSIME, Eugène Claude CARLE, Claude François CARON, Charles CARPENTIER, Jean Charles Chrisostome CAVENEL, Louis CELIN, Lucien (ou Louis) CHAMOUX, Antoine Louis Théodore CHALUMEAU, Victor Augustin CHARDON, Etienne Gabriel CHARLES, Victor Antoine CHARMA, Charles CHARNEAU, Charles CHASTAING, Pierre Paul CHASTEL, Joseph Alexis CHENOZ, Jean Etienne CHEVALIER, Louis CHEVREUIL, Louis CHRETIEN, Eloi Louis Prosper CLEMENT, Jean COCHARD, Romain Julien François COLIN, Pierre Louis COLLON, Albert COLNET, Louis COLSON, Pierre CONSTANT, Charles CONTAL, Auguste désiré COULOM (ou COULON), Aimable CROIZET, François Alexandre CUSSEY, Jean François Ernest DAGES, Gaston DAVAINE, Ernest Guillaume DAVID, Joseph Modeste DEARE, Félix Isidore DEBRAY, Jean-Baptiste Alexis DECHAND, Joseph DELACOTE, Octave François DELAIR, Victor DELAITRE, Charles Edouard DELAPLACE, Séraphin DELARUE, Louis Joseph Alexandre DELCROS, Antoine Jean DELER, Henri Eugène DELHORBE, Victor Charles DELMAS, Jean DELVERT, Charles DELRUE, Philippe DEMANGE, Pierre Philippe DEMAZEAU, Eugène Frédéric Hubert DEPOST, Denis Pierre DESCHARREAUX, Joseph Eugène DESFONTAINES, Etienne Adolphe DESFOURNEAUX, Sylvain DESJOIE, Georges François DESLIN, Emile Joseph DESPLECHIN, Sylvain DESPLOBENS, Jules François Marie DESTERAC, Félicien DEVAIS, Louis Marie d'HERSIGNERIE, Charles Adrien Joseph DIDELOT, Louis Jules DIDIER, François DIEUDONNE, Léonard Aimé DODON, Ernest Hilaire DORMIER, Jules César DRUENNE, Edme Juste DUBOISY, Louis Victor DECHAUFFOUR, Léon Marie DUCHAUSSOY, Louis DUCROZ, Louis Eugène DUMENIL, Léon Sodony DUPOTY, Hippolyte Noël DUVAY, Marc ACKEMBERGER (ou ECKENBERGER), Xavier ENTNER, Charles FAILLIE, Charles Joseph FALCINI, Nicolas Dominique FALTOT, Jean FAUGERE, Jean-Marie Désiré FAUVEL, Jean FAVIER, Jean-Baptiste FENIN, Alfred Joseph FERLAT, Henri FIECHTER, Daniel Jean FORESTEAU, Henri Célestin FORRIENT dit Charles, Xavier FORTIN, Eugène FOURNIER, Jean-Louis FRAYSSINET, Louis FREYSSINIER, Jean-Baptiste GAILLARD, Auguste Emile GALICHET, Auguste Antoine GALLOIS, Henri Jean-Baptiste GAMAIN, Jean GANNE, Benoît Joseph GANTIER, Joseph GARAND, Claude Maurice GARCON, Alexandre François GATE, Nicolas Paul GAUTHEROT, Pascal GAUTRON, Simon Jean GAZET, Justin Antoine GERBEAU, Antoine GERMAIN, Octave Edouard Alfred GERVOIS, Joseph GILBERT, Jean GILIBERT, Achille GILLOT, Théodore François GIRAUD, André GIVOQUE, Louis Célestin GOBERVILLE, Emile GOETSCHY (ou GOEDSCHY, ou GOEDSICHY), Henri Joseph GORRE, Eugène Pascal GOUFFE, Hector-Napoléon GOULLIER-DELINIERES, Clément Henri Augustin GOUPIL, Paul Ambroise Alfred GOUSSELOT, Claude Antoine GRANDEMANGE, Emile GRANGE, Adolphe Timothée GRAUX, Pierre Gustave GRETIN, Ernest Jacques GRILLOT, Félix GROSJEAN, Jules GUILERT, Nicolas GUILLAUME, Alexandre GUILLOT, Eugène Jean GUIMARD, Paul Pierre Charles GUVIN, Jean-Baptiste HACKSPILLE, Pierre HAGUAIS, Charles Emile HARASSE, Ernest HARENGER, Joseph HATON, Dominique HAUER, Charles HAUGER, Gauderique HELLY, Etienne HEMERLING, Gustave Jean-Baptiste HEMON, Paul HENRY, Victor HOUSSEAU, Henri Ferdinand HOUZELOT, Charles HUDOT, Ferdinand Victor HUET, Benjamin Lazare ISRAEL, Auguste Louis JACQUIN, Henry Achille JAMBART, Octave JAMET, Marius JANIN dit Auguste, Joseph Antoine JEAN dit Philippe, Alexandre JOBEY, Eugène Hippolyte JOINEAU, Jean-Baptiste JONNART, Joseph Adolphe JOUART, Ferdinand JOUBAULT, Ferdinand JUVERNAT, Jean François KIRSCH, Eugène Louis KRAFT, Antoine Eugène LABILLE, Eugène Frédéric LACAILLE, Joseph LACOSTE, Emile Nicolas LAFENAUX, Alfred LAIGNELET, Philippe Eugène LANGLASSE, Gustave Jean LANSON, Théodore Alexandre LARQUET, François LASNIER, Clovis Louis LASSAIGNE, Jean-Baptiste Jules LATOURTE, Jean LAURENT, Pierre LAURENT, Pierre LAURENT, Charles François LEAUDAIS, Frédéric Pierre LEBOISSET, Louis Gabriel LECLAND, Joseph Amédée LECLERCQ, Victor Jacques LECESNE, François LEFEVRE, Victor Hyacinthe LEGAGNEUX, Yves Charles LEGORREC, Auguste Léon LEGRAND, Nicolas Sévère LEGRAND, Pierre LEGRAND, Félix LEGUAY (ou LEGAY), Joseph Marie LEHENANT, Auguste LELOGEAIS, Louis Alfred LELONG, François Sylvain LEMERCIER, Eugène Jules (?) Philippe (?) LENOBLE, Adolphe Edmond Eugène LENOIR, Jean-Jacques LEPRINCE, Louis Alfred LEROUX, Alphonse LEROY, Jean LEROY, Jean Victor LESOURD, Jules LESUEUR, Jean Marie LHOMME, Michel Arsène LIGER, Théodore Félix LIMEUL, Jules Julien LITTRE, Jean LOOTENS (ou LEOTENS), François LORIMIER, Victor LOUIS, Jean Etienne MABILAT, Michel Vincent François MACE, Joseph MAFFRAND, Jules Nicolas MAGINOT, Jules Alexis MAINTENANT, Adrien Henri MALASSAGNE, François Théodore (ou Damien) MALOU, Edouard Joseph MARCEAUX, Auguste MARCOUR, Valentin Ferdinand MARILLIER, Jean Hugues MARMORAT, Sébastien MARGUERIE, Félix MARQUOT, Louis Jules MARRE, Lucien Gabriel MARTIN, Isidore MARTIN, Romain François MARTIN, Eugène MARY, Louis Désiré MASSARD, Joseph Achille MASSET, Louis MATHEROT, Jean-Bertrand MAUREL, André Eugène MAZIAU, Ernest MELIN, Jean Adolphe MELIN, Victor MENESSON, Emile Joseph MICHEL, Louis Antoine MIDY, Jean François MIGNOT, Pierre Antoine MILAN, Alphonse MILLET, Louis MILON, Joseph Adolphe MINOR, Auguste Jacques MISSIER, Antoine Alexandre MOGIN, Jean Alexis MOHR, Louis Gustave Augustin MONY, Charles MONDELET, Pierre MORGENTHALLER, François MORILLON, Léon MORLAIX, Mathias MOULIN, Joseph Henri MOUZON, Philibert NARDY, Charles NARDY, Constant NICOLAS, Théophile Henri NININ, Ernest NOEL, Pierre François NOUVEL, Ferdinand OBERLE, Ferdinand OKOLOWICZ, Justin ORPHIN, Pierre Adrien OURY, Alfred François OUSTER, Victor PAPIER, Pierre Auguste PARIS, Alfred Louis PARQUET, René PATRY, Augustin Irénée PAVA, Charles Célestin PELLETIER, Antoine Henri PENOT, François Amédée PERILLAT, Edmond Emilien PEROT, Jean PERRET, Jean-Baptiste PERRIN, Jean-Baptiste Antoine (?) PERRIN, Jean Claude PESSAUD, Alfred Rémi PETIT, Lucien Léon PETIT dit Lavigne, Léonard PETIT, Pierre Edme PETIT, Félix PHILIPPE, Clodomir PIAT, Charles Victor PICARD, Louis Augustin PICARD, Pierre PICARD, Louis Prosper Joseph PICHARD, Edme Marie Jean PICHONNEAU, Eugène PIETON, Jean Antoine (ou Joseph) PIFFERINI, François Eugène PILLON, Hippolyte Justin René PIQUE, Jean François Alexandre PITOLET, Pierre René Charles POHU, Félix POIRET, Marie Pierre Léonce Victor Alexandre POIRIER, Henri POIRSON, Charles PONTILLON, Charles Joseph Antoine PONZIO dit Tabarini, Etienne PORTAL, Louis Augustin PORTEJOIE, Jean Marie POTHIN, Eugène POTON, Joseph (ou Louis) POULAIN, Emile Paul PREAU, Charles PREVOST (ou PREVOT), Jules PREVOST, Joseph Antoine PREVRE, Henri Palmyre PRINCE, Pierre PRUDON, Sylvain PRUGNAT, Charles Emile PRUNTHAULT, Philippe Joseph QUENELLE, Louis RAINAUD (ou REYNAUD), Eugène RAMELLI (ou RAMELI), Louis Joseph Gustave RAVIN, Jean Antoine Victor REGLAT, Ernest Louis Frédéric REICH, Eugène Adolphe REMONT, Jules Antoine REMY, Louis REYMOND, Jean Nicolas RICHIT dit Edmond, Henri REIS, Alexandre RIGAULT, Jean-Marie Baptiste (ou Jean-Baptiste Marie) RIVIERE, Gabriel ROBERT, Edmond (ou Edouard) Louis (ou Léon) ROCH, Louis Guillaume ROCQUE, Augustin (ou Auguste) Joseph ROGIER, Louis Ernest ROLLET, Aimé Joseph Clovis ROUSSEAUX, Arthur Victor ROUSSEL, Léonce ROUSSET, Jules SALE, Alfred Paul SANTERRE, Hippolyte Jules SAUVE, Eugène SCHNEIDER, Pierre SELIS, Guillaume SERVEAU, Sylvain SIGONNAUD (ou SIGONNEAU), Gustave SIMON, Jules Eymard (ou Aymard) SINGLA, Charles Joseph SOLAIN, Arsène Florentin SOMMERET, Pierre Antoine SOUDANT, Jules Armand SOULAS, Pierre SOULIER, Joseph SOURLIER, Louis Lazare SUZIAU, Victor Joseph TABARY, Victor Eugène THEVENIN, Paul Pierre THEVENOT, Auguste Louis THOMAS, Emile TIEN, Armand Joseph TIRMACHE (ou TIRMARCHE), Joseph Constantin TONNET, François TOULZE (ou TOULZ), Louis Jean TOURDES, Louis Antoine TOUZET, François Casimir TRASBOT, Charles Frédéric TROYON, Germain François TULASNE, Victor Louis Joseph TURC, Jean Jules Baptiste TURREL (ou TUREL), Jean Victor TURPLIN, Alexandre VAAST, Emile VERHAEGUE (ou VERHAEGHE), Pierre VIANT, Louis Marie VIGNET, Antoine Gustave VILLETTE (ou VILETTE), Hippolyte Pierre VILLETTE, Adolphe Gédéon VITTECOQ, Nicolas WEERT (ou WEBER), Christophe WILTZIUS, Joseph WIRTZ, Léon Charles WOLF (ou WOLFF).
Le 2 septembre 1874,
le Calvados reprend la mer au départ de Brest, en direction de l'île
d'Aix, puis à
destination de la Nouvelle-Calédonie le 5. Le nombre des membres
d'équipage est de 226, plus une centaine de passagers civils et un
nombre indéterminé d'hommes de troupe. A son bord il y a également
257 transportés, et 62
arabes, dont trois d'entre eux
mourront en mer. Un nombre indérterminé de transportés et une
quarantaine d'arabes (provenant du fort de Quélern) ont été embarqués à
Brest. 11ème
convoi de déportés
Le navire fait relâche à Dakar du 30 septembre au 6
octobre. Cepedant les passagers ne peuvent descendre à terre, pour cause
de rougeole, et mise en quarantaine du navire. Ce 11ème convoi arrive à
Nouméa
le 18 janvier 1875 après 135 jours de mer, ayant subi deux grosses
tempêtes, et des calmes plats plusieurs jours durant, et in mois dans
les quarantièmes rugissants. Mais les températures sont relativement
clémentes, ne descendant pas en dessous de 6°, du fait de l'été
austral.
Un télégramme de Sidney, daté du 2 février 1875 annonçe l'arrivée à
Nouméa du Calvados, qui repartait le 8 février en direction de Tahiti.
Les
Tablettes du 28 avril 1875 annonce la mort à bord du Calvados, le 20
décembre 1874, du médecin de 2ème classe L. A. M. Petitpas La
Vasselais. Le rapport du médecin-major
Olméta mentionne 19 décès avant l'arrivée à Nouméa. Ce médecin recevra d'ailleurs en décembre 1875,
un témoignage de satisfaction du ministre de la Marine pour son
rapport médical sur la campagne du transport le calvados à la Nouvelle-Calédonie (1874-1875).
Le Calvados repartira de Nouméa le 12 février 1875, avec un effectifs
total de 360 personnes, équipage et passagers. Il fera relâche à
Papeete du 6 au 20 avril, puis à Sainte-Hélène du 16 au 18 juin. Le navire est attendu à Brest vers le 15 juillet 1875, mais n'arrivera que le 3 août, ramenant 170 passagers.
Rappelons qu'un
décret du 15 janvier 1879 avait accordé une remise de
peine à 1750 déportés, graciés ou
commués, dont 85 % de déportés simple et 15 % de
déportés en enceinte fortifiée. Ainsi 2225
déportés étaient classés "rapatriable", et
l'ordre d'embarquement pour eux fut transmis au Gouverneur de la
Nouvelle-Calédonie par une note du ministère de la Marine
en date du 21 janvier. Une loi d'amnistie du 3 mars 1879 venait
compléter ces premières dispositions, mais cette amnistie
partielle ne s'appliquait qu'aux condamnés
pour faits relatifs aux insurrections de 1871, et tous les
condamnés pour crimes et délits relatifs à des
faits politiques qui ont été ou seront
libérés, ou qui ont été ou seront
graciés par le Président de la République
dans le délai de trois mois après la promulgation de la
loi.
Rapatriements
C'est ainsi que
fin
janvier 1879, le désarmement du Calvados est annoncé, ainsi que son
prochain départ du 12 au 15 février pour la Nouvelle-Calédonie, pour ne pas faire attendre les graciés de la Commune.
Le commandant du navire est le capitaine de frégate Gaude, de Lorient,
et l'entrée en armement est effectuée en vue d'aller chercher en
Nouvelle-Calédonie les communards graciés.
Le
17 février il sort du port pour régler ses compas, et le 23 février
1879, il appareille de Brest à destination de la Nouméa, par la voie du canal de Suez. Le 2 mars, ol
est à Oran d'où il repart le 4. Le 15 mars, il relâche à Port-Saïd,
puis est à Aden le 29 mars, relâche de nouveau à Pointe de Galles au
Sri-Lanka, puis à Melbourne du 2 au 4 juin, pour arriver à Nouméa le 15 juin.
Un article du 11 juin annonce la mort en mer du commandant du Calvados,
le capitaine de frégate Ch. L. M. Gaude, et un autre article du 2 août
en donne les circonstances de sa mort. Il est remplacé par le
commandant de la Vire, le capitaine de frégate Rivière
.
En Nouvelle-Calédonie, ce commandant avait participé à la
"réduction" de la révolte canaque avec un corps exclusivement constitué
avec des condamnés de la Commune, dont Amouroux. Ce dernier fut
d'ailleurs gracié avec un grand nombre d'autres communards grâce au
rapport du commandant RIVIÈRE.
Cet officier prend le commandement du Calvados à Nouméa, suite au
suicide de celui qui avait assuré le commandement depuis la France
jusqu'à Sidney pour le voyage aller, le commandant Gaude.
Le Calvados
quitte Nouméa le 29 juin 1879, fait escale à
l'île des Pins, puis se dirige sur la France avec à son bord 410
déportés ou commués.
Le retour s'effectue par le détroit de Torrès, l'océan indien et le
canal de Suez. L'arrivée à Toulon est prévue pour septembre. Le 9 août,
le transport mouille en rade de Batavia (Indes néerlandaises). Le 17
septembre il quitte Aden et arrive à Suez le 29 septembre, puis le 30
septembre au matin à Port-Saïd.
Pendant ce voyage de retour, cinq décès seront à déplorer, deux
militaire, un matelot, et les amnistiés Louis Poulard et Adolphe Louis Godard.
Deux des amnistiés embarqués sur le Calvados, ont préféré quitter ce
navire à Port-Saïd et, après s'être embarqués à leurs frais sur le
Paitho, arrivent à Marseille le 12. Ce sont Jules Renard et un Mr
Boquet. A peine débarqués, ils écrivent à Victor HUGO pour l'informer
du dénuement dans lequel se trouvent les rapatriés.
Le 11 octobre 1879 le Calvados est signalé au Cap Corse.
Il accoste à Port-Vendres le 13 octobre vers 9h00, où il
est
accueilli par Henri Salles, secrétaire du Comité de Secours aux
Amnistiés, et par M. Varenne, de la préfecture des Pyrénées-Orientales,
représentant de l'Administration,
alors que Louis Blanc est attendu dans l'après-midi.
Un article du journal le National, du 14 octobre 1879,
page 2, relate l'arrivée du Calvados et
donne la liste des amnistiés et commués rapatriés par le navire.
L'état sanitaire des passagers est satisfaisant. Seuls, trois malades
seront dirigés sur Perpignan. L'un d'eux, Jean Baudoin, 45 ans, natif
de Paris, décède peu après son arrivée à l'hôpital. Il sera enterré à
Perpignan le 14 octobre à 11h00, en présence de 2000 personnes.
Les formalités étant terminées à 11h00, le débarquement des amnistiés
commence. Louis Blanc prononce un discours
de bienvenue et ils seront conviés à un banquet offert par la population qui
est pleine d'attention pour chacun. Quelques 350 couvertures ont été
distribuées à ceux qui ont accepté cette offre, et tous ont reçu une
aide de 5 francs. Les plus nécessiteux se sont vus dotés de vêtements,
et ceux qui ne se rendaient pas sur Paris ont perçu 20 francs. Des 410
amnistiés du Calvados, 65 ont diverses destinations provinciales, et
345 vont sur Paris. Le train conduisant ces hommes redevenus des citoyens libres vers la
capitale quitte la gare vers 17h00. Le convoi arrivera en gare
d'Orléans le lendemain 14, vers 18h30, où ils étaient accueillis par messieurs Clémenceau et Humbert. Ce même jour à 8h00, 50
amnistiés qui étaient restés à Port-Vendres, quittent la ville pour
Paris.
Après Port-Vendres, le Calvados arrivera quelques jours plus tard à
Toulon.
Sources :
- Déportés et forçats de la Commune : de Belleville à Nouméa, par Roger Pérennès, Nantes, Ouest Editions, 1991.
Crédits
photographiques :
-
Déportés et forçats de la Commune : de
Belleville
à Nouméa,
par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991.
-
Numérisations archives par Bernard
Guinard.
- Photos envoyées par Claude Millé.
- Photo de Joannès Caton provenant du site de Bernard Rivatton :
http://foreziens-en-caledonie.perso.sfr/caton0.htm.
- Photo d'Henri Ferdinand Houzelot envoyée par Thierry Houzelot et numérisée par Bernard Morize.
- Courriels de Gwenaël Robic du 7 au 16 avril 2016.
- Album de l'île des Pins, n° 1, envoyé par Chantal Kroliczak.
Retour | Accueil site |